Né le 11 août 1900 à Toul (Meurthe-et-Moselle), fusillé le 21 février 1944 au fort de la Doua (Rhône) ; officier d’active ; résistant ; membre de l’Armée secrète (AS) dans l’Hérault ; chef départemental de l’AS de l’Hérault.

Tombe de Pierre Colin au Mémorial de La Doua
Tombe de Pierre Colin au Mémorial de La Doua
Cliché Jean Lorcin
Pierre Colin
Pierre Colin
Crédit : Catherine Colin, petite-fille de Pierre Colin
Pierre Colin était le sixième et dernier enfant d’une famille protestante. Son père, capitaine d’infanterie, mourut à sa naissance. Il s’engagea le 11 août 1918 au 135e Régiment d’infanterie. Il était caporal à sa démobilisation en 1919 et entra à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en octobre 1920. Bachelier-ès-sciences, sous-lieutenant en 1922, il fut classé dans l’aéronautique : élève pilote à Istres (Bouches-du-Rhône) en février 1923 puis à l’école des mécaniciens à Bordeaux (Gironde), au Centre d’études de l’aéronautique de Villacoublay (Yvelines) et à nouveau à Istres. Lieutenant, il fut affecté à Châteauroux (Indre) et participa aux opérations au Maroc en 1925-1926. Pierre Colin se maria en octobre 1926 à Metz (Moselle). Il était alors lieutenant d’aviation à Metz. Sa femme, Irène Girard, née à Paris (XVIe arr.) en mai 1908, était sans profession et domiciliée dans le XVIe arrondissement. Ils eurent deux enfants. Il fut nommé peu après à Strasbourg (Bas-Rhin) au 2e régiment d’aviation de chasse et nommé capitaine en 1929. Il fut, cette année-là, élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur. Il effectua une mission en Grèce en 1931 puis revint à Strasbourg en 1932. Muté à Tours (Indre-et-Loire) puis en 1936 à Marignane (Bouches-du-Rhône), il devint commandant d’escadre. En juillet 1937, il prit le commandement du groupe de chasse 1/8, et fut promu officier de la Légion d’honneur en 1940 pour « avoir remarquablement combattu au cours des opérations de mai et juin 1940 ».
Affecté en 1941 à l’état-major du sous-secteur de défense aérienne du Sud-Ouest à Montpellier (Hérault), il entra en contact en 1942 avec des réseaux de renseignement : Ajax et Mithridate. En novembre 1942, il entra à l’Armée secrète (AS) puis au début de 1943 passa dans la clandestinité. Il prit comme pseudonyme Georges-Robert (prénoms de ses deux frères aînés) et en juin 1943 fut nommé chef départemental de l’AS pour l’Hérault. Il échappa en juillet à une arrestation. Il était domicilié rue de Verdun à Montpellier. L’un de ses adjoints, Pouponneau, fut arrêté le 8 octobre 1943 à Montpellier. Le soir même ce fut au tour de Pierre Colin d’être arrêté 9 rue Pasteur en même temps qu’une jeune femme puis de son adjoint Louis Maurel qui venait le rencontrer à son domicile clandestin. Incarcéré au fort d’Aurelles à Montpellier du 8 octobre au 8 décembre 1943 puis à la prison militaire de Montpellier du 8 décembre au 26 janvier, il fut condamné à mort le 7 janvier 1944 par le tribunal militaire allemand de France-Sud pour « espionnage, détournement de soldats allemands de leur devoir et attentats terroristes ». Transféré le 26 janvier 1944 au fort Montluc (Lyon, Rhône), il a été fusillé le 21 février au fort de la Doua.
Dans sa dernière lettre, conservée dans son dossier à Caen il écrit avoir été condamné à Montpellier le 17 janvier et être à Lyon avec deux camarades (Louis Maurel et l’adjoint d’intendance de l’air Pouponneau). On trouve aussi dans cette lettre des notations telles que : « Je pars en chrétien et en soldat confiant et serein. Qu’il soit pardonné à nos ennemis et que nos enfants ne soient pas élevés dans la haine... adieu à tous je vous embrasse en Jésus Christ ».
Son corps fut retrouvé dans le charnier de la Doua le 28 septembre 1945.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – SGA, DIMI, Bureau Résistance, dossier 16P136900. – Arch. Dép. Hérault, 1000 W 219. – Les Pionniers, revue aéronautique, avril 1993.

Jean-Pierre Besse

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