Né le 25 juillet 1892 à La Chapelle-Glain (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé après condamnation à mort le 13 décembre 1943 Angers (Maine-et-Loire) ; cultivateur ; résistant FTPF du Maine-et-Loire.

Julien Alix était le fils d’Auguste, Louis Alix âgé de 35 ans cultivateur et de Marie, Julienne Bioteau âgée de 28 ans cultivatrice, domiciliés au bourg de La Chapelle-Glain, une commune limitrophe du Maine-et-Loire. Au recensement de 1901 de la commune, la famille résidait toujours au bourg et était composée des parents et de sept enfants dont Julien était le quatrième. Par contre en 1912 lors de sa conscription Julien Alix demeurait avec ses parents à Challain-la-Potherie, une commune du Maine-et-Loire, voisine de La Chapelle-Glain, mais de l’autre côté de la limite départementale ; il était alors domestique de ferme. Incorporé en octobre 1913 dans le 66ème Régiment d’infanterie, il fut dans la continuité mobilisé pour la guerre en août 1914. Il fut trois fois cité à l’ordre du régiment ou de la division comme en décembre 1916 : « a assuré la liaison avec les sections de première ligne sur un terrain balayé par les mitrailleuses au moment de l’attaque » et en août 1917 : « Le 19 juillet 1917 ayant à peine terminé sa mission comme agent de liaison a couru à la tranchée faire le coup de feu avec ses camarades. Agent de liaison d’une bravoure à toute épreuve ». Il fut décoré de la Croix de guerre avec 2 étoiles de bronze et une étoile d’argent et reçut après la guerre la Médaille militaire par décret du 8 décembre 1933. Il fut démobilisé le 27 août 1919 et se maria le 27 octobre 1919 à La Potherie avec Marie, Madeleine, Augustine, Joséphine Vigneron (née à Candé, Maine-et-Loire le 5 août 1896). Il fut en 1934 libéré des obligations militaires comme père de 7 enfants. Au début des années 40, il était cultivateur au lieu-dit La Purotière, à La Membrolle-sur-Longuenée aujourd’hui Longuenée-en-Anjou (Maine-et-Loire), une commune située à quelques kilomètres au nord ouest d’Angers.
 
Il s’engagea dès 1941 dans la Résistance rejoignant le groupe d’Angers des FTPF. Il fut avant tout chargé du ravitaillement des maquisards de la région et de l’hébergement des résistants. Dans la nuit du 16 au 17 juin 1943, avec son fils Gabriel Alix, Roger Pelluau, André Moine, Pierre Porcher et Alfred Clément il participa à l’attaque de la mairie de Vern-d’Anjou (Maine-et-Loire). L’objectif était de récupérer des tampons, des tickets de ravitaillement, du matériel de bureau, comme des machines à écrire, etc. Sur le chemin du retour, vers 3 heures 50, alors qu’ils rentraient à bicyclette, ils furent arrêtés par deux soldats allemands en patrouille au lieu-dit La Maison neuve, sur la route de Brain-sur-Longuenée à Gené (Maine-et-Loire). Roger Pelluau et André Moine sortirent leur arme et, en tirant, blessèrent les sentinelles. Les coups de feu dans la nuit donnèrent l’alerte, puisqu’une troupe allemande stationnait non loin. Le groupe de FTPF s’enfuit à travers champ. Ils revinrent, couverts d’égratignures, dans la ferme familiale des Alix au lieu-dit La Purotière à La Membrolle-sur-Longuenée (Maine-et-Loire). Mais les agents de la 4e brigade régionale de la police mobile d’Angers trouvèrent une mallette sur le vélo abandonné par Pierre Porcher dans sa fuite. Outre des effets personnels, celle-ci renfermait des renseignements qui leur permirent de reconstituer la composition du groupe FTPF.
Julien Alix fut arrêté le 6 juillet 1943, en même temps que son épouse et son fils Gabriel. Une fois son enquête close, la police française le remit aux autorités militaires allemandes. Il fut alors incarcéré à la prison du Pré-Pigeon à Angers (Maine-et-Loire) dans le quartier allemand. Le 1er décembre 1943, il fut condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 595 d’Angers. Le 13 décembre 1943, il fut conduit au champ de tir de Belle-Beille à Angers, où il a été fusillé avec Adrien Tigeot, André Moine, Pierre Porcher, Maxime Bacquet, Alfred Clément et son fils Gabriel Alix.
 
Il fut inhumé dans le cimetière de l’Est à Angers, dans le carré 12.puis transféré auprès de son fils dans une concession du carré 27B, dans le même cimetière. Son épouse Marie Alix née Vigneron fut déportée à Ravensbrück par le convoi parti de Compiègne (Oise) le 31 janvier 1944. Enregistrée sous le matricule 27574, elle y fut internée, survécut et fut libérée le 30 avril 1945.
 
Il obtint la mention mort pour la France le 6 octobre 1945, le statut Interné -Résistant (DIR) et fut homologué FFI avec le grade de sergent. Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 28 avril 1959. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de La Membrolle-sur-Longuenée devenue La Longuenée-en-Anjou (Maine-et-Loire). Une stèle a été inaugurée le 8 mai 2013 dans cette commune à la mémoire de Julien et Gabriel son fils, résistants morts pour la France. Son nom figure également sur le monument des fusillés de Belle-Beille. Une rue d’Angers a été baptisée « rue Gabriel et Julien Alix ».


Angers, champ de tir de Belle-Beille (Maine-et-Loire) 1944 –1944
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 8083 (nc) et SHD Caen AVCC 21 p 417458. — Arch. Dép. Loire-Atlantique, 270 W 488 ; 305 J ; état civil, registre matricule, recensements. — Mémoire des Hommes, dossiers d’homologation des formations FFI, FTPF groupe d’Angers GR 19 P 49/3. — Justine Bihl, Louise Capu, Clara Stromboni. Les fusillés de Belle-Beille : 21 février 1942-7 juin 1944 : des noms dans la pierre car ils s’engagèrent pour libérer la France. Ed. du Petit pavé et Archives départementales de Maine-et-Loire. Septembre 2020. — Site internet de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Mémoire des Hommes. — Mémorial genweb. — État civil.

Jean-Pierre Besse, Michel Thébault

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