Né le 16 janvier 1924 à Saintes (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), fusillé le 14 avril 1944 à Biard près de Poitiers (Vienne) ; ajusteur à la SNCF ; résistant des FTPF.

Fils d’un employé aux Chemins de fer de l’État et d’une mère sans profession, René Brandet s’engagea dans la Résistance, ainsi que son père, Arthur, né en 1888, alors retraité, de conserve avec Michel Barillaud, Robert Daugas et Roger Guintard, tous jeunes cheminots de Saintes et amateurs de rugby. Par l’intermédiaire de cheminots de Brive-la-Gaillarde, le groupe Cohorte de Roger Guintard fut mis en contact avec les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) de Corrèze en septembre 1943. René Brandet appartint au camp « Timbaud » des maquisards de Corrèze et y fut promu au grade d’adjudant-chef des Forces française de l’Intérieur (FFI) par le capitaine Valéry. Il faisait la liaison avec Saintes.
En 1943 et au début de 1944, sous les ordres de Roland Braud, né le 16 juillet 1924 à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), ajusteur à la SNCF, le groupe organisa une série d’attentats à Saintes et aux alentours, avec les armes et le matériel fournis par les FTPF de Corrèze. René Brandet fut le co-auteur de la tentative d’incendie du parc à fourrage de Saintes le 15 décembre 1943 ainsi que de l’agression du maire de la commune de Chaniers (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) le 29 janvier 1944, avec Michel Barillaud et Roger Guintard, pour dérober des titres de ravitaillement. Détenteur de matériel incendiaire et d’explosifs, il participa au cambriolage d’un magasin de cycles et déroba une machine à écrire dans les ateliers de la SNCF.
Une enquête ouverte depuis octobre 1943 par la Section des affaires politiques (SAP) de Poitiers aboutit à une série d’arrestations. Les sources divergent sur la date de l’arrestation de René Brandet et de son père Arthur par la section des affaires politiques de la police française de Poitiers, le 29 janvier mais plus certainement le 9 février 1944. Il fut d’abord emprisonné à Saintes puis transféré le 11 février dans celle d’Angoulême puis à la prison de la Pierre-Levée de Poitiers. Condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 677 le 6 avril avec Michel Barillaud et Roger Guintard, il fut passé par les armes au champ de tir de Biard avec ses deux camarades le 14 avril 1944 à 7 h 30 et inhumé au cimetière de Sèvres (Vienne).
Reconnu Mort pour la France, il a été homologué interné résistant le le 12 juillet 1955. René Brandet avait reçu la Légion d’honneur le 13 octobre 1949 et la Croix de guerre.
En hommage à sa mémoire, son nom figure sur les plaques commémoratives en gare de Saintes et sur le monument aux morts de la ville où un stade porte son nom.
Son père Arthur fut arrêté en avril 1944. Il survécut à sa déportation à Auschwitz puis Buchenwald par le transport parti de Compiègne le 27 avril 1944.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Dép. Vienne, 1921 W 8. – Henri Gayot, Charente-Maritime (1940-1945), Occupation, Résistance, Libération, s.d.— Thomas Fontaine (dir), biographie de Cédric Neveu, Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, Perrin/SNCF, 2017.

Dominique Tantin

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