Né le 6 novembre 1907 à Kopèany (Empire d’Autriche-Hongrie, Slovaquie), fusillé le 22 septembre 1943 à Biard, près de Poitiers (Vienne) ; ouvrier maçon ; militant communiste ; résistant FTPF.

Fils de Thomas et de Marie Lecka, Stephan Kucharik arriva en France à une date inconnue. Naturalisé français, il épousa Marcelle Courseau (sans profession) le 3 octobre 1931. De cette union naquit une fille en 1937. Ils s’étaient installés à Arçais (Deux-Sèvres), dans le Marais poitevin, vers 1934-1935. Il serait devenu communiste sous l’influence de Léon Jean et Marcel Genin.
Il participa à la Résistance au sein des FTP dans le sud des Deux-Sèvres et la Vienne et peut-être aussi dans la région nantaise sous les pseudonymes de Philippe, Servant Félix. En décembre 1942, il quitta sa femme à Arçais et, sous de fausses identités, il travailla par intermittence chez un cultivateur de Voulesme (Vienne) et dans une scierie de Limalonges (Deux-Sèvres). Il remplit la fonction de responsable militaire des FTP pour les Deux-Sèvres et fut donc en contact avec Henri Rol-Tanguy, responsable militaire de l’interrégion 29 Poitou-Anjou de l’automne 1942 à avril 1943. Il fut impliqué dans divers cambriolages pour ravitailler les clandestins, notamment le vol de linge et de vêtements dans la villa Warion (banquier niortais) à Arçais en juin 1942, découvert en décembre et pour lequel il fut condamné par contumace à quatre ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Niort le 15 avril 1943, après avoir été condamné à trois mois ferme pour vol une première fois le 4 mars 1943. Il semble qu’il ait purgé une courte peine de prison à la maison d’arrêt de Niort après une arrestation par les gendarmes à une date inconnue.
À compter du 8 janvier 1943, il fut poursuivi pour détention de tracts communistes (la gendarmerie saisit aussi un manuel de sabotage) à la suite d’une perquisition à son domicile d’Arçais. Il participa aux incendies des parcs à fourrage de Beauvoir-sur-Niort le 22 mars 1943 et de Brioux-sur-Boutonne (Deux-Sèvres) le 31 mars 1943. Pourchassé par la Section des affaires politiques (SAP) de Poitiers, il échappa de justesse à l’arrestation le 25 avril 1943 dans une planque au lieu-dit « La Boule » à Benassay (Vienne) où il était hébergé avec Marcel Génin chez Marcel Guigne. Benassay était la commune de résidence de Julien Bouhard qui mettait son atelier de forgeron à la disposition des FTP pour la confection de matériel de sabotage.
Il fut finalement capturé le 20 juillet 1943 à 4 h 15 par deux gendarmes près de la Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres). De retour à bicyclette d’une mission à Poitiers où il avait rencontré Jean Bernier (alias Anselme) et Camille Thébault, il réparait une roue suite à une crevaison. Un marchand de vin jugea son comportement suspect et le dénonça à la gendarmerie. Il fut trouvé porteur d’armes et d’explosifs. Torturé, il craqua au cours de son interrogatoire par les policiers de la Section des affaires politiques (SAP), ce qui entraîna des arrestations en cascade et l’embuscade mortelle pour Raymond Durosier et Louis Jourdain à Gournay le 25 juillet. En douze jours, la SAP put infliger des pertes sérieuses à la Résistance communiste.
Incarcéré à la prison de la Pierre-Levée à Poitiers, il fut condamné à mort le 16 septembre par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 677 de Poitiers comme franc-tireur et fusillé le 22 septembre à 7 h 30 au champ de tir de Biard avec Jean Petit, Louis Bernier et Michel Couet, condamnés le même jour. Il fut inhumé au cimetière de Croutelle (Vienne).
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Dép. Vienne, 1921 W 7. – Arch. Dép. Deux-Sèvres, 3U3. – Michel Chaumet, Jean-Marie Pouplain, La Résistance en Deux-Sèvres, 1940-1944, La Crèche, Geste Éd., 2010.

Dominique Tantin

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