Né le 23 juillet 1922 à Gruey-les-Surances (Vosges), fusillé le 5 février 1944 au champ de tir de la Vierge à Épinal (Vosges) ; cultivateur ou étudiant ; résistant au sein de l’Organisation civile et militaire (OCM).

Stèle à Ambiévillers. Cliché Mona Vignes-Nonnottes
Stèle à Ambiévillers. Cliché Mona Vignes-Nonnottes
Célibataire, fils de cultivateurs, Marcel Brégier était lui aussi cultivateur bien que certains documents le présentent comme étudiant.
Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), il appartenait au groupe Tinchant de l’OCM et participa au maquis du Morillon. Le Morillon, est une forêt à cheval sur les communes de Pont-du-Bois (Haute-Saône) et Hennezel (Vosges). Dès 1940, Pierre Trinchant, directeur de la forge de la Hutte à Hennezel entra en résistance et devint chef de secteur sous le pseudonyme de « Roland des Bois » dans le mouvement OCM. En juin 1943, il réunit et installa dans la forêt du Morillon une quinzaine de réfractaires au STO. Ces réfractaires formèrent le noyau central du maquis aidé par des sédentaires, hommes et femmes poursuivant leur vie familiale et professionnelle. Un parachutage d’armes et d’explosifs fut réceptionné dans la nuit du 16 août 1943 à 1 h 15 sur le terrain « Brams » à Gruey-les-Surances (Vosges). Un avion largua dix-huit parachutes avec douze containers et une caisse sous un parachute blanc (chocolat, cigarettes.) soit environ trois tonnes d’armes, explosifs, essence et munitions avec les accessoires de mise à feu. Le matériel fut récupéré et caché dans les environs. Très vite cependant la situation devint périlleuse et de nouvelles caches durent être trouvées. Les réfractaires durent se planquer dans des familles amies. Pierre Trinchant parvint à se réfugier en Suisse où il fut dirigé sur un camp de travail. Le 16 novembre, gendarmes et policiers allemands investirent le hameau de la Hutte, là où avaient été cachées les armes. Ils étaient accompagnés d’un dénommé Beaumont en tenue de soldat allemand et armé d’un mousqueton français. Ce Beaumont n’était autre qu’un membre du maquis, infiltré par la police allemande d’Épinal. Ayant participé au stockage de l’armement parachuté, il fit découvrir la cache aux Allemands. Les arrestations se succédèrent.
Marcel Brégier arrêté le 24 novembre 1943, fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand d’Épinal (FK 622) et fusillé le 5 février 1944. Marcel Brégier appartenait aussi au réseau Centurie depuis août 1943.
Sa citation à l’ordre de la division du 18 juillet 1946, mentionnait « adjoint à un chef de secteur en territoire occupé a fait preuve d’exceptionnelles qualités d’intelligence et de courage dans l’exercice de ses fonctions. Torturé par la Gestapo ». Il fut pour cela homologué à titre posthume sous-lieutenant FFC en janvier 1947. Homologué Interné Résistant, il reçut en janvier 1946 la Médaille de la Résistance française.
Il existe une rue Marcel Brégier à Gruay-les-Surances.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier 21P248269. – Jean Reuchet, Héros et Martyrs, hommage aux combattants de la Résistance de la Haute-Saône morts pour la France, Les Éd. de Crimée, 1999.

Iconographie
ICONOGRAPHIE : Jean Reuchet, Héros et Martyrs, hommage aux combattants de la Résistance de la Haute-Saône morts pour la France, Les Éditions de Crimée, 1999, p.23.

Jean-Pierre Besse

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