Né le 9 février 1920 à Paris (XIe arr.), fusillé le 7 juillet 1943 au stand de tir du Ministère de l’Air, Balard, Paris (XVe arr.) ; gardien de la paix.

Roger Forget était domicilié au 19 ter avenue du Château à Bry-sur-Marne (Seine-et-Oise, Val-de-Marne). Il se maria dans cette commune le 16 août 1941 avec Iolanda Costa, née en 1919 en Italie.
Il obtint son brevet militaire de pilote d’avion en mars 1940 et entra comme gardien de la paix stagiaire à la préfecture de police de Paris le 1er octobre 1942.
Il fut arrêté le 7 janvier 1943, avec Denis Lavogade, alors qu’il tentait de s’emparer d’un avion à Issy-les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine) pour rejoindre Londres. Selon le rapport du commissaire de police de la circonscription de Vanves (Seine, Hauts-de-Seine), adressé le 7 janvier au préfet de police : « Hier, à 17 heures, deux hommes se sont présentés à la porte du garage de la maison Caudron ; l’un d’eux a présenté au surveillant qui l’interpellait, une carte de réquisition de gardien de la paix, et lui a dit qu’il voulait aller voir un de ses collègues qui surveillait l’usine électrique située à l’extrémité opposée du terrain d’aviation d’Issy-les-Moulineaux. Sur le vu de la carte de réquisition, il fut autorisé à pénétrer, ainsi que son compagnon. Tous deux se rendirent alors dans l’atelier de peinture où se trouvait en permanence un certain nombre d’avions. Ils se sont dirigés vers l’un de ces avions, bi-moteur type goëland (sic) no 928, dont la porte de fuselage était plombée, et, en enlevant le plombage, ont pénétré dans la carlingue et s’y sont enfermés. Or cet avion était seul, de tous ceux qui se trouvaient dans l’atelier de peinture, raison pour laquelle la porte était plombée, afin que personne ne puisse y pénétrer clandestinement. Ce matin, cet avion fut amené sur le terrain d’envol. Un contrôleur de départ constata que la porte avait été déplombée et pénétra dans l’avion en fit l’inspection intérieure et découvrit enfermés dans l’arrière du fuselage, les deux hommes qui y avaient passé la nuit. Il les appréhenda et ni l’un ni l’autre n’opposèrent de résistance... Forget était porteur d’un pistolet administratif ``92’’ et de ses cartouches, ainsi que d’un tournevis et d’une pince. Je les ai rapidement interrogés sur place, et tous deux m’ont déclaré qu’ils avaient l’intention de faire une petite promenade... Je n’ai pas pu pousser plus loin mon enquête, car la Feldgendarmerie de Montrouge, avisée en même temps que moi par la Maison Caudron est arrivée sur place, a pris possession de Forget et de Lavogade, sans me laisser le temps de les interroger plus en avant... »
Le lendemain, Forget fut suspendu de ses fonctions. Interné à la prison allemande du Cherche-Midi (Paris), il fut condamné à mort par un tribunal militaire de la Luftwaffe le 5 février 1943.
Par décision du préfet de police, il fut déclaré « victime du devoir » le 5 décembre 1944 et titularisé dans son emploi à titre exceptionnel à dater du 7 juillet 1943 et la mesure de suspension rapportée.
Il obtint en 1958 le statut d’Interné Résistant.
Une rue de Bry-sur-Marne porte son nom.
Son nom est gravé sur la plaque du ministère de la Défense à Paris XVème
Sources

SOURCE : DAVCC, Caen, dossier 21P276879.

Jean-Pierre Besse

Version imprimable