LARUE Roger, Jacques, Ernest
Né le 23 avril 1920 à Paris (XIVe arr.), fusillé comme otage le 13 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; employé aux PTT ; communiste ; résistant du Front national pour la libération (FN).
Considéré comme un « individu dangereux pour la défense nationale et pour la sécurité publique », en application du décret-loi du 18 novembre 1939, il fut maintenu en détention sur décision du préfet et conduit le 10 février au camp d’Aincourt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
Le 2 avril 1942 vers 22 h 30, pendant d’une alerte à La Courneuve (Seine, Seine-Saint-Denis), des résistants tirèrent des coups de feu contre une sentinelle allemande postée devant le groupe scolaire Paul-Doumer. Un résistant lança une grenade dans une salle du rez-de-chaussée où se tenaient plusieurs soldats allemands. L’un d’eux fut légèrement blessé.
En représailles, les Allemands décidèrent de fusiller plusieurs otages dont Roger Larue et André Nicolas, tous deux de Fresnes. Incarcéré le 11 avril à la Santé, Roger Larue fut passé par les armes le 13 avril 1942 au Mont-Valérien.
Son nom figure sur le monument aux morts de Fresnes, sur la stèle commémorative du camp d’internement d’Aincourt et sur le monument cloche du Mont-Valérien.
L’abbé allemand Franz Stock l’évoque dans son Journal de guerre :
« Lundi 13.4.42
6 exécutions
Remplacé l’aumônier militaire Loevenich à la Santé, 6 otages :
Larue, 21, avenue de la mairie, Fresnes
Nicolas, André, 29, bd Pasteur, Fresnes, son père employé, 126, bd Auguste Blanqui
Stephan, Jean, 16, rue Henri Dubois, Gagny (S. et. O.)
Risser, Camille, 5, rue Robert Turquan, XVIe
Nève, Pierre, prof. lycée Charlemagne
Vetter Alfred , chez Mme Bournagaud , 52 , rue de Villejuif à Vitry (S.)
6 heures du matin à la Santé. Aucun ne voulut de secours spirituel, pas même le jeune Nicolas, 20 ans, très agité et qui pleurait, n’a jamais pratiqué, Vetter vient de Strasbourg, tous morts sans la foi. Stephan était infirmier, intelligentsia communiste, pareil pour Nève, tous plus ou moins communistes. 8 devaient au départ être fusillés, puis uniquement 6. 4 ont été enterrés dans le cimetière de Courbevoie, 2 de La Garenne. »
SOURCES : Arch. PPo., BA 1752, BA 2117. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – Franz Stock, Journal de guerre. Écrits inédits de l’aumônier du Mont Valérien, Cerf, 2017, p. 78-79. — État civil, Paris (XIVe arr.). — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 339963 (nc).
Daniel Grason