ADAM Henri, François, Marie
Né le 1er février 1885 à Pouancé (Maine-et-Loire), fusillé le 13 février 1943 au terrain du Bêle à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; tourneur aux chemins de fer de l’État ; militant communiste de Nantes ; résistant au sein des FTPF ; condamné à mort du Procès des 42.
Il y a deux Henri Adam, victimes de fusillades, l’un à Nantes, l’autre Henri Adam à Suresnes. À ne pas confondre.
Henri Adam marié à Georgette Marie Louise Nellier, était père de deux enfants.
Il fut membre du Parti socialiste SFIO durant plusieurs années avant 1920, il adhéra au Parti communiste lors de la scission de décembre 1920.
Tourneur aux Chemins de fer de l’État, il fut secrétaire du syndicat unitaire des cheminots-État de Nantes dont il était un des principaux responsables depuis 1922. En 1928, le Parti communiste le présenta aux élections législatives d’avril dans la 3e circonscription de Nantes ; il obtint 781 voix contre 1 384 au SFIO Maurice Thiéfaine, lui-même largement battu dès le premier tour par Aristide Briand.
Henri Adam continua à militer à la cellule communiste de Nantes-État et au syndicat unitaire où il occupa, en particulier, les fonctions de secrétaire adjoint et de trésorier en 1930, Jean Olivesi étant secrétaire. En février 1934, il représentait encore son syndicat dans une réunion organisée par le Comité de lutte nantais contre la guerre et le fascisme. Selon Jean-Pierre Sauvage et Xavier Trochu, il aurait quitté le PC en 1936 aurait milité au Parti socialiste, ce qui semble étonnant car la police française le considérait, en 1940, comme le responsable de la cellule communiste de Nantes-État et le préfet du département, en novembre de cette même année, recommandait de le surveiller activement. Il faisait alors de fréquents allers et retours entre Nantes et Paris pour ramener des tracts. En octobre 1941, recherché par le Sicherheitsdienst (SD), Henri Adam passa dans la clandestinité, se rendant fréquemment dans les Deux-Sèvres afin de ramener des armes.
Membre du groupe FTP nantais, il en était l’armurier et l’un des dirigeants.
Le Service de police anticommuniste (SPAC) l’arrêta le 29 septembre 1942 dans sa cachette mais ne découvrit rien. Il fut alors emprisonné à la prison Lafayette de Nantes, torturé puis remis aux Allemands qui le condamnèrent à mort avec trente-six autres résistants le 28 janvier 1943 pour avoir réparé et transporté des armes à feu. Il a été fusillé au terrain du Bêle à Nantes, le 13 février 1943.
Il fut inhumé au cimetière Saint-Paul de Rezé (Loire-Atlantique) commune où il habitait. Sa tombe se trouve au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes.
Reconnu Mort pour la France le 15 février 1945, le secrétariat d’État des Anciens Combattants lui décerna le titre d’interné-résistant, le 2 novembre 1951. Une cellule du PCF de Loire-Atlantique porte son nom.
Henri Adam a été décoré de la Médaille Militaire, Croix de Guerre (1914-1918) 3 palmes et 3 étoiles.
A Nantes, son nom est inscrit sur les plaques commémoratives des fusillés 1939-1945, sur celle de la SNCF ainsi que près du stade de La Beaujoire - "l’A.N.F.F.M. de la résistance française à ses glorieux martyrs fusillés en ces lieux de 1941 à 1944".
Le nom de Henri Adam figure également dans le Carré militaire du Cimetière de la Chauvinière et à Rezé sur le monument aux Morts du cimetière Saint-Paul
SOURCES : Arch. Nat. F7/13129. – Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1m119, 270W501, 305 J. – Le Travailleur de l’Ouest, 1928. – Secrétariat d’État des Anciens Combattants et victimes de guerre. – Clarté, 13 octobre 1945. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990.— MémorialGenweb.— Mémorial des cheminots. — Guy Haudebourg, Nantes 1943, fusillés pour l’exemple, Geste édition/témoignage, 2014, p. 159-162. — Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, 2001. — Dominique Bloyet, Jean-Pierre Sauvage, La répression anticommuniste Loire-Inférieur 1939-1944, Geste édition/histoire, 2004. — Lettre de son fils Michel Turpin, 27 mai 2015.— La Résistance de l’Ouest, 26 juillet 1945.
Claude Geslin, Guy Haudebourg