Né le 3 avril 1902 à Paillet (Gironde), fusillé comme otage le 24 octobre 1941 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; cultivateur ; membre du comité régional de Gironde du Parti communiste (1936-1940).

Gabriel Massias
Gabriel Massias
Georges Durou, Les nouvelles de Bordeaux, hebdomadaire de la fédération du Parti communiste de Gironde.
Gabriel Massias était le fils de Jean Massias, cultivateur, et de Marie Blancan. Il demeurait au moment de son arrestation rue Pistouley à Libourne (Gironde). Il s’était marié le 27 août 1929 à Libourne avec Catherine Thuillier (1898-1985).
Gabriel Massias, adhérent au Parti communiste depuis le début des années 1930, devint en 1935 le secrétaire de la section de Libourne. Il fut candidat aux élections cantonales en 1937, dans le canton de Lussac. En 1936, il intégra le comité régional de la Gironde. À la déclaration de guerre en 1939, il fut mobilisé au 615e régiment de pionniers. Démobilisé le 10 août 1940, il prit en main l’organisation clandestine du Parti communiste en contact avec René Julien, plâtrier. À Libourne, les distributions de tracts inquiétèrent le sous-préfet qui dans une lettre datée du 16 décembre 1940 indiqua, selon Georges Durou, le nom des militants communistes susceptibles d’être arrêtés à la suite de ces distributions : René Julien, Jean Contre, Marcel Amblard et Léon Delbary. Ils furent incarcérés ainsi que Gabriel Massias. La fiche de police de celui-ci précisait le 8 février 1941, jour de son arrestation : « il a gardé ses convictions ».
La plupart des martyrs du camp de Souge avaient été arrêtés, à titre « préventif », à l’initiative du général Von Faber et du capitaine Hortman, représentant la Kommandantur, sur propositions du commissaire spécial de police Poinsot, et du préfet de région Alype. Le 22 novembre 1940, 148 militants communistes avaient été arrêtés, puis 30 autres le 14 décembre. Ces arrestations s’étaient poursuivies les mois suivants.
Le 21 octobre 1941, à l’angle de la rue de l’Ormeau-Mort et du boulevard Georges-V à Bordeaux, des résistants abattirent le commandant Hans Reimers.
Condamné à mort par un tribunal militaire allemand comme otage, Gabriel Massias a été fusillé avec quarante-neuf autres otages au camp militaire de Souge le 24 octobre 1941 en représailles à l’exécution de Reimers.
Son acte de décès comporte la mention « Mort pour la France » rajoutée le 3 mai 1945.
L’épouse de Gabriel, résistante communiste, fut arrêtée le 27 janvier 1943 et internée au Fort du Hâ. Elle fut libérée le 8 novembre 1943 alors qu’elle ne pesait plus que 37 kg.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, 21P 375995. – Article de Georges Durou dans Les nouvelles de Bordeaux, hebdomadaire de la fédération du Parti communiste de Gironde, 30 décembre 1987. – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés (1940-1944), op. cit.— Site de Souge

Alain Prigent

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