Né le 10 juin 1914 à Saint-Martin d’Entraigues (Deux-Sèvres), fusillé le 21 janvier 1943 à La Rochelle-La Pallice, au Fort de Chef de Baie (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) ; couvreur, plombier.

Jean Billard était le fils de Fernand Louis Auguste Billard, né le 30 mai 1886 à Celles-sur-Belle (Deux Sèvres), et de Marie Louise Gardrat née le 2 septembre 1888 à Luché-sur-Brioux, Deux Sèvres.
Leur mariage avait été célébré le 5 juillet 1913 à Celles sur Belle, Fernand Billard était tailleur de pierres et travaillait avec son père Auguste Billard.
Jean Billard était pupille de la Nation, son père Fernand ayant été tué en 1915, mort pour la France des suites de ses blessures le 2 Juillet 1915 à Harbonnières (Somme). Il eut pour tuteurs ses oncles paternels, André et Jean Billard, jumeaux nés en 1896. Ce dernier possédait une entreprise de matériaux de construction à Celles-sur-Belle (Deux-Sèvres).
Jean Billard s’était engagé dans la marine avant guerre et en aurait été exclu après être passé en conseil de discipline.
Il épousa Anita, Marie Houmeau, il était père d’un enfant et domicilié à Niort. Il est « Mort pour la France » selon le registre des décès de La Rochelle (1945). Son corps, d’abord inhumé au cimetière de la Rossignolette, devait donc être restitué aux frais de l’État à son épouse qui désirait, en 1946, le faire transférer au cimetière de Javarzay, commune de Chef-Boutonne (Deux-Sèvres).
Mais l’administration engagea une enquête concernant les motifs de son internement afin de déterminer s’il relevait de la catégorie « Interné Politique » ou « de droit commun ». Le 8 décembre 1948, la Commission départementale de contrôle des Deux-Sèvres du ministère des Anciens Combattants le classa « droit commun » en se fondant sur les faits suivants. Jean Billard fut arrêté par la police de Niort le 5 juin 1942 et condamné par le tribunal correctionnel de Niort le 18 juin 1942 à 18 mois de prison pour une série de vols de bicyclettes. Mais recherché par les Allemands dans l’enquête sur une importante affaire de détournement d’huile et de ciment au préjudice de la base sous-marine de La Rochelle-La Palice, il fut transféré par les autorités d’occupation à la prison militaire de La Rochelle-Lafond, puis condamné à la peine de mort par un tribunal de la Kriegsmarine puis exécuté au Fort de Chef de Baie. Selon la mémoire familiale, il aurait été fusillé en même temps que deux Allemands.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Dép. Deux-Sèvres, 3U3. — Courriers de M. Jean-Luc Billard, petit-neveu de la victime (février 2022).

Dominique Tantin

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