Né le 27 avril 1905 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), fusillé le 5 avril 1944 à Arras (Pas-de-Calais) ; directeur de banque ; résistant de l’Organisation civile et militaire (OCM).

Gustave Chevalier était domicilié à Saint-Omer (Pas-de-Calais) où il exerçait la profession de directeur de la banque Crédit lyonnais. Arrêté par la Geheimfeldpolizei (GFP) pour aide à l’ennemi et espionnage, il fut détenu à Arras, à la prison Saint-Nicaise puis dans les dépendances de l’Hôtel du Commerce. Dans ce lieu s’était installé à la fin de l’année 1943 un groupe spécial du contre-espionnage nazi, l’Abwehr d’Arras, qui avait été envoyé en France pour assurer la protection des différentes constructions spéciales destinées au tir des fusées V2 et des bombes-volantes V1. Ce groupe y avait rassemblé les principaux responsables de l’OCM et les confronta tour à tour avec Roland Farjon. Celui-ci, responsable de l’OCM pour la Zone nord, avait été arrêté le 23 octobre 1943, en possession de la liste des membres de son organisation. Il leur conseilla, pour, dit-il, leur éviter la torture, de ne rien cacher puisque la police allemande était déjà informée.
À « l’ange gardien des V1 », était affecté un tribunal spécial, le Sondergericht du 65e corps d’armée allemand qui était chargé de juger les personnes transmises par l’Abwehr d’Arras. La principale caractéristique de cette cour martiale était, outre son itinérance, le total secret qui entourait les procédures. Aucune communication ne devait être faite sur l’identité des condamnés, sur la nature des peines et sur les dates et lieux d’exécution des condamnés à mort. C’est vraisemblablement le 5 avril 1944 que Gustave Chevalier fut condamné à mort à la caserne Schramm à Arras en même temps que onze autres grandes figures de la Résistance nationale et locale, comme Alfred Touny, Jean Cavaillès et Raoul François. Comme eux, il fut exécuté le jour même dans le plus grand secret dans les fossés de la citadelle d’Arras.
Les corps sans sépulture ont été retrouvés, après la libération d’Arras, le 23 octobre 1944, à la suite de sondages dans une fosse commune soigneusement dissimulée par les nazis. Ils n’ont été identifiés (notamment par le commandant Lhermitte, responsable de l’OCM) que par des détails de leur physique ou de leurs vêtements.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Fonds « Michel Rousseau » (La Coupole). – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit. – Gilles Perrault, La longue traque, Éd. Lattès, Paris, 1975. – Laurent Thiery, La répression allemande dans le Nord de la France (1940-1944), Lille, Presses du Septentrion, 2013, p. 239-256.

Christian Lescureux, Laurent Thiery

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