Né le 21 octobre 1900 à Ouainville (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé le 30 juillet 1943 au Madrillet, Grand-Quevilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; chauffeur ou manœuvre ; résistant des FTP.

Paul, André Carpentier était l’enfant naturel de Marie, Delphine Ferrand âgée de vingt et un ans à sa naissance à Ouainville, canton de Cany-Barville. Né sous le nom de Paul André Ferrand, il conserva le nom de Ferrand jusqu’au mariage de sa mère avec Jules Carpentier en 1903. Paul, André pris alors le nom de Carpentier, à l’âge de trois ans.
Puis Paul Carpentier quitta la campagne pour gagner son pain à Rouen.
Marié avec Blanche, Marie Foulon, père de famille de quatre enfants âgés en 1943 de six à douze ans, Paul Carpentier habitait sur la rive gauche de Rouen, au 53, rue du Vieux Château. Ainsi il se trouvait à proximité de la gare de triage et des ateliers de Sotteville-lès-Rouen. La profession qu’il exerçait était celle de chauffeur, ou bien, selon la police, manoeuvre. Il fut arrêté le 16 mars 1943 par des inspecteurs de la police française pour avoir incendié du fourrage destiné à l’armée allemande et attaqué un train de munitions en gare de Sotteville-lès-Rouen. Il appartenait très probablement aux FTP du détachement Jeanne d’Arc car il fut associé à Marcel Pautremat et René Canton dans l’incendie volontaire des wagons de fourrages à Saint-Étienne-du-Rouvray, destinés aux occupants. Il fut jugé, avec ses deux camarades, par le tribunal de guerre FK 517 le 23 juillet 1943 pour actes de terrorisme, détention d’armes et sabotages de voies ferrées, incendie volontaire de convoi ferroviaire. Il a été fusillé au stand de tir du Madrillet, commune de Grand-Quevilly, lieu d’exécution pour Rouen et sa région, le 30 juillet 1943 avec ses deux camarades FTP Marcel Pautremat et René Canton ainsi qu’avec Marcel Aubruchet, arrêté pour d’autres actions en tant que FTP de Rouen.
Aux lendemains de la guerre, la veuve de Paul Carpentier retourna vivre au fond du Pays de Caux avec ses enfants et, ignorant à quelle organisation de résistance son mari avait appartenu, eu recours à l’aide d’un ancien résistant Robert Dubuc qui l’aida dans ses démarches. Robert Dubuc, employé à la Mairie de Rouen, ancien FFI, membre du réseau Libération-Nord, précisa que Paul Carpentier agissait au sein d’un groupe de cheminots sottevillais inconnu de lui. Selon lui, Paul avait rendu des services importants à Libé-Nord sans toutefois y appartenir. Dans le dossier de Paul Carpentier, on ne trouve aucune attestation de la part du liquidateur régional FN-FTPF tout simplement parce qu’aucune démarche ne fut faite en direction des anciens FTP. Son homologation comme interné résistant n’est intervenue qu’en 1953, suite à l’avis décisif du commissariat de police de Rouen qui indiquait que Canton, Pautremat (tous les deux FTP homologués RIF) et Paul Carpentier, ayant, tous trois, été arrêtés, jugés et fusillés pour la même affaire, le titre de RIF devait, en toute logique, lui être attribué. Aussi, en 1954, son certificat d’appartenance à la RIF, décerné par le Secrétariat d’Etat aux Forces Armées, comportait la mention "isolé", faute d’attestation provenant d’un réseau homologué.
_Dans un livre sorti en 1987, le chef régional militaire des FTP en 1943, André Duroméa, confirmait explicitement l’appartenance de Paul aux FTP. Après avoir appris l’arrestation du jeune cheminot Marcel Pautremat à son domicile de Rouen rive droite, André Duroméa écrit ...nous décidons, Louis Valette et moi, d’aller nous renseigner auprès des cheminots. Nous nous rendons chez Carpentier qui habite sur la rive gauche de Rouen. Je frappe à la porte. Personne ne répond...au moment où nous allions partir, un voisin vient derrière nous :" La police est venue hier et l’a emmené"...
Conséquence de la non-homologation de Paul Carpentier en tant que FTP, la fédération communiste de Seine-Maritime, située à Rouen, ne fit pas figurer Carpentier Paul sur la liste des 210 communistes du département victimes des nazis. Par contre son nom figure sur une des soixante seize plaques des fusillés du Madrillet sur la commune de Gand-Quevilly.
Lieu d’exécutions et du souvenir Le Stand de tir du Madrillet Grand-Quevilly
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine-Maritime. 1940-1944, édité par l’Association départementale des familles de fusillés de la Résistance de Seine-Maritime. 1992. – André Duroméa raconte, (page 70), Messidor/Éd. Sociales, 1987.

Jean-Paul Nicolas

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