Né le 16 septembre 1908 à Saint-Varent (Deux-Sèvres), fusillé après condamnation à mort le 22 septembre 1943 à Biard (Vienne) ; ouvrier à la manufacture d’armes de Châtellerault (Vienne) ; militant communiste ; résistant FTPF de la Vienne.

Louis Bernier, né dans le département voisin des Deux-Sèvres, était le était le fils d’Alexis, Benjamin Bernier âgé de 20 ans à sa naissance, boucher, et de Louise, Augustine Chevalier âgée de 19 ans, tous deux domiciliés à Boucoeur, commune de Saint-Varent. Son père, mobilisé en août 1914, soldat au 114ème RI, mourut au combat le 26 septembre 1914 à Sept-Saulx (Marne). Louis Bernier devint pupille de la nation par décision du 8 décembre 1920. Il se maria le 6 février 1932 à Pas-de-jeu (Deux-Sèvres) avec Eugénie, Victorine Martin. Ils eurent un enfant. Domicilié à Châtellerault (Vienne), Louis Bernier travaillait à la manufacture d’armes de cette ville. Selon les sources, il était limeur et dresseur de canons. Il militait au Parti communiste.
La Manufacture nationale de Châtellerault, placée sous une double direction franco-allemande et contrainte de produire pour la machine de guerre allemande, abrita le premier embryon de résistance châtelleraudaise. Dès l’automne 1940, une minorité d’employés – environ une quarantaine s’engagèrent contre l’occupant. Louis Bernier s’engagea très vite dans la Résistance rejoignant l’Organisation spéciale (OS) puis les FTPF de Châtellerault. Dans le dossier d’homologation des formations FFI au SHD Vincennes, groupe FTP de Châtellerault (op. cit.) Louis Bernier apparaît dans la liste des membres entre octobre 1940 et décembre 1942 comme chef du 3ème groupe, secteur Nord.
Ses activités lui valurent d’être arrêté une première fois le 8 juin 1942. Il fut relâché, faute de preuves, au bout de quarante et un jours. En novembre 1942, soumis à la réquisition pour le STO, il passa dans la clandestinité sous le pseudonyme « Anselme » et devint l’un des responsables FTP du secteur Nord de la Vienne. Arrêté le 25 juillet 1943 par les forces allemandes et la Section des affaires politiques (SAP), il fut interné à la prison de la Pierre-Levée à Poitiers (Vienne). Condamné à mort par le tribunal militaire allemand de la FK 677 le 19 septembre 1943, il a été fusillé trois jours plus tard au camp de Biard. L’avis du MBF annonçant sa condamnation et son exécution mentionnait qu’il avait pris part au cambriolage armé d’une mairie et que lors de son arrestation il était en possession d’un pistolet et de matériel de sabotage. Son nom figure sur le monument commémoratif 1939 – 1945 de Châtellerault et sur le monument commémoratif des fusillés de Biard. Son corps, avec celui de ses sept camarades de la Manu fusillés sur le champ de tir de Biard, fut rapatrié dans le carré des fusillés (Rang 1, tombe 5) dans le cimetière de Châteauneuf à Châtellerault par la section du Parti communiste le 10 novembre 1944. Le 30 novembre 1944 furent célébrées des funérailles officielles.
Il obtint la mention mort pour la France par décision du 2 novembre 1945, fut homologué sous-lieutenant FFI et obtint le statut Interné-Résistant (DIR). Il fut élevé à titre posthume au grade de chevalier de la Légion d’honneur en juillet 1949 et reçut la Médaille de la Résistance par décret du 18 novembre 1959.
Une rue de Châtellerault porte son nom.
Sources

SOURCES : Dossier AVCC, SHD Caen et SHD Vincennes GR 16 P 52437 (nc) — Mémoire des hommes, dossiers d’homologation des formations FFI, groupe FTPF Châtellerault GR 19 P 86/44 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil.

Jean-Pierre Besse, Michel Thébault

Version imprimable