Né le 28 juillet 1914 à Castifao (Haute-Corse), tué le 8 juillet 1944 à Chamberet (Corrèze) ; sous-officier ; maquisard Armée secrète (AS)- Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Pierre Cervoni
Pierre Cervoni
Crédit : Le site des Amis de la Résistance en Corse du sud(ANACR)
Pierre Félix Cervoni naquit le 28 juillet 1914 aux Piazze, un hameau de Castifao (Haute-Corse). Il était le fils de Mathieu, ouvrier agricole, et de Catherine née Giacometti, ménagère. Il avait la vocation militaire. En août 1939, à Avignon, il s’engagea dans le 7e régiment du Génie. Fait prisonnier le 22 juin 1940 à Gérardmer (Vosges), il fut interné au Stalag IVA (à 48 km au nord-ouest de Dresde) sous le matricule 29709. Le 3 décembre 1941, il fut rapatrié par les autorités allemandes (il aurait profité d’aide pour faire passer son évasion comme un rapatriement).
Adjudant-chef à Toulon, il fut démobilisé à la dissolution de l’armée française le 27 novembre 1942 et affecté à la manufacture d’armes de Tulle (MAT). Il entra dans la Résistance en décembre 1942 et le 1er janvier 1943 devient « Pierre le Corse » de l’Armée secrète, Corps Franc de Tulle, sous les ordres du Capitaine Hounau dit “Hubert” et du Lieutenant Besse.
Traqué par la Gestapo, il passa dans la clandestinité dans la région de Chamberet et Treignac. Maquisard de février 1943 à juillet 1944 au camp de Chauzeix, il devint en avril 1943, adjoint au Capitaine Pierre Monteil, responsable militaire pour l’arrondissement Nord de Tulle,
Le 7 juillet 1944, il partit en mission en traction avant dans la région de Chamberet, en compagnie du capitaine Monteil et du lieutenant Villeneuve, accompagnés de deux FFI, Plas et Delage. Les cinq hommes furent interceptés par des FTP placés sous les ordres de Raymond Burillon, alias capitaine “Charlot”. Les trois officiers, accusés d’être des espions à la solde de Vichy et des Allemands, jugés et condamnés de manière expéditive, furent exécutés à l’aube du 8 juillet. Guingouin fit exécuter Burillon le 3 août 1944.
Cervoni fut inhumé dans la nécropole nationale de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Section 1, carré E, rang 18, tombe 502). Il obtint la mention « Mort pour la France », fut homologué FFI et reçut la Médaille de la Résistance à titre posthume par décret en date du 31 mars 1947. Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de Chamberet, sur le monument commémoratif 1939-1945 de la Manufacture d’Armes de Tulle, et sur le monument aux Morts de sa commune natale.

Voir Chamberet (Corrèze), 8-12 juillet 1944
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, AC 21 P 40579 et Vincennes GR 16 P 115229 (nc). — Biographie extraite du journal RESISTANCE n° 32 (décembre 2015) en ligne sur le Site des Amis de la résistance en Corse-du-Sud, ANACR, — Fabrice Grenard, Une légende du maquis, Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, Paris, Vendémiaire, 2014, pp. 357-360. — Fabrice Grenard, Maquis noirs et faux maquis, Paris, Vendémiaire, 2013, pp. 100-102. — Michel Taubmann, L’Affaire Guingouin, Saint-Paul, Lucien Souny, 1994, pp. 160-171. — Archives départementales du Var, fonds du CDL. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Site MémorialGenweb.

Jean-Marie Guillon, Dominique Tantin

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