Né le 12 décembre 1900 à Raveau (Nièvre), fusillé le 19 janvier 1944 à Nevers (Nièvre) ; policier puis contre-maître d’usine ; résistant du mouvement Vengeance et des FTPF.

Alfred CARROY
Fils d’Alexandre Carroy, scieur de long, et d’Annette Dumas, Alfred Carroy travailla à Paris (VIIIe arr.) comme commissaire-adjoint de police jusqu’en juin 1942. Il s’était marié le 1er septembre 1923, à Narcy, avec Juliette Laurent ; le couple avait un enfant. Selon le témoignage de sa fille Madeleine Laurent, il avait stocké des armes dans la cheminée de son logement.
En 1942, il décida de quitter la police et vint s’installer dans une ferme misérable à Varennes-les-Narcy (Nièvre), où il dirigeait l’usine Magondeaux, petite entreprise de quatre ouvriers installée dans un ancien moulin et qui fabriquait de l’acétylène pour les luminaires à gaz. Membre du groupe FTPF de La Charité à partir d’avril 1942 au sein du groupe de la Nièvre, il participa également, avec le groupe Vengeance, à la récupération d’armes parachutées dans le but de détruire les compresseurs de la SIB, entreprise de matériel de chemin de fer à Varennes-Vauzelles. Après avoir échappé à une arrestation à Paris en juin 1943, il fut arrêté par la police allemande Sipo-SD pour « activité de franc-tireur, sabotage et transport d’armes » le 13 septembre 1943. Marc Riquier avait été arrêté le 28 août au retour du sabotage du transformateur de la SIB.La fille de’Alfred Carroy Madeleine, âgée de quinze ans, partit à vélo à Narcy prévenir ses complices. Le boulanger ébruita la nouvelle. Alfred Delaporte, cafetier, réussit à s’enfuir par la fenêtre, le receveur des postes, communiste, Heitz partit à Paris.
Emprisonné à Nevers, Alfred Carroy fut jugé par le tribunal allemand de Nevers (FK 568), le 11 janvier 1944, tribunal qui le condamna à mort ainsi que ses deux camarades Jean Duprilot et Marc Riquier. Les trois résistants ont été fusillés au champ de tir de Nevers sur la commune de Challuy, le 19 janvier 1944, à 8 h 02.
Son nom a été gravé sur les monuments de Varennes-lès-Narcy et de La Charité ainsi que sur la stèle des 32 fusillés de Nevers.
La section du Parti radical-socialiste du IVe arrondissement de Paris intervint pour donner le nom d’Alfred Carroy à une rue de Paris, mais cela n’aboutit pas.
Nevers, champ de tir de Challuy (12 janvier 1942-30 juin 1944)
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Pierre Demongeot, Les FTPF du groupement Cher et Nièvre dans la bataille de la Libération, Nevers, 1975. – Notes Delphine Leneveu. É Jean-Claude Martinet Histoire de l’Occupation et de la Résistance dans la Nièvre 1940-1944. Dijon, Éd. universitaires de Dijon, 2015.— Témoignage de Jacqueline Baynac, 2014.— État civil.

Annie Pennetier

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