Né le 17 mai 1899 à Hastingues (Landes), fusillé le 13 mai 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; maître d’hôtel ; résistant, membre de la Confrérie Notre-Dame (CND).

Jacques dit « Hippolyte » Dibarboure était le fils d’un maçon, Gratien dit « Augustin », et de Marie Bagieu. Il avait deux sœurs dont l’une était décédée en 1911 à l’âge de six ans. En novembre 1917, il avait devancé l’appel et s’était engagé dans la Marine. Rendu à la vie civile fin 1920, il avait épousé Berthe Verrier le 24 avril 1921 qui donna naissance à une fille, Jacqueline.
En 1940, la famille habitait le XVIIIe arrondissement de Paris. Jacques Dibarboure était maître d’hôtel au cabaret de nuit « Sa Majesté » sur les Champs-Élysées. Ayant pratiqué la radio dans le passé, il fut recruté par le réseau de renseignement du colonel Rémy – la Confrérie Notre-Dame – pour reprendre du service en février 1942. Le contre-espionnage allemand ne lui laissa guère le temps de se refaire la main puisqu’il fut arrêté en mars 1942 (ou le 8 avril 1942, selon les sources) avec les autres membres du service radio du réseau.
Jacques Dibarboure et ses camarades comparurent du 26 mars 1943 au 9 avril 1943, devant le tribunal de guerre siégeant à l’hôtel Crillon, place de la Concorde, sous le chef d’accusation « d’espionnage », gravissime en temps de guerre. À ce sujet, le colonel Rémy écrivit en 1945 dans ses Mémoires d’un agent secret de la France Libre : « Les Allemands condamnent à mort, certes, et nous leur reconnaissons absolument ce droit, conforme aux lois de la guerre. Mais ils ne peuvent s’empêcher de féliciter ceux qu’ils condamnent pour leur patriotisme. [...] Vichy, lui ne félicitera jamais ! Il dégradera, il prétendra ôter à ces Français la nationalité française, il les salira par toutes les méthodes possibles. Tout compte fait, tout bien pesé, et ce n’est pas d’aujourd’hui que je le pense, j’ai beaucoup plus de considération pour le Boche que pour Vichy. »
Selon le témoignage de l’un des deux survivants du procès, André Crémailh, le major Seudler qui présidait le tribunal de guerre exposa les réquisitions suivantes contre Jacques Dibarboure : « Homme âgé, n’a pas fait de radio depuis longtemps. Était à l’entraînement, pas riche, on lui a offert de petites sommes d’argent. A avoué avoir commencé une émission et a donné comme excuse de n’avoir pu la terminer parce que trop mauvais opérateur. Mais peu importe le succès, seule compte la volonté de travailler. Donc, malgré toutes les réelles circonstances atténuantes, il faut convenir qu’il répond à la définition de l’agent d’espionnage et qu’il faut donc appliquer la loi. Peine de mort. »
Jacques Dibarboure fut donc exécuté le 13 mai 1943 au Mont-Valérien avec ses onze camarades condamnés à mort comme lui le 9 avril précédent.
Il fut promu au grade de sous-lieutenant à titre posthume. Il repose au cimetière d’Ivry, dans le carré des Fusillés.
Son nom figure sur le monument aux morts de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) précédé de son prénom d’usage « Hippolyte », ainsi que sur le Mémorial aux victimes de la guerre 1939-1945 (269 morts pour la France).
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Rémy (colonel), Mémoires d’un agent secret de la France Libre, Éd. Aux Trois Couleurs et Raoul Solar, Paris, 1946. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. — Cnd-castille.org

Jean-Pierre Ravery

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