Né le 19 avril 1898 à Prignac (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; facteur auxiliaire des PTT ; militant communiste ; résistant.

Fils d’Alfred Bolleau, tailleur d’habits, et de Marie, Berthe Jean, Roger Bolleau était cultivateur, domicilié chez ses parents à la concription en mai 1917. Incorporé au 144e Régiment d’infanterie, au 67e R.I. le 14 octobre 1917, au 30e BCP le 23 juillet 1919, il fut démobilisé le 5 juin 1920. Il épousa en octobre 1921 à Prignac (Gironde) Emma Laumondais, née à Royan (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) le 11 décembre 1900. En 1936, le couple et leur fille Hélène, née le 6 avril 1924, était domicilié rue du Clos à Royan.
Militant communiste, il participa à la Résistance sous le pseudonyme de « Germain » et fut arrêté le 7 mars 1942 dans le cadre de l’affaire Cadras-Pican par la police judiciaire de Paris. Il fut arrêté en même temps que Robert Dartagnan et Laval. Selon une attestation, Roger Bolleau était responsable clandestin du Parti communiste dans la région de Royan depuis novembre 1941. Il revenait de Saintes (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) où il avait rencontré Octave Rabaté chez les Lemasson. Transféré à la prison allemande du Cherche-Midi (Paris) puis au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis) le 24 août 1942 (immatriculation 734), il a été fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien à titre de représailles contre des attentats. Il a été incinéré au cimetière du Père-Lachaise à Paris (XXe arr.).
Reconnu Mort pour la France le 29 novembre 1945, Roger Bolleau a été homologué Interné-résistant et FFI.
Son nom est gravé sur les monuments aux morts de Prignac et de Royan ainsi que sur le Mémorial de la prison de Cherche-Midi à Créteil (Val-de-marne) et sur le monument cloche du Mont-Valérien.
Sa fille, Hélène Bolleau, avait une formation de secrétaire, et était titulaire du brevet élémentaire et du brevet commercial. Elle fut arrêtée une première fois en même temps que son père puis relâchée six jours plus tard. Elle passa alors dans la clandestinité et travailla dans les Deux-Sèvres, la Vendée et à Angers (Maine-et-Loire). Mutée par la direction à Paris, elle revint à Royan où elle fut arrêtée le 7 août 1942. Transférée à la prison de La Rochelle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) puis à Angoulême (Charente) et enfin au fort de Romainville, elle fut déportée le 24 janvier 1943 vers Auschwitz. Transférée à Ravensbrück, elle fut libérée par la Croix-Rouge le 23 avril 1945. Elle se maria au retour des camps avec M. Allaire.
Sa femme, Emma, née le 11 décembre 1900 à Royan, fut arrêtée le 15 septembre 1942 alors qu’elle apportait un colis à sa fille à la prison de La Rochelle. Déportée le 24 janvier 1943, elle mourut à Birkenau le 20 mars 1943.
Hélène Allaire, domiciliée à Royan, était en 1987 adhérente à l’Association de nationale des familles de fusillés.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. PPo, Activités communistes pendant l’Occupation, carton 3. – Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éd. de Minuit, 2002. — Arch. ANFF. — Mémoire des hommes, Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 69023 (nc). — MémorialGenweb. — Notes Annie Pennetier.

Jean-Pierre Besse

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