Né le 8 novembre 1896 à Bretteville-en-Caux (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé le 13 avril 1942 au Madrillet à Grand-Quevilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; journalier agricole puis manœuvre.

Appartenant à la génération du feu, Eugène Caudebec connut la Grande Guerre depuis son incorporation le 11 avril 1915 jusqu’à sa libération au mois de septembre 1919. Mobilisé dans l’infanterie, il fut évacué blessé en 1916 puis évacué intoxiqué ou malade trois fois de 1917 à 1918. Semble-t-il turbulent, il eut des démêlés avec la justice militaire pour vol. La prison prolongea son incorporation jusqu’au mois de septembre 1919.
Revenu dans le civil, il fut condamné à plusieurs reprises entre 1921 et 1930, entre autres, pour détention d’armes de guerre, vol et rébellion.
Eugène Caudebec, marié et père de onze enfants, vivait à Bretteville-en-Caux. Journalier agricole au cœur du Pays de Caux, il exerça ensuite la profession de manœuvre au service des autorités allemandes. En effet, Bretteville-en-Caux était proche des côtes de la Manche où s’édifiait le Mur de l’Atlantique.
Suite à une dénonciation, il fut arrêté le 19 mars 1942 par la Feldgendarmerie pour détention illégale d’armes allemandes et françaises.
Condamné à mort le 7 avril 1942 par le tribunal militaire allemand de Rouen (FK 517), Eugène Caudebec a été fusillé le 13 avril 1942 au champ de tir du Madrillet.
À Rouen, les premiers mois de l’année 1942 furent émaillés de plusieurs condamnations à mort pour détention d’armes (le plus souvent des armes de chasse). Le conseil de guerre FK 517 fut intraitable durant plusieurs mois en expédiant le moindre contrevenant au peloton d’exécution de Grand-Quevilly. Par la suite, à partir de la fin 1942, les fusillés à Rouen pour ce motif se raréfient. Durant l’année 1943 seuls Clovis Burette et Georges Hébert furent exécutés pour détention d’arme. Ils furent, le 23 septembre 1943, date de leur mort, les deux derniers fusillés de l’Occupation, pour ce motif au champ de tir du Madrillet, Grand-Quevilly.
Lieux d’exécution et de mémoire voir à Grand-Quevilly (76) Stand de tir du Madrillet
Sources

SOURCES : – Arch. Dép. Seine-Maritime : registre des matricules. – DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine-Maritime. 1940-1944, édité par l’Association départementale des familles de fusillés de la Résistance de Seine-Maritime (1994).

Jean-Paul Nicolas

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