DORÉ Camille, Louis, Marie
Né le 9 juillet 1922 à Niort (Deux-Sèvres), fusillé le 4 juillet 1944 à Biard près de Poitiers (Vienne) ; ouvrier agricole ; résistant FTPF.

Obsèques des frères Doré à Coulon (Deux-Sèvres) à la Libération.
Sources : Michel Chaumet.

Obsèques des frères Doré à Coulon (Deux-Sèvres) à la Libération.
Source : Michel Chaumet.
Camille Doré et son frère jumeau Michel, nés à Niort de parents inconnus, étaient des enfants de l’Assistance publique, élevés à Préplot, commune de Sansais (Deux-Sèvres) par leurs parents adoptifs, Louis Caillet, employé à l’hospice, et Mme Caillet-Poussard, servante.
Domiciliés à Bressuire (Deux-Sèvres), réfractaires au Service du travail obligatoire (STO), ils se cachèrent, à l’instar d’autres jeunes menacés par le travail forcé outre-Rhin, dans le Marais Poitevin, et furent hébergés dans la ferme du Défens à Irleau (Deux-Sèvres) chez Honoré Cadet avec un résistant communiste, Jacques Jabouille, de Marennes.
En avril 1944, avec Léon Monéger, originaire de la région parisienne, et installé à Damvix (Vendée), Jacques Jabouille constitua un groupe de Francs-tireurs et partisans français (FTPF). À la ferme du Défens, le « groupe du Marais » disposait d’un petit dépôt d’armes : deux fusils de guerre et 150 cartouches, une mitraillette et 1 500 cartouches ainsi que deux barres à mine. Les frères Doré – Camille et Michel* –, avec Jacques Jabouille, Marcel Forestier, Raymond Giraudineau, Pol Mohimont, Léon Monéger et Daniel Pouponneau, Louis Guénon, Coirier et Morin, organisèrent des vols de tickets d’alimentation dans les mairies, le sabotage de voies ferrées (notamment la voie ferrée La Rochelle-Niort le 19 mai 1944), le transport d’armes et la diffusion de la presse clandestine.
Le 23 février 1944, Camille Doré, alias Rambouillet, semble bien avoir fait partie – avec Jacques Jabouille et René Frœhly – du détachement qui a exécuté Georges Texereau – militant communiste, ancien des Brigades internationales, en conflit avec l’interrégional Marcel Chassagne (alias Constant) – d’une rafale de mitraillette tirée par Frœhly dans la cour de l’école d’Irleau. Eugène Barreau, qui l’accompagnait, échappa de justesse à l’embuscade.
Les arrestations en cascade des membres du groupe semblent avoir été provoquées par plusieurs événements. D’abord trois lettres de dénonciation à la Feldkommandantur de Niort (l’une d’entre elles a échappé à la vigilance des résistants à la Poste) dénonçant Eugène Barreau, instituteur à Irleau, l’un des tout premiers résistants communistes, et les réfractaires cachés dans le maquis. L’auteur de ces lettres est Eva, dont les motivations auraient été personnelles et sentimentales. S’y ajoute une lettre de dénonciation d’Emmanuel Auvinet, « membre de la Légion tricolore », selon une source (en fait la Légion tricolore a été dissoute en 1942 et certains de ses membres ont été incorporés à la Légion des volontaires français contre le bolchevisme [LVF] ; mais il existait aussi une organisation des sympathisants appelée les Amis de la Légion). Auvinet a été condamné par la cour de justice de La Roche-sur-Yon le 5 janvier 1945. En définitive, les arrestations furent consécutives à celle de Marcel Forestier (alias Pinon) à Saint-Liguaire (commune aujourd’hui rattachée à Niort) le 23 mai 1944.
Les informations obtenues déclenchèrent le jour même une intervention de la Section des affaires politiques (SAP) de Poitiers et de la Milice dans le secteur d’Arçais-Le Vanneau-Irleau. Camille Doré fut arrêté en compagnie de Jacques Jabouille le 23 mai 1944 à la ferme du Défens à Irleau par la SAP et la Milice. Il tira et blessa un inspecteur lors de son arrestation. Il fut incarcéré à la prison de la Pierre-Levée de Poitiers, condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 677 de Poitiers et fusillé sur le champ de tir de Biard le 4 juillet 1944 à 18 heures avec son frère jumeau Michel, Marcel Forestier, Raymond Giraudineau, Jacques Jabouille, Pol Mohimont, Léon Monéger et Daniel Pouponneau.
