Né le 20 février 1921 à Saintes (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), fusillé le 14 avril 1944 au champ de tir de Biard (Vienne) ; serrurier à la SNCF ; résistant FTPF.

Serrurier entré à l’essai à la SNCF le 3 octobre 1938, Michel Barillaud fut affecté aux ateliers du Matériel de Saintes. Il vivait à proximité, à La Grève, avec son épouse Simone née Garnier.
À partir de 1943, le jeune homme, deux ses amis, René Brandet et Roger Guintard, amateurs comme lui du ballon ovale, et le père de René Brandet, Arthur – cheminot à la retraite -, formèrent le groupe Cohorte sous l’autorité de Roger Guintard. Par des cheminots de Brive-la Gaillarde (Corrèze), ils entrèrent en contact en septembre avec la direction FTP de la Corrèze et constituèrent le groupe Timbaud à Saintes.
Le cheminot participa à plusieurs séances de formation aux armes et aux explosifs grâce à du matériel fourni par les résistants corréziens. Il s’efforça également de recruter d’autres membres, transféra des réfractaires au STO vers les maquis corréziens et réalisa plusieurs sabotages. C’est ainsi qu’avec ses camarades cheminots René Brandet Roger Guintard, il tenta le 15 décembre 1943 de mettre le feu au parc de fourrage allemand de Saintes grâce à des engins incendiaires. Ensemble, ils réalisèrent également le vol d’une machine à écrire aux ateliers de Saintes, cambriolèrent un magasin de cycles et commirent une agression contre le maire de Chaniers le 29 janvier 1944 afin de s’emparer de tickets de ravitaillement.
Mais le 9 février 1944, Michel Barillaud fut arrêté à Saintes par la Section des Affaires Politiques (SAP) de Poitiers et la Sipo-SD de la ville, comme ses deux camarades. Détenu deux jours dans la prison locale, il fut incarcéré à partir du 11 février à la prison d’Angoulême et enfin à la prison de la Pierre-Levée à Poitiers. Condamné à mort avec ses deux amis le 6 avril par le tribunal de la Feldkommandantur 677 de Poitiers pour activité de franc-tireur, Michel Barillaud fut passé par les armes avec eux le 14 avril 1944, à 7h30, à la butte de Biard près de Poitiers.
Il reçut la Médaille militaire le 30 octobre 1949 et la Croix de Guerre. Le ministère des Anciens Combattants lui accorda la mention « Mort pour la France » puis le titre d’Interné résistant le 3 janvier 1955. Son nom figure sur le monument de Biard, sur les plaques commémoratives en gare et aux ateliers du Matériel de Saintes, ainsi que sur le monument aux Morts de la ville, ainsi que sur des plaques et monuments à Châtelaillon et La Rochelle.
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen SHD/ AC 21 P 702642 et Vincennes GR 16 P 33328. — Biographie par Cédric Neveu in Fontaine Thomas [dir], Mémorial des cheminots victimes de la répression : 1910-1945, Paris, Perrin/SNCF, 2017, pp. 117-118. Adaptation et mise en ligne par Dominique Tantin, 10 novembre 2021. — Notes de Jean-Pierre Besse. — Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Les rayons de la Roue, Parcours de 23 cheminots saintais 1940-1944, Saintes, 2022.

Cédric Neveu, Jean-Pierre Besse

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