ALIX Julien, Constant
Né le 25 juillet 1892 à La Chapelle-Glain (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé après condamnation à mort le 13 décembre 1943 Angers (Maine-et-Loire) ; cultivateur ; résistant FTPF du Maine-et-Loire.
Il s’engagea dès 1941 dans la Résistance rejoignant le groupe d’Angers des FTPF. Il fut avant tout chargé du ravitaillement des maquisards de la région et de l’hébergement des résistants. Dans la nuit du 16 au 17 juin 1943, avec son fils Gabriel Alix, Roger Pelluau, André Moine, Pierre Porcher et Alfred Clément il participa à l’attaque de la mairie de Vern-d’Anjou (Maine-et-Loire). L’objectif était de récupérer des tampons, des tickets de ravitaillement, du matériel de bureau, comme des machines à écrire, etc. Sur le chemin du retour, vers 3 heures 50, alors qu’ils rentraient à bicyclette, ils furent arrêtés par deux soldats allemands en patrouille au lieu-dit La Maison neuve, sur la route de Brain-sur-Longuenée à Gené (Maine-et-Loire). Roger Pelluau et André Moine sortirent leur arme et, en tirant, blessèrent les sentinelles. Les coups de feu dans la nuit donnèrent l’alerte, puisqu’une troupe allemande stationnait non loin. Le groupe de FTPF s’enfuit à travers champ. Ils revinrent, couverts d’égratignures, dans la ferme familiale des Alix au lieu-dit La Purotière à La Membrolle-sur-Longuenée (Maine-et-Loire). Mais les agents de la 4e brigade régionale de la police mobile d’Angers trouvèrent une mallette sur le vélo abandonné par Pierre Porcher dans sa fuite. Outre des effets personnels, celle-ci renfermait des renseignements qui leur permirent de reconstituer la composition du groupe FTPF.
Julien Alix fut arrêté le 6 juillet 1943, en même temps que son épouse et son fils Gabriel. Une fois son enquête close, la police française le remit aux autorités militaires allemandes. Il fut alors incarcéré à la prison du Pré-Pigeon à Angers (Maine-et-Loire) dans le quartier allemand. Le 1er décembre 1943, il fut condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 595 d’Angers. Le 13 décembre 1943, il fut conduit au champ de tir de Belle-Beille à Angers, où il a été fusillé avec Adrien Tigeot, André Moine, Pierre Porcher, Maxime Bacquet, Alfred Clément et son fils Gabriel Alix.
Il fut inhumé dans le cimetière de l’Est à Angers, dans le carré 12.puis transféré auprès de son fils dans une concession du carré 27B, dans le même cimetière. Son épouse Marie Alix née Vigneron fut déportée à Ravensbrück par le convoi parti de Compiègne (Oise) le 31 janvier 1944. Enregistrée sous le matricule 27574, elle y fut internée, survécut et fut libérée le 30 avril 1945.
Il obtint la mention mort pour la France le 6 octobre 1945, le statut Interné -Résistant (DIR) et fut homologué FFI avec le grade de sergent. Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 28 avril 1959. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de La Membrolle-sur-Longuenée devenue La Longuenée-en-Anjou (Maine-et-Loire). Une stèle a été inaugurée le 8 mai 2013 dans cette commune à la mémoire de Julien et Gabriel son fils, résistants morts pour la France. Son nom figure également sur le monument des fusillés de Belle-Beille. Une rue d’Angers a été baptisée « rue Gabriel et Julien Alix ».
Angers, champ de tir de Belle-Beille (Maine-et-Loire) 1944 –1944
SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 8083 (nc) et SHD Caen AVCC 21 p 417458. — Arch. Dép. Loire-Atlantique, 270 W 488 ; 305 J ; état civil, registre matricule, recensements. — Mémoire des Hommes, dossiers d’homologation des formations FFI, FTPF groupe d’Angers GR 19 P 49/3. — Justine Bihl, Louise Capu, Clara Stromboni. Les fusillés de Belle-Beille : 21 février 1942-7 juin 1944 : des noms dans la pierre car ils s’engagèrent pour libérer la France. Ed. du Petit pavé et Archives départementales de Maine-et-Loire. Septembre 2020. — Site internet de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Mémoire des Hommes. — Mémorial genweb. — État civil.
Jean-Pierre Besse, Michel Thébault