Né le 10 juillet 1922 à Saumur (Maine-et-Loire), fusillé le 3 décembre 1942 au champ de tir de Biard, près de Poitiers (Vienne) ; ouvrier, rectifieur à Thouars (Deux-Sèvres) ; adhérent de la Jeunesse communiste ; résistant de l’Organisation spéciale (OS) dans les Deux-Sèvres.

Jean Richet naquit dans une famille de cheminots ; son père avait été amputé du bras gauche à la suite d’un accident du travail. Jean Richet fit son apprentissage comme menuisier ébéniste. Sa mère, d’origine alsacienne, était hostile à l’occupation allemande et avait caché dans son armoire un drapeau tricolore. Son frère, Ernest, s’engagea également, plus tard, dans la Résistance aux chemins de fer.
Selon le témoignage de sa belle-sœur, Jean Richet, qui bénéficiait d’un Ausweiss, prenait le train à Saint-Jean-de-Thouars (Deux-Sèvres) chaque matin très tôt, avec ses amis Marcel Marolleau et Roger Gaucher, pour aller travailler à la carrière de Mazières-en-Gâtine (Deux-Sèvres). Dans la nuit du 27 mars 1941, il grimpa au mât de la place Lavaud et remplaça le drapeau nazi par le drapeau français ; cela entraîna un durcissement du couvre-feu à Thouars ; l’enquête ne donna aucun résultat.
Jean Richet entra à l’usine de trains d’atterrissage Rusz comme rectifieur. Il devint membre de la Jeunesse communiste et de l’OS 680, et participa à la distribution de tracts communistes, ce que confirma l’enquête de la police judiciaire après son arrestation. Il fit entrer Martial Coutant dans l’OS à la suite d’une rencontre dans un « bal clandestin ». Le groupe organisa la production de pièces défectueuses pour les trains d’atterrissage, ce qui accrut les contrôles effectués par les Allemands.
Jean Richet fut arrêté dans le coup de filet qui démantela le groupe le 5 juin 1942 par la police judiciaire d’Angers (Maine-et-Loire) pour « acte franc-tireur et aide à l’ennemi », et fut incarcéré le 7. Condamné à un an de prison pour diffusion de tracts communistes par la Section spéciale de la cour d’appel de Poitiers en juillet 1942, il fut rejugé avec ses camarades par le tribunal de guerre de la Feldkommandantur 677 de Poitiers du 18 au 24 novembre 1942. Il y eut quinze condamnations, dont onze à mort, parmi lesquelles Jean Richet. Onze membres du groupe furent déportés, dont les trois femmes condamnées à mort.
Jean Richet a été fusillé avec ses sept camarades le 3 décembre 1942 à Biard. Il fut inhumé à Migné-Auxances (Vienne).
Exhumé le 1er décembre 1944, il eut, avec René Drapeau et Marcel Marolleau, des funérailles solennelles à Thouars le 3 décembre 1944, devant une très nombreuse assistance. Hommage leur fut rendu par des représentants de la Jeunesse communiste, du Front national, du Parti communiste et par le maire de Thouars.
Il obtint le statut Interné - Résistant (DIR) et reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 7 janvier 1952. Son nom est inscrit sur le monument aux morts 1939 - 1945 de Thouars, square Georges Jougier (en bordure de l’avenue des martyrs de la Résistance) et sur le monument commémoratif des fusillés de Biard.
Sa mère fut élue conseillère municipale de cette ville à la Libération.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Arch. Dép. Vienne, rapport établi par le commissaire de police judiciaire après les arrestations de juin 1942. — notes Michel Thébault.

Maurice Rouzier

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