Né le 24 novembre 1920 à Waziers (Nord), fusillé le 2 août 1943 à la citadelle d’Amiens (Somme) suite à une condamnation à mort ; instituteur ; communiste clandestin membre des FTPF.

Paul Moreau
Paul Moreau
site Web de la Mairie du Tréport (Seine-Maritime)
Fils d’Édouard Moreau, charpentier en fer, qui, ayant eu un accident grave, dut très tôt renoncer à son métier, et de Renée Moreau, brodeuse, Paul Moreau fit toute sa scolarité à Criel-sur-Mer (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Ses parents étaient venus s’y fixer, et y tinrent une épicerie.
Paul fut reçu premier du canton au certificat d’études. C’est ainsi qu’il prépara le concours d’entrée à l’École normale d’instituteurs, où il fut admis avec un très bon rang. Malheureusement une maladie grave, suivie d’une intervention chirurgicale, d’autant plus dangereuse qu’elle était à l’époque exceptionnelle, interrompit ses études. Il put les reprendre après sa guérison et devint instituteur à Eu (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).
Il entra dans la Résistance dans le réseau Agir le 25 juillet 1942 avec Victor et Marcel Dolique, militants communistes, et adhéra au Parti communiste clandestin. Le 22 avril 1943 il déposa un engin explosif dans un cinéma que fréquentaient exclusivement les troupes d’occupation à Eu, en compagnie de son collègue Louis Martin. L’engin ayant été découvert avant d’avoir explosé, Paul et son camarade furent arrêtés et transférés à la citadelle d’Amiens.
Le 2 août 1943, Paul Moreau a été fusillé dans les fossés de la citadelle d’Amiens, avec son ami Louis Martin et les membres du groupe Michel, Ernest Lesec, Jules Mopin, Georges Debailly-, Jacques et Henri Wilgos. Son corps ne fut exhumé et identifié que le 11 novembre 1944. Mais ce n’est que le 3 octobre 1945 que put avoir lieu une cérémonie d’inhumation à Criel-sur-Mer, en présence de M. Duru, inspecteur primaire à Dieppe, représentant le sous-préfet, qui exalta sa mémoire ainsi que celle de Louis Martin, son camarade mort en même temps que lui. En présence aussi de M. Bretagne, chef des FFI, et de Mlle Martin, sœur de Louis Martin.
Hélas Paul n’avait pas été le seul membre de la famille Moreau à avoir été victime des nazis. D’après Alain Longuent, maire du Tréport, son jeune frère Lucien, arrêté le 5 septembre 1941 pour faits de résistance avait été fusillé, le 26 septembre, à la prison de Loos. Son oncle Pierre, le frère aîné de son père, qui, déjà en 1918, avait été interné en Allemagne à l’âge de dix-huit ans, fut déporté en mai 1943 et mourut au camp d’Hersbruk le 2 décembre 1944.
Paul Moreau fut décoré à titre posthume de la Croix de guerre, de la Médaille de la Résistance et de la Légion d’honneur.
Après la Libération, la ville de Criel-sur-Mer donnera le nom de Paul-Moreau à l’une de ses rues. Dans le groupe scolaire Ledret-Delmet-Moreau de la rue Suzanne au Tréport, une plaque commémorative a été posée, ainsi que dans l’école Brocéliande de la ville d’Eu.
Sources

SOURCES : Le bulletin municipal du Tréport (Seine-Maritime), 2001.— « Résistants fusillés à la citadelle d’Amiens », La Picardie Nouvelle, 7, 8, 11, 12 et 13 septembre 1944. — L’Avenir Normand, 15 octobre 1944. — Arch. Dép. Seine-Maritime, cote 51W428 dossier Fusillés. — État civil.

Gilles Pichavant, Jean-Paul Nicolas

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