Né le 29 avril 1899 à Marseille (Bouches-du-Rhône), fusillé le 18 juillet 1944 à Signes (Var) ; courtier ; résistant, chef de l’Armée secrète (AS) des Bouches-du-Rhône, secteur de Marseille-Aubagne.

André Aune était le fils naturel d’une journalière, âgée de trente ans. Engagé volontaire à dix-huit ans le 28 avril 1917 pour quatre ans au 6e Bataillon de Chasseurs alpins, il participa à l’occupation de la Silésie et de l’Allemagne en 1919. Démobilisé en 1921, il travailla comme employé de commerce puis créa sa maison de négoce en huiles et savons. Il fut envoyé à la déclaration de guerre en 1939 à Londres comme conseiller technique à la Mission française pour le ravitaillement en graines oléagineuses. Revenu en France après l’armistice, il partit travailler à Dakar, puis revint en France en 1941.
Il entra dans la Résistance, sans doute dans le mouvement Combat, puis dans les Mouvements unis de Résistance (MUR). Il apparaissait sous le no 58 dans le rapport Flora de la Sipo-SD (liste des personnes identifiées) au 1er semestre 1943 sous le pseudonyme de Berthier alias Saint-Just, mais il échappa alors à l’arrestation. Il participa aussi à l’AS. Un entraînement au maniement d’armes avait lieu dans sa propriété de Rognes (Bouches-du-Rhône). Sous le pseudonyme de Marceau, il prit le commandement départemental de l’AS au début janvier 1944. Il aidait aussi Albert Chabanon et René Mariani à la parution du journal clandestin Le Marseillais.
Recherché depuis longtemps par la section IV A de la Sipo-SD, il fut arrêté le 12 juillet 1944 avec Adolphe Lestrade, chef GF et AO, chez René Mariani, responsable adjoint de l’organisation universitaire du MLN, à Marseille, 37 rue de Verdun (qui était le local des archives et un dépôt d’armes). Son nom portait le no 9 du rapport Antoine établi par Dunker Delage, de la Sipo-SD de Marseille, où il apparaissait comme adjoint du chef régional Noyautage des administrations publiques (NAP). Emprisonné à la prison des Baumettes, il fit preuve d’une attitude admirable en encourageant ses camarades lorsqu’ils apprirent quel allait être leur sort. Profondément chrétien, il était le frère d’Albert Aune, dominicain, aumônier des prisons de Marseille, qui aidait la Résistance. Marié, il était père de trois enfants.
Il a été fusillé avec ses camarades et d’autres résistants, vingt-huit au total, après un jugement sommaire sur place, le 18 juillet, au fond d’un vallon isolé, dans les bois de Signes.
Les corps ont été exhumés le 17 septembre 1944. Après les obsèques nationales du 21 septembre 1944, André Aune a été inhumé au cimetière Saint-Pierre de Marseille.
Un monument funéraire a été inauguré le 18 juillet 1946 dans le lieu, connu désormais comme le « Vallon des fusillés », devenu nécropole nationale en 1996.
Son nom a été donné à un boulevard du VIe arrondissement de Marseille le 23 juillet 1945. Il fut décoré de la Rosette de la Résistance le 24 avril 1946.
Sources

SOURCES : Mémore des hommes SHD Vincennes GR 16 P 23303 (nc). – Madeleine Baudoin, Témoins de la Résistance en R2, thèse de doctorat d’État, Université de Provence (Aix-Marseille I), 1977, 3 volumes. – Jean-Paul Chiny, La Résistance R2 assassinée, mémoire dactylographié, février 2010. – Robert Mencherini, Résistance et occupation (1940-1944), tome III de Midi rouge, ombres et lumières, Syllepse, 2011. – Témoignages (E. Quirot) ; presse locale (Vérités 20 octobre 1944). – Renseignements de Guillaume Vieira. – La nécroplole de Signes (Var), brochure MUREL-ONACVG, 2017 . — État civil.

Jean-Marie Guillon

Version imprimable