Né le 28 novembre 1903 à Hellimer (Moselle), fusillé le 5 février 1944 au champ de tir de la Vierge à Épinal (Vosges) ; cultivateur ; résistant Organisation civile et militaire (OCM).

Cultivateur au Morillon, commune d’Ambiévillers (Haute-Saône), Jean Aubertin était marié et père de deux enfants.
Il appartenait depuis mai 1943 au groupe Trinchant de l’OCM et participa aux activités du maquis du Morillon une forêt à cheval sur les communes de Pont-du-Bois (Nord de la Haute-Saône) et Hennezel (Vosges). Dès 1940, Pierre Trinchant, directeur de la forge de la Hutte à Hennezel, entra en résistance et devint chef de secteur sous le pseudonyme de « Roland des Bois » dans le mouvement OCM. En juin 1943, il réunit et installa dans la forêt du Morillon une quinzaine de réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). Ces réfractaires formaient le noyau central du maquis aidé par des sédentaires, hommes et femmes poursuivant leur vie familiale et professionnelle.
Un parachutage d’armes et explosifs fut réceptionné dans la nuit du 16 août 1943, à 1 h 15 sur le terrain « Brams » à Gruey-les-Surance (Vosges). Un avion largua dix-huit parachutes avec douze containers et une caisse sous un parachute blanc (chocolat, cigarettes), soit environ trois tonnes d’armes, explosifs, essence et munitions avec les accessoires de mise à feu. Le matériel fut récupéré et caché dans les environs. Très vite cependant la situation devint périlleuse, de nouvelles caches durent être trouvées. Les réfractaires se cachèrent dans des familles amies. Pierre Trinchant parvint à se réfugier en Suisse où il fut dirigé sur un camp de travail.
Le 16 novembre, gendarmes et policiers allemands investirent le hameau de la Hutte, là où avaient été cachées les armes. Ils étaient accompagnés d’un dénommé Beaumont en tenue de soldat allemand et armé d’un mousqueton français. Beaumont n’était autre qu’un membre du maquis, infiltré par la police allemande d’Épinal. Ayant participé au stockage de l’armement parachuté, il fit découvrir la cache aux Allemands. Les arrestations se succédèrent.
Jean Aubertin, qui ravitaillait le maquis et avait participé au parachutage, fut arrêté le 25 novembre 1943 par la Feldgendarmerie d’Épinal, puis transféré à la prison de la Vierge à Épinal. Condamné à mort par le tribunal militaire allemand d’Épinal (FK 622) le 27 janvier 1944, il a été fusillé le 5 février 1944. Sa femme, née Anne-Marie Koening, fut arrêtée en même temps que lui, puis libérée après huit mois de prison. Le couple avait deux enfants.
Jean Aubertin fut homologué Interné Résistant et à titre posthume sergent des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier 21P245116 et 21P 419500. – Jean Reuchet, Héros et martyrs, hommage aux combattants de la Résistance en Haute-Saône morts pour la France, Éd. Crimée, 1999.

Iconographie
ICONOGRAPHIE : Jean Reuchet, Héros et martyrs, hommage aux combattants de la Résistance en Haute-Saône morts pour la France, Editions Crimée, 1999, page 23.

Jean-Pierre Besse

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