Né le 21 juin 1898 à Darnétal (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) le 5 septembre 1941 ; industriel à Rouen ; résistant Réseau Pat O’Leary.

Jean-Constant Bourgeois était le fils d’un industriel de Darnétal, Maximilien-Constant Bourgeois. Il s’engagea volontairement pour la durée de la guerre le 25 septembre 1916 et fut affecté à un Régiment d’artillerie. Revenu à Rouen en 1919, il partit pour l’Afrique de 1921 à 1931 : quelque temps à Freetown en Sierra-Léone puis en AEF au Congo Brazzaville. À nouveau à Rouen en 1932, il dirigeait la Société de Parements pour Tissages sise à Rouen et habitait depuis 1937 une maison dans le style Pierre Chirol au sein du quartier Saint-André à Mont-Saint-Aignan, 37 rue Georges Clemenceau. Marié, il était père d’un enfant.
En septembre 1939, Jean Bourgeois, qui était affecté spécial, fut mobilisé dans son entreprise rouennaise en qualité de directeur général. Dès octobre 1940, il entra dans le réseau Pat O’Leary qui organisait l’évasion et le rapatriement d’aviateurs britanniques.
Il fut arrêté le 1er avril 1941, par la Gestapo, à son domicile du quartier Saint-André pour espionnage et aide à l’ennemi. Puis, interné le 20 juin 1941 à Fresnes (Seine, Val-de-Marne), il fut transféré le 26 juillet à la prison du Cherche-Midi à Paris (VIe arr.). Un jugement du conseil de guerre allemand le condamna à mort le 11 août 1941 pour espionnage. Il a été fusillé le 5 septembre 1941 au Mont-Valérien puis inhumé le jour même au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) Division 47, ligne 2, n° 80 ; il fut transféré le 25 mai 1945 au cimetière des Batignolles.
Après la Libération, il fut reconnu membre des FFC, réseau Pat O’Leary. Reconnu déporté résistant, le grade de sous-lieutenant des FFI lui fut accordé. Lorsque la direction nationale de son réseau le proposa en 1947 pour la Légion d’honneur, un responsable de ce réseau s’y opposa arguant qu’« il avoua hélas et aida la police dans ses recherches ». Dans le dossier de reconnaissance de sa qualité de résistant, l’épouse de Jean Bourgeois indiquait plusieurs arrestations simultanées au sein de son réseau à partir d’avril 1941.
Le nom de Jean Bourgeois figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien ; il se trouve aussi sur le monument aux morts de Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Il n’existe pas de rue portant le nom de Jean-Constant Bourgeois à Mont-Saint-Aignan.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, BVIII (Notes Thomas Pouty). — Arch. Dép. Seine-Maritime (matricules). — « Hommage aux fusillés et aux massacrés de la résistance en Seine-Maritime. 1940-1944 », édité par l’Association départementale des familles de fusillés de la Résistance de Seine-Maritime, Éd. EDIP, 1994. — Mémoire des Hommes-Fusillés du Mont-Valérien. — SHD Vincennes GR 16 P 82071. — État civil, Mont-Saint-Aignan. — MémorialGenWeb. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Jean-Paul Nicolas

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