Né le 4 juin 1921 à Don-Annoeullin (aujourd’hui Don, Nord), fusillé le 15 mars 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; manœuvre ; volontaire de la Légion française contre le bolchevisme (LVF), puis déserteur ; droit commun.

Fils d’Albert Bonte, réformé de la Première Guerre mondiale et d’Angélique Maille, ménagère, Louis Bonte fut adopté par la Nation par décision du tribunal administratif de Lille du 22 janvier 1926. Pendant la guerre, Louis Bonte s’engagea dans la LVF, puis déserta. Il fut arrêté le 1er novembre 1943 par la police allemande pour : « escroquerie, usurpation de fonctions et crimes, détention d’armes ». Il fut interrogé dans les locaux du siège de la Sûreté allemande, section IV connue sous le nom de Gestapo au 11 rue des Saussaies à Paris (VIIIe arr.). Il comparut le 29 février 1944 devant le tribunal du commandement militaire allemand pour la France qui siégeait à l’Hôtel Continental. Condamné à mort pour « vols et banditisme », il fut passé par les armes le 15 mars 1944 au Mont-Valérien en compagnie de René Caron et Camille Fondu.
Il fut inhumé le jour même au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine, division 40, ligne 45, n°60, puis réinhumé le 18 juillet 1947 à Don-Annoeullin, sa commune natale.
En mai et août 1945 sa mère écrivit au préfet de police de la Seine. Elle lui demandait un extrait du dossier, manifestait sa volonté de réhabiliter la mémoire de son fils. Elle écrivait : « Je demeure persuadée que si mon fils a appartenu à la LVF, ce fut non dans le but de servir les Allemands mais en vue de leur porter préjudice et de pouvoir mieux leur nuire ; sa condamnation à mort par l’ennemi le prouve ». Elle arguait du fait que son père qu’il n’avait pas connu était « un grand mutilé de la guerre 1914-1918, amputé d’un bras et gazé » et que son fils Louis Bonte voulait venger. Elle signait « Une mère éplorée ».
Le préfet fit une réponse circonstanciée, en raison du fait que sa mère ignorait sans doute les faits pour lesquels son fils fut exécuté.
La commission d’histoire du Mont-Valérien, réunie le 23 novembre 2001, décida de supprimer de la liste officielle huit noms dont le sien, quatre anciens de la LVF et quatre droits communs ; nos biographies correspondent à trois droits communs et cinq déserteurs de la Légion des volontaires français condamnés comme droit commun.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0427. – DAVCC, Caen, Boîte 5 (Notes Thomas Pouty). – Serge Klarsfeld, Léon Tsévéry, Les 1 007 fusillés du Mont-Valérien parmi lesquels 174 Juifs, FFDJF, 1995. – État civil, Don Annoeullin.— Note Annie Pennetier. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine.

Daniel Grason

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