Né le 16 juillet 1909 à Erches (Somme), fusillé comme otage le 31 mars 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier débourreur dans l’Oise.

Fils de Gustave, berger et de Berthe, née Dufrancatel, sans profession, Raymond Noël épousa Lucienne Brûlé le 1er avril 1929 en mairie de Troissereux (Oise). Le couple, domicilié à Sérifontaine, commune de Saint-Martin-le-Nœud dans l’Oise, eut quatre enfants. Raymond Noël était ouvrier débourreur chez Lainé, entreprise textile du Beauvaisis. Raymond Noël aurait menacé des soldats allemands avec des grenades trouvées en forêt. Ils l’arrêtèrent le 4 novembre 1940 pour « détention d’armes et chasse prohibée ».
Condamné à cinq ans de réclusion par le tribunal de la Feldkommandantur de Beauvais, incarcéré à la prison d’Amiens (Somme), il fut transféré le 9 février 1942 au fort de Villeneuve-Saint-Georges (Seine, Val-de-Marne). Le 30 mars 1942 il était envoyé au Cherche-Midi à Paris (VIe arr.), prison administrée par les Allemands. Le lendemain il fut passé par les armes au Mont-Valérien et inhumé au cimetière communal de La Garenne-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine).
Son nom figure sur la plaque commémorative posée à la mairie de Saint-Martin-le-Nœud et sur le monument aux morts de la commune.


L’abbé allemand Franz Stock l’évoque dans son Journal de guerre :
« Mardi 31.3.42
Lever 5 heures, 15 otages au Cherche-Midi (attentat du Havre). Arrivé à 6 heures du matin, une partie d’entre eux sont des Juifs du camp de Drancy, quelques communistes, et d’autres déjà condamnés par le tribunal militaire.
2 parmi eux étaient réceptifs, aucun ne s’est confessé ou n’a communié : au dernier moment seulement, là haut au fort, avons fait ensemble acte de contrition et récité les dernières prières.
Corre, A., 6, rue Laos, XVe, catholique
Decagny, Paul, cultivateur, Hétomesnil par Lihus (Oise), catholique
Carpentier, René, Moulancourt, par Ville sur Andre, catholique
Guérin, Maurice Paul, 79, rue Henri Barbusse, Clichy, catholique
Noël, Raymond, Pont St. Maxence (Oise)
Souillart, Raymond [en fait Souilliart Raymond]
Aucun d’entre eux ne pratiquait, les autres étaient communistes ou Juifs, dont pour ces derniers, Bernard Lieberman [en fait Liberman Benjamin], croyant, qui avait beaucoup fait le bien, pria et demanda ma bénédiction. Les communistes moururent : "Vive le Parti communiste, la Troisième internationale, Staline, Lénine, Rosa Luxembourg, etc." Avec les "Allons enfants". Le chef [peut-être René Sahors, note de C. Pennetier] affirma que si Dieu et le ciel existaient, alors ils accueilleraient aussi un communiste.
Une partie (7) a été inhumée au cimetière de La Garenne, les autres (8) à Courbevoie ; sépultures pas terminées, c’est pourquoi attendu 3 heures. »
Notons que sur 15 otages ne donne les noms que de 7 d’entre-eux.
Ceux manquants sont pour l’essentiel des Juifs
ainsi
Arbiser Ziskind
Banach Menachem
Gmach Markus
Ilzicer Daniel
Klein Arnost
Rabinowicz Joseph
mais aussi
Lambard Paul
Sahors René
Toulza Clément
Ce qui fait 9 et non 8 selon nos biographies. Un otage aurait échappé à l’abbé Stock. A moins que le rebelle René Sahors ait subi un sort particulier.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 2117. – DAVCC, Caen, otage B VIII dossier 3 / AJ41 245. – Site Mémoire des Hommes. – ANACR-Oise, Ils ont fait le sacrifice de leur vie. Le prix de la liberté dans l’Oise, 1940-1945, 2002. – État civil, Erches.

Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

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