Né le 9 mars 1914 à Paris (XIe arr.), fusillé par condamnation le 15 février 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ébéniste et métallurgiste ; militant communiste ; résistant Front national (FN) et FTPF de la région parisienne.

Les fusillés de Villejuif
Les fusillés de Villejuif
copyright Pierre Cardon
Fils d’Émile François, trente-quatre ans, peintre et de Suzanne Louise Jeannin, ménagère, Robert Bachet fut déclaré adopté par la Nation par jugement du 9 juillet 1919, son père François soldat de 2ème classe du 89ème Régiment d’Infanterie ayant été tué au combat le 28 mars 1915 à Vauquois dans la Meuse.
Robert Bachet obtint à l’issue de l’école primaire le certificat d’études primaires (CEP). Il fut membre des Jeunesses communistes de 1931 à 1934. Il fit son service militaire. Il adhéra au Parti communiste et milita dans une cellule locale du XIIe arrondissement. Domicilié dans le XXe arrondissement, il était secrétaire d’une cellule communiste chez Panhard et Levassor dans le XIIIe arrondissement en 1939.
Il épousa le 17 août 1937, Marie Josèphe Lanoé, en mairie de La Gueroulde dans l’Eure, fleuriste elle était née le 6 mars 1917 à Guyomard (Morbihan). Le couple habita au 31 rue Dumontier à Villejuif (Seine, Val-de-Marne). Ils eurent une fille, Éliane, née en 1940.
Mobilisé en août 1939, Robert Bachet fut prisonnier de guerre en 1940 puis libéré en juillet 1941. Contacté par Louis Marchandise, il passa dans la clandestinité et, en juillet 1942, devint responsable politique du parti pour la région P2 (arrondissements de la rive droite de Paris, à l’exclusion des VIIIe, XVIe et XVIIe arr.). Il formait le triangle avec Roger Sandré responsable aux masses et Roland Lecoutre (organisation). Sous les ordres d’Henri Varagnat, il était en contact avec Adrien Vanderheyden chargé des Troupes populaires (T.P.) qui deviendront les Francs- tireurs et partisans français (F.T.P.F.). Il recevait les directives d’Henri Varagnat, connaissait Adrien Bollerot responsable du secteur 3.
Il fut pris en filature, le 8 août 1942 à 14 heures 10 à l’angle des avenues de la République et Philippe Auguste à Paris il s’entretenait avec Adrien Vanderheyden. Les deux hommes se rencontraient à nouveau le 12 août à 9 heures à la gare de Joinville (Seine, Val-de-Marne). Le 19 août à 15 heures il parlait avec Bollerot et Vanderheyden dans le bois de Vincennes. Le 24 août à 18 heures au pont de Charenton il s’entretenait avec Vanderheyden, puis à 18 heures 45 avec Lecoutre. Dix minutes plus tard, il était au pont de Bercy parlant avec Sandré.
Le 4 septembre à 13 heures 30 nouveau rendez-vous au pont de Charenton avec Bollerot. Le 15 septembre à 14 heures il retrouvait Sandré, Briquet, Dion et Lecoutre à la gare Saint-Lazare, le 18 septembre au café Dupont Bastille il s’entretenait avec Sandre. Le 24 septembre à 13 heures 35, il parlait avec Sandre et Lecoutre au Parc Saint-Maur, le 25 septembre à 12 heures 45 Robert Bachet était au restaurant Hugues avec Sandré.
Il a été interpellé par des inspecteurs de la BS2 des Renseignements généraux le 13 octobre 1942 boulevard Brune (Paris, XIVe arr.) avec Louis Camatte, Robert Hamel, Louis Le Balanger de son vrai nom Léon Agid et Robert Soudade par les Brigades spéciales de la police parisienne, dans le cadre de l’affaire Varagnat – Kieffer->114769]- Briquet après une série de filatures qu’il ne remarqua pas.
Fouillé portait sur lui un pistolet automatique avec quatre balles dans le chargeur et une dans le canon, ainsi que des tracts qualifiés « d’inspiration communiste », des papiers avec des adresses, des notes manuscrites sur son activité ainsi que sept mille francs.
Son domicile a été perquisitionné, les policiers saisissaient un pistolet calibre 6,35 mm avec une balle dans le canon et quatre dans le chargeur, des tracts et projets de tracts qualifiés « d’inspiration communiste », dont « Alerte à la S.A.G.I. » et « Échec à Laval ». Des cartes