Né le 21 septembre 1924 au Château-d’Oléron (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), fusillé le 23 juin 1944 sur le champ de tir de Biard près de Poitiers (Vienne) ; marin-pêcheur et/ou boulanger ; résistant FTPF.

Fils de Louis, mécanicien, et de Théoline, Anna Bréau, cuisinière, Raymond Thomas, célibataire, était domicilié à Marennes (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), qu’il quitta – selon les aveux extorqués par la police le jour de son arrestation – en juin 1943 pour rejoindre un camp de jeunesse situé à Ruelle-sur-Touvre (Charente), où il resta trois mois. Il fut ensuite dirigé vers Angoulême pour travailler dans la boulangerie d’André Coussy. Il rencontra le jeune Bernazeau, qui, au terme d’une permission du Service du travail obligatoire (STO), avait décidé de ne pas retourner en Allemagne. Ce dernier le convainquit de fuir pour échapper au STO.
Sur ses conseils, il rejoignit un maquis en Haute-Vienne en janvier 1944. Il prit le train pour Saint-Mathieu. À la gare, il fut pris en charge par un individu qui le conduisit chez un marchand de vin à Cussac. Ce dernier l’emmena directement au maquis des Francs-tireurs et partisans (FTP) situé à La Bénéchie, près de Cussac. Les maquisards étaient placés sous le commandement de « René », lequel était muni d’une fausse carte d’identité au nom de Scapiani.
Raymond Thomas participa à la lutte armée au sein des FTP du sud-ouest de la Haute-Vienne : exécution d’un Marocain le 23 janvier 1944 à Cussac ; cambriolage du magasin du 643e Groupement de travailleurs étrangers à Aixe-sur-Vienne le 8 février 1944 (vol de motocyclettes, bicyclettes, machines à écrire, téléphones, habillement et revolvers) ; sabotage de la voie ferrée Limoges-Angoulême à Verneuil le 7 mars 1944 ; agression, dans la nuit du 21 au 22 mars 1944, de deux miliciens à Aixe-sur-Vienne ; cambriolage à Séreilhac le 27 mars 1944 chez un commerçant en gros, permettant de dérober une machine à écrire et un poste de TSF.
Mais Raymond Thomas fut traqué par la Section des affaires politiques (SAP) de Limoges à la suite de l’arrestation de résistants le 23 mars 1944 à Aixe-sur-Vienne. Des informations furent transmises à la SAP de Poitiers, laquelle, le 16 mai 1944, arrêta Raymond Thomas de passage à Marennes avant de rejoindre un maquis de Dordogne. Torturé, il révéla le détail des opérations auxquelles il avait participé en Haute-Vienne. Incarcéré à la prison de la Pierre-Levée de Poitiers, il fut condamné à mort le 23 juin 1944 par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 677 pour « attentats terroristes », et fusillé au champ de tir de Biard le jour même à 12 h 15. Sur ordre des Allemands, il fut inhumé à Migné-Auxances.
Il fut reconnu « Mort pour la France » et « Interné Politique ». Son nom est gravé sur le monument aux morts de Marennes.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Dép. Vienne, 1921W8.

Dominique Tantin

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