Né le 28 septembre 1897 à Mesanger (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé comme otage le 21 février 1942 à Fontevraud (aujourd’hui Fontevrault-l’Abbaye (Maine-et-Loire) ; cheminot ; militant communiste de la Sarthe.

Fils de Jean Guillon, cultivateur et d’Anne, Yvonne Rabu, demeurant à la Poivelière. Il fut mobilisé en 1916, incorporé au 50ème Régiment d’artillerie comme canonnier conducteur. Démobilisé le 29 septembre 1919, il vint s’installer à Teillé (Loire-Atlantique) où il se maria le 16 août 1921 avec Anna, Maria Jambu ou Jamber. Il entra aux Chemins de fer de l’Etat le 24 décembre 1919 d’abord dans la subdivision de Nantes puis au Mans. Il fut d’abord sous-chef d’équipe aux magasins de la gare du Mans. En 1941, domicilié au Mans, 183, rue du Polygone, sans enfants, militant communiste, Alexandre Guillon était sous-chef de brigade à la gare du Mans.
Il fut arrêté au Mans le 5 novembre 1941 par la Police Française et la SIPO-SD, et condamné le 11 décembre 1941(le même jour que Pierre Pavoine également employé SNCF au Mans) par la section spéciale de la Cour d’Appel d’Angers, pour activité communiste à 7 ans de travaux forcés et à 7 ans d’interdiction de séjour. Il fut ensuite transféré à la maison d’arrêt centrale de Fontevraud le 22 janvier 1942 enregistré sous le matricule 2075 (Pierre Pavoine transféré le même jour reçut le matricule 2076). Il y fut fusillé avec cinq autres internés (dont Pierre Pavoine) par les autorités allemandes le 21 février 1942 à midi, comme otage en représailles à un attentat qui avait eu lieu à Tours le 5 février 1942 contre un soldat allemand.
Le titre d’interné politique lui a été attribué par décision ministérielle en date du 15 janvier 1963. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Fontevraud-l’Abbaye et sur la plaque commémorative SNCF de la gare du Mans ainsi que sur la plaque commémorative apposée 19 Avenue Jean Jaurès au Mans dédiée "Aux communistes Sarthois morts pour la libération de la France 1940-1945 et aux Résistants communistes tués dans la Sarthe".
Dernière lettre d’Alexandre Guillon :
« Maison Centrale de Fontevrault, Le 21 février 1942,
Nom et prénoms Guillon A.
Ma chère petite femme,
J’ai un grand malheur à t’apprendre dans 20 heures, je ne serais plus de ce monde.
A mon réveil ce matin, l’on m’a appris que j’étais pris comme otage et à 11h, je vais être fusillé, que la vie n’est pas grand-chose quand même.
J’espère que tu me pardonneras si je t’ai fait quelques misères quelquefois, mais vois-tu j’aimais mon parti et je vais mourir pour lui. Heureusement ma pauvre, j’ai opté pour la retraite, tu auras un peu pour vivre.
Je viens d’avoir la visite de Monsieur l’Aumônier, je vais mourir en chrétien, excuse si j’écris mal car ma main tremble et des larmes tombent sur le papier.
Ecrit à Monsieur Pion et dis-lui que je désire que quatre de mes bons amis m’apportent une gerbe de fleurs.
Pion, Robert, Jean, Béasse.
Si tu le peux, ramène mon corps à Teillé.
Embrasse ma maman pour moi ainsi que Roger et sa petite famille.
Adieu ma petite femme chérie.
Ton mari qui t’embrasse une dernière fois.
Adieu,
Alexandre »
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier et 27 P 8 (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Loire-Atlantique, 270 W 477. — ONAC Pays de Loire Dossier pédagogique et documentaire pour le concours national de la Résistance et de la Déportation 2010 - 2011 — État civil.

Jean-Pierre Besse, Delphine Leneveu, Michel Thébault

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