Né le 3 janvier 1921 au Naumain (Oise), fusillé le 30 septembre 1941 à la citadelle de Lille (Nord) ; employé de bureau ; militant de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) ; membre du service de renseignements du réseau Kléber.

Fils d’Henri et de Fernande, née Foussadier, Henri Leclercq habitait 5 rue de Chauffours à Armentières (Nord). Il était employé au bureau de placement de la ville. La région fut déclarée zone interdite par les occupants allemands. Henri Leclercq et son ami Ernest Lombart étaient tous les deux membres de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). Ils pensèrent dès juillet 1940 à récupérer des armes et des munitions abandonnées du fait des combats qui se déroulèrent entre troupes allemandes et anglaises dans le secteur de Steenwerck où demeurait le frère d’Ernest. Ils décidèrent avec Auguste Rio, Louis Catiau, Paul Desreumaux, Roger Barbry, Germain Lepoivre de gagner l’Angleterre. Sans en parler à leur famille, ils enfourchèrent leur bicyclette en direction de l’Espagne. Ils parcoururent six cent cinquante kilomètres, arrivèrent à Montmorillon dans la Vienne, se présentèrent au bureau de recrutement de l’armée. Seuls Auguste Rio et Louis Catiau furent acceptés et rejoignirent l’armée d’Afrique. Un officier des renseignements militaires recruta les cinq autres amis.
Henri Leclercq et Germain Lepoivre furent chargés de recueillir des renseignements sur l’armée allemande en zone occupée et effectuèrent de la recherche de renseignements dans le sud de la France pour le réseau Kléber. Arrêté à Saint-Omer (Nord), incarcéré à la prison de Loos-lès-Lille, Henri Leclercq comparut avec Germain Lepoivre le 26 juin 1941 devant le conseil de guerre allemand de Bruxelles. Condamné à mort, il déposa un recours en grâce qui fut rejeté.
Il écrivit le 30 septembre une dernière lettre à sa petite sœur où il se déclarait « heureux de pouvoir offrir [sa] vie au Christ pour la France », parlait de la JOC, de son affection pour ses parents et grands-parents. Il fut passé par les armes le jour même dans à la citadelle de Lille. Son corps fut restitué à ses parents après la Libération. L’inhumation eut lieu dans le carré militaire du cimetière d’Armentières.
Le ministère des Anciens Combattants le déclara « Mort pour la France ». Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur, reçut la Médaille de la Résistance. À Armentières la rue de Flandres devint la rue des Fusillés, et une plaque fut apposée en mémoire des cinq fusillés : Paul Desreumaux, Roger Barbry, Germain Lepoivre, Ernest Lombart et Henri Leclercq.
Sources

SOURCES : Livre d’or du Mémorial de Ramatuelle 1939-1945, édité par l’Amicale des anciens des services spéciaux de la Défense nationale (AASSDN), Paris, 2005. – Mémorial GenWeb.

Daniel Grason

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