Né le 24 mars 1901 à Carrières-sous-Poissy (Seine-et-Oise, Yvelines), fusillé après condamnation à mort le 31 juillet 1942 au champ de tir de Biard près de Poitiers (Vienne) ; ouvrier, ajusteur – mécanicien ; résistant.

Georges André était le fils de Jean Marie André, cantonnier de la Ville de Paris âgé de 34 ans et de Marie Jeanne Coculo âgée de 31 ans, domiciliés au lieu-dit Le Bout du Pont à Carrières-sous-Poissy. Lors de son départ au service militaire en avril 1921, il était domicilié à Chanteloup (Seine-et-Oise) et exerçait le métier d’ajusteur-mécanicien. Affecté au 150ème Régiment d’Infanterie puis au 25ème Bataillon d’ouvriers d’artillerie, il fut démobilisé en juin 1922. Il se maria à Paris (XIVème arr.) le 14 avril 1925 avec Germaine Gayet mécanicienne (née le 1er juillet 1893 à Châteauroux, Indre). Le couple divorça le 22 juin 1933. Vraisemblablement remarié, Georges André résidait à la fin des années 30 et au début des années 40 à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Réformé dès les années 20 pour de multiples problèmes de santé, Il ne fut pas mobilisé en septembre 1939. Il trouva à s’embaucher sans doute comme ajusteur dans des circonstances et à une date à préciser à l’usine Rocher de Cenon-sur-Vienne (Vienne) au sud de Châtellerault. La coutellerie avait été rachetée en 1939 par Maurice Rocher, industriel spécialisé dans la mécanique, pour y fabriquer des moteurs industriels, des tracteurs, des machines à coudre et à écrire, des lampes électriques. L’entreprise fut réquisitionnée par l’occupant allemand, en même temps que la Manufacture d’Armes de Châtellerault dès le 23 juin 1940 et travailla dès lors pour l’industrie de guerre allemande (Maurice Rocher fut condamné après guerre et ses usines saisies). A elles seules les deux entreprises regroupaient pendant la guerre les 2/3 des ouvriers du secteur.
Le dossier d’homologation de la formation FTPF de Châtellerault au SHD Vincennes (op. cit.) indique que l’usine fut touchée au printemps 1942 jusqu’en août par une campagne de sabotage des pièces destinées à l’Allemagne qui devaient ainsi être retournées à l’usine. Un résistant FTPF André Rousseau fut arrêté le 15 avril 1942 sur son lieu de travail avec six autres ouvriers. Georges André fut arrêté à Châtellerault pour activités résistantes puis interné à la prison de la Pierre-Levée à Poitiers (Vienne). Pour autant le dossier des FTPF de Châtellerault ne comporte pas le nom de Georges André dans la liste des morts du groupe (son appartenance résistante reste donc à préciser). Il fut condamné à mort le 11 juillet 1942 par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 677 de Poitiers. Il fut fusillé le 31 juillet 1942 sur le champ de tir de Biard en même temps qu’André Rousseau, également ajusteur à l’usine Rocher de Cenon.
Son nom est inscrit sur le monument commémorant les 128 fusillés sur le champ de tir de Biard, inauguré le 8 mai 1949. Il figure également à Cenon (Vienne) sur le monument commémoratif 1939 - 1945 de l’usine Maurice Rocher, dédié "à la mémoire des membres du personnel de l’établissement (en tout 15 personnes) victimes des nazis et de leurs complices".
Sources

SOURCES : SHD AVCC, Caen. — Mémoire des hommes, dossiers d’homologation des formations FFI, groupe FTPF Châtellerault GR 19 P 86/44 — Arch. Dép. Yvelines et Seine (état civil, registre matricule) — ONACVG de la Vienne, Au nom de la Résistance, hommage aux 128 fusillés, coll. Centre régional « Résistance & Liberté » et MIMC Office national des anciens combattants Vienne, Poitiers, 2013 — Marie-Claude Albert et David Hamelin L’épuration économique dans le département de la Vienne au prisme de deux procès d’industriels Presses Universitaires de Rennes. 2008 — Mémorial genweb.

Virginie Daudin, Michel Thébault

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