Les frères Doré ont été inhumés dans le cimetière de Croutelle (Vienne) d’où leur mère nourricière les a fait transférer au cimetière de Coulon le 25 octobre 1944.
Camille et Michel Doré furent reconnus « Morts pour la France ». Une rue de la commune porte le nom des frères Doré.
Domiciliés à Bressuire (Deux-Sèvres), réfractaires au Service du travail obligatoire (STO), ils se cachèrent, à l’instar d’autres jeunes menacés par le travail forcé outre-Rhin, dans le Marais Poitevin, et furent hébergés dans la ferme du Défens à Irleau (Deux-Sèvres) chez Honoré Cadet avec un résistant communiste, Jacques Jabouille, de Marennes.
En avril 1944, avec Léon Monéger, originaire de la région parisienne, et installé à Damvix (Vendée), Jacques Jabouille constitua un groupe de Francs-tireurs et partisans français (FTPF). À la ferme du Défens, le « groupe du Marais » disposait d’un petit dépôt d’armes : deux fusils de guerre et 150 cartouches, une mitraillette et 1 500 cartouches ainsi que deux barres à mine. Les frères Doré – Camille et Michel* –, avec Jacques Jabouille, Marcel Forestier, Raymond Giraudineau, Pol Mohimont, Léon Monéger et Daniel Pouponneau, Louis Guénon, Coirier et Morin, organisèrent des vols de tickets d’alimentation dans les mairies, le sabotage de voies ferrées (notamment la voie ferrée La Rochelle-Niort le 19 mai 1944), le transport d’armes et la diffusion de la presse clandestine.
Le 23 février 1944, Camille Doré, alias Rambouillet, semble bien avoir fait partie – avec Jacques Jabouille et René Frœhly – du détachement qui a exécuté Georges Texereau – militant communiste, ancien des Brigades internationales, en conflit avec l’interrégional Marcel Chassagne (alias Constant) – d’une rafale de mitraillette tirée par Frœhly dans la cour de l’école d’Irleau. Eugène Barreau, qui l’accompagnait, échappa de justesse à l’embuscade.
Les arrestations en cascade des membres du groupe semblent avoir été provoquées par plusieurs événements. D’abord trois lettres de dénonciation à la Feldkommandantur de Niort (l’une d’entre elles a échappé à la vigilance des résistants à la Poste) dénonçant Eugène Barreau, instituteur à Irleau, l’un des tout premiers résistants communistes, et les réfractaires cachés dans le maquis. L’auteur de ces lettres est Eva, dont les motivations auraient été personnelles et sentimentales. S’y ajoute une lettre de dénonciation d’Emmanuel Auvinet, « membre de la Légion tricolore », selon une source (en fait la Légion tricolore a été dissoute en 1942 et certains de ses membres ont été incorporés à la Légion des volontaires français contre le bolchevisme [LVF] ; mais il existait aussi une organisation des sympathisants appelée les Amis de la Légion). Auvinet a été condamné par la cour de justice de La Roche-sur-Yon le 5 janvier 1945. En définitive, les arrestations furent consécutives à celle de Marcel Forestier (alias Pinon) à Saint-Liguaire (commune aujourd’hui rattachée à Niort) le 23 mai 1944.
Les informations obtenues déclenchèrent le jour même une intervention de la Section des affaires politiques (SAP) de Poitiers et de la Milice dans le secteur d’Arçais-Le Vanneau-Irleau. Camille Doré fut arrêté en compagnie de Jacques Jabouille le 23 mai 1944 à la ferme du Défens à Irleau par la SAP et la Milice. Il tira et blessa un inspecteur lors de son arrestation. Il fut incarcéré à la prison de la Pierre-Levée de Poitiers, condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 677 de Poitiers et fusillé sur le champ de tir de Biard le 4 juillet 1944 à 18 heures avec son frère jumeau Michel, Marcel Forestier, Raymond Giraudineau, Jacques Jabouille, Pol Mohimont, Léon Monéger et Daniel Pouponneau.
Les frères Doré ont été inhumés dans le cimetière de Croutelle (Vienne) d’où leur mère nourricière les a fait transférer au cimetière de Coulon le 25 octobre 1944.
Camille et Michel Doré furent reconnus « Morts pour la France ». Une rue de la commune porte le nom des frères Doré.
Sources
SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Dép. Vienne, 1921 W 8. – Michel Chaumet et Jean-Marie Pouplain, La Résistance en Deux-Sèvres, 1940-1944, La Crèche, Geste Éd., 2010.
Dominique Tantin