Né le 21 décembre 1923 à Chatel-Chehery (Ardennes), fusillé le 4 mai 1944 au champ de tir de Biard près de Poitiers (Vienne) ; manœuvre-terrassier ; résistant FTPF.

Henri Batonnier
Henri Batonnier
Archives privées Viviane Favreau
Henri Batonnier et ses parents, originaires des Ardennes, se réfugièrent en tant qu’Ardennais dans les Deux-Sèvres. Ils élurent domicile à Saint-Maixent-l’École.
Sous la direction de Charles Coutant, Henri Batonnier fut un membre actif du groupe FTPF de Saint-Maixent-l’École d’octobre à décembre 1943. Il participa à de nombreux sabotages sur les lignes téléphoniques. À cette date, il s’engagea avec certains de ses camarades (Roland Bernier, Jean Fritsch, René Proust, Roger Sapin, etc.) dans le département voisin de la Vienne. Son groupe dit de Champigny-le-Sec fut placé sous l’autorité de Charles Sidou alias Antoine, responsable interrégional militaire des FTPF. Leur mission principale fut de conduire des sabotages contre les intérêts ennemis. Dans la nuit du 30 au 31 décembre 1943, avec Roger Sapin, ils dérobèrent à la mairie de Buxerolles (Vienne) des coupons d’alimentation et de textile, des cachets officiels et des cartes individuelles vierges. Le 23 février 1944, il participa au sabotage du train de marchandises reliant Poitiers à Tours, au niveau de Jaunay-Clan (Vienne). Le 11 mars suivant, avec Roland Bernier, Jean Fritsch, Maurice Guelen et René Proust, ils sabotèrent à Ligugé (Vienne) les voies ferrées en déboulonnant les rails, provoquant le déraillement d’un train de marchandises allemand composé de 50 wagons. Il participa au déraillement de l’express Paris-Irun dans la nuit du 17 au 18 mars suivant. Les investigations de la Section des affaires politiques (SAP) de Poitiers, dirigée par le commissaire Rousselet, aboutirent à une série d’arrestations en chaîne. Henri Batonnier fut cueilli dans sa planque à Champigny-le-Sec (Vienne) le 24 mars 1944, au domicile d’Hubert Delavault, avec Jean Fritsch. Dans la grange de la ferme, des armes, des munitions et des clés destinées au déboulonnage des rails furent retrouvées. Interné à la prison de la Pierre-Levée jusqu’à son procès, il fut condamné à mort le 4 mai 1944 par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 677 de Poitiers. Il a été fusillé le même jour sur le champ de tir de Biard avec ses camarades Roland Bernier, Jean Fritsch, Charles Plessard et René Proust.
Son nom est inscrit sur le monument commémorant les 128 fusillés sur le champ de tir de Biard, inauguré le 8 mai 1949, sur une plaque à Saint-Maixent-l’École et, dans cette localité, une rue porte son nom.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Dép. Vienne, 1921W8 et 1921W7. – Au nom de la Résistance, hommage aux 128 fusillés, coll. Centre régional « Résistance & Liberté » et MIMC Office national des anciens combattants Vienne, Poitiers, 2013.

Virginie Daudin

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