Né le 28 juillet 1892 à Cristal-City (Missouri, États-Unis), fusillé suite à une condamnation à mort le 5 février 1944 au champ de tir de la Vierge à Épinal (Vosges) ; cultivateur ; résistant au sein de l’Organisation civile et militaire (OCM), homologué aux FFI.

Marié à Marie-Estelle Desbrosse, père d’un enfant, Jean Bigé était cultivateur, fermier de la ferme des Trois blancs (ou trois bains) à Claudon (Vosges).
Ancien combattant de la guerre 1914- 1918. Il appartenait au groupe Tinchant de l’OCM et participa au maquis du Morillon, une forêt à cheval sur les communes de Pont-du-Bois (Nord de la Haute-Saône) et Hennezel (Vosges). Dès 1940, Pierre Tinchant, directeur de la forge de la Hutte à Hennezel entra en résistance et devint chef de secteur sous le pseudonyme de « Roland des Bois » dans le mouvement OCM. En juin 1943, il réunit et installa dans la forêt du Morillon une quinzaine de réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). Ces réfractaires formèrent le noyau central du maquis aidé par des sédentaires, hommes et femmes poursuivant leur vie familiale et professionnelle. Un parachutage d’armes et explosifs fut réceptionné dans la nuit du 16 août 1943 à 1 h 15 sur le terrain « Brams » à Gruey-les-Surance (Vosges). Un avion largua dix-huit parachutes avec douze containers et une caisse sous un parachute blanc (chocolat, cigarettes.) soit environ trois tonnes d’armes, explosifs, essence et munitions avec les accessoires de mise à feu. Le matériel fut récupéré et caché dans les environs. Très vite, cependant, la situation devint périlleuse et de nouvelles caches durent être trouvées. Les réfractaires durent se cacher dans des familles amies. Pierre Trinchant parvint à se réfugier en Suisse où il fut dirigé sur un camp de travail. Le 16 novembre, gendarmes et policiers allemands investirent le hameau de la Hutte, là où avaient été cachées les armes. Ils étaient accompagnés d’un dénommé Beaumont en tenue de soldat allemand et armé d’un mousqueton français. Ce Beaumont n’était autre qu’un membre du maquis, infiltré par la police allemande d’Épinal. Ayant participé au stockage de l’armement parachuté, il fit découvrir la cache aux Allemands. Les arrestations se succédèrent. Joseph Bigé fut arrêté le 23 novembre 1943 par la Feldgendarmerie d’Épinal avec son fils Daniel, né en 1926 à Épinal, qui fut libéré le 31 décembre 1943. Condamné à mort par le tribunal militaire allemand d’Épinal (FK 622), il a été fusillé le 5 février 1944.
Il fut homologué au titre de "Déportés et internés de la résistance" (DIR) et comme membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Son nom figure sur le Mausolée régional de la Libération et la stèle commémorative du maquis du Morillon et les plaques commémoratives dans l’église, à Ambiévillers et le Mémorial de la Résistance, à Vesoul (Haute-Saône), sur le monument aux morts et le monument commémoratif dans l’église, à Claudon et le monument des fusillés Vosgiens, à Épinal (Vosges).
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossiers AC 21 P 277427, 21 P 246865 et 425753 et Vincennes GR 16 P 59334 (nc). – J. Reuchet, Héros et Martyrs, hommage aux combattants de la Résistance de la Haute-Saône morts pour la France, Les Éd. de Crimée, 1999.— Mémorial Genweb.

Iconographie
ICONOGRAPHIE : Reuchet (Jean), Héros et Martyrs, hommage aux combattants de la Résistance de la Haute-Saône morts pour la France, Les Éditions de Crimée, 1999, p.23.

Jean-Pierre Besse

Version imprimable