Né le 6 février 1924 à Latillé (Vienne), fusillé après condamnation à mort le 27 septembre 1943 au champ de tir de Biard près de Poitiers (Vienne) ; ouvrier boucher ; résistant FTPF.

Roger Quintard était le fils d’Émile Quintard (né à Vasles, Deux-Sèvres en 1890), patron scieur, et d’Emie, Adrienne Trouvé (née en 1889 à La Peyratte, Deux-Sèvres). Ses parents s’étaient mariés le 25 avril 1913 à Ayron (Vienne) et eurent un premier enfant, Maurice le 3 novembre de la même année 1913. Son père fut mobilisé en mai 1917, participa au premier conflit mondial et ne fut démobilisé qu’en juillet 1919. Il vint alors s’installer à Latillé (Vienne) où naquit André en 1919 avant Roger leur troisième fils en 1924. En 1925 la famille déménagea pour s’installer à Neuville-de-Poitou (Vienne). A la veille de la guerre la famille y vivait toujours, Émile Quintard, son père, y exerçait alors la profession de mécanicien et Roger y apprit le métier de boucher. Ses frères aînés participèrent tous deux aux combats de 1939 – 1940.
La famille Quintard s’engagea tôt dans la Résistance. Roger Quintard fut membre du groupe FTPF du secteur de Neuville-du-Poitou (Vienne) à partir de novembre 1942. Il participa à de nombreux sabotages contre les intérêts allemands, provoquant le déraillement du train express Paris-Irun dans la nuit du 17 au 18 mars 1943, ceux de trains de marchandises à Neuville-du-Poitou le 13 juillet 1943 et à Ligugé le 15 juin 1943, la destruction d’un dépôt de fourrage réquisitionné par l’occupant à Neuville-du-Poitou le 6 juin 1943.
Le 22 juillet 1943, les agents de la Section des affaires politiques (SAP) de Poitiers, dirigée par le commissaire Rousselet, l’arrêtèrent ainsi que sa mère. Incarcéré à la prison de la Pierre levée à Poitiers il fut.condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Poitiers (FK 677) le 20 septembre 1943, il a été fusillé sur le champ de tir de Biard le 27 septembre 1943 avec six autres camarades dont Nerone Fontanot. Roger Quintard fut inhumé au cimetière de Migné (Vienne).
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit à côté de celui de son frère André Quintard (exécuté sommairement le 3 juillet 1944 à Verrières) sur le monument aux morts de Neuville-de-Poitou. Son nom est également inscrit sur le monument érigé à la mémoire des 128 fusillés sur le champ de tir de Biard, inauguré le 8 mai 1949.
Sa mère Adrienne Quintard, incarcérée à la Pierre Levée fut conduite à Compiègne (Oise) où elle fut jointe au convoi du 31 janvier 1944 vers Ravensbrück, dit le convoi des « 27.000 » (du fait des matricules des déportées, Adrienne Quintard ayant le matricule 27262). Ce convoi de 959 femmes fut le plus important vers Ravensbrück ; il comprenait en particulier Geneviève De Gaulle – Anthonioz, matricule 27372. Adrienne Quintard survécut à la déportation et fut libérée par la Croix-Rouge le 9 avril 1945 à la frontière germano-suisse.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Deux-Sèvres (Etat civil, registre matricule) — Arch. Dép. Vienne. 1921W5, 1921W8 et recensements — SHD Caen AVCC, AC 21 P 625964 — Au nom de la Résistance, hommage aux 128 fusillés, coll. Centre régional « Résistance & Liberté » et MIMC Office national des anciens combattants Vienne, Poitiers, 2013 — Site internet de la Fondation pour la mémoire de la Déportation — Mémorial Genweb.

Virginie Daudin, Michel Thébault

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