Né le 29 mai 1924 à Vincennes (Seine, Val-de-Marne), fusillé le 4 juillet 1944 à Biard près de Poitiers (Vienne) ; manœuvre ; résistant FTPF.

Fils d’un père toupilleur et d’une mère sans profession, célibataire, domicilié à Bondy (Seine, aujourd’hui Seine-Saint-Denis), réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), Raymond Giraudineau se réfugia en Poitou et rejoignit les Francs-tireurs et partisans (FTP) du Groupe du Marais, dans la région d’Irleau-Damvix, à la limite des départements des Deux-Sèvres et de la Vendée.
Ce groupe, organisé en avril 1944 et dirigé par Jacques Jabouille et Daniel Pouponneau, rassemblait notamment les frères Doré, Michel et Camille, Marcel Forestier, Pol Mohimont et Léon Moneger. Le groupe a récupéré des armes, saboté des voies de communication, principalement dans la région de Chaillé-les-Marais (Vendée), des lignes téléphoniques et la voie ferrée La Rochelle-Niort le 19 mai 1944.
Les arrestations en cascade des membres du groupe semblent avoir été provoquées par plusieurs événements. D’abord trois lettres de dénonciation furent adressées à la Feldkommandantur de Niort (l’une d’entre elles a échappé à la vigilance des résistants à la Poste) dénonçant Eugène Barreau et les réfractaires cachés dans le maquis. L’auteur de ces lettres est Éva Cadet, fille d’Honoré, dont les motivations auraient été personnelles et sentimentales. S’y ajoute une lettre de dénonciation d’Emmanuel Auvinet, « membre de la Légion tricolore » selon une source (en fait la Légion tricolore a été dissoute en 1942 et certains de ses membres ont été incorporés à la Légion des volontaires français contre le bolchevisme [LVF] ; mais il existait aussi une organisation des sympathisants appelée les Amis de la Légion). Auvinet a été condamné par la cour de justice de La Roche-sur-Yon le 5 janvier 1945. En définitive, les arrestations furent consécutives à celle de Marcel Forestier (alias Pinon) à Saint-Liguaire (commune aujourd’hui rattachée à Niort) le 23 mai 1944. Les informations obtenues aussitôt déclenchèrent le jour même une intervention de la Section des affaires politiques (SAP) de Poitiers et de la Milice dans le secteur d’Arçais - Le Vanneau-Irleau. Raymond Giraudineau a été arrêté au Moulin-Maret (Damvix, Vendée), en compagnie de Michel Doré, Léon Moneger, Pol Mohimont et Daniel Pouponneau.
Condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 677 de Poitiers, il fut passé par les armes au champ de tir de Biard le 4 juillet 1944 à 18 heures avec les frères Doré*, Marcel Forestier, Jacques Jabouille, Pol Mohimont, Léon Monéger et Daniel Pouponneau.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Dép. Vienne, 1921 W 8. – Michel Chaumet, La Résistance en Deux-Sèvres, 1940-1944, La Crèche, Geste Éd., 2010.

Dominique Tantin

Version imprimable