Né le 9 août 1907 à Marseille (Bouches-du-Rhône), fusillé le 21 février 1944 à Villeurbanne (Rhône) ; ingénieur ; résistant, membre de l’Armée secrète (AS) dans l’Hérault.

Louis Maurel et son fils Jean-Joseph
Louis Maurel et son fils Jean-Joseph
Louis Maurel et sa fille Bernadette
Louis Maurel et sa fille Bernadette
Fils unique de Thérèse née Provana, et de Jean Maurel, Jean Maurel suivit à Marseille le cursus d’une institution locale catholique, l’Oeuvre J. J. Allemand. Polytechnicien (promotion 1927), il devint ingénieur militaire en chef des poudres à la poudrerie et laboratoires de Sevran. À la veille de la guerre, il avait le grade de lieutenant-colonel. Il avait fait son service militaire dans l’artillerie. Il fut ingénieur principal de la poudrerie nationale des Vonges (Côte-d’Or) jusqu’en juin 1940 puis chef de service d’essence de la poudrerie nationale de Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône) en juillet 1940, directeur de la poudrerie nationale de Pont-de-Buis, moulin blanc (Finistère) et Ripaut (Indre-et-Loire) en juillet 1941, enfin chef des services d’industries chimiques de l’État à Montpellier (Hérault) en novembre 1942. Il était aussi membre de l’Union des cadres industriels de la France combattante fondée par Pierre Le Brun.
Il fit la rencontre de Manya Goldring, benjamine d’une famille russe juive ayant fui la révolution soviétique. Ils se marièrent le 17 juin 1931.Le couple eut deux enfants, un fils (Jean-Joseph), né à Paris en 1932 et une fille, Bernadette, née en Côte-d’Or en 1935.
Membre de l’AS dans l’Hérault, il fut arrêté par les Allemands le 8 octobre 1943 alors qu’il se rendait à un rendez-vous avec Pierre Colin, 9 rue Pasteur. Colin venait d’être arrêté, Louis Maurel tenta de s’échapper mais fut blessé et arrêté.
Il fut d’abord détenu à la Kommandantur de Montpellier puis à la prison où il subit la torture. Jugé par le tribunal allemand de Montpellier le 17 janvier 1944 (tribunal du commandant du secteur d’armée France-Sud St L nr 596/ 43), condamné à mort avec Pierre Colin « pour avoir favorisé l’ennemi », il fut transféré à la prison de Montluc (Lyon, Rhône) et fusillé le 21 février 1944.
Citation à l’ordre de la division (17 août 1945) : « Maurel Louis, lieutenant-colonel FFI, Armée secrète, Hérault. Résistant de 1943 qui a mis toute son activité au service de la patrie. Adjoint au chef départementale de l’Armée secrète s’est spécialement employé à la constitution des équipes de sabotages et de groupes Francs. Arrêté par la Gestapo le 8 octobre 1943, n’a rien révélé sur l’organisation malgré les mauvais traitements qui lui ont été infligés. Condamné à mort, exécuté à Lyon le 21 février 1944 a conservé jusqu’à sa fin une attitude noble et courageuse de grand patriote. »
Il existe une rue Louis-Maurel à Marseille et à Sevran. Celle de Marseille, qui se situe dans le 6e arrondissement, a été votée par le conseil municipal le 23 juillet 1945. Une plaque a été apposée sur la façade de l’immeuble où naquit Louis Maurel, place Castellane à Marseille (VIe), tout près de la rue éponyme. Portent son nom, une salle de sport à Vonges, une rue à Sevran. .
Son nom figure sur le monument à la gloire des polytechniciens morts pour la France, 21 rue Descartes, Paris (Ve arr.) et sur le mur des fusillés à la Doua à Villeurbanne.
Louis Maurel obtint quatre décorations à titre postume : Croix de guerre avec Étoile d’argent le 17 août 1945, Légion d’honneur, Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre, Médaille de la Résistance (le 23 février 1959).
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier 21 P 93350. – SGD, DIMI, Bureau résistance, 16 P 405 408. – Arch. Dép. Hérault, 1 000 W 209. — Adrien Blès, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Marseille, Éditions Jeanne Laffitte, 2002, p. 295. – Marc Desiostes, Jean-Louis Robert, Clefs pour une histoire du syndicalisme cadre, Paris, Éd. ouvrières, 1984. — Notes de Séverine Maurel Gerce, petite-fille de Louis Maurel, et de Jean-Marie Guillon.

Jean-Pierre Besse, complété par Claude Pennetier

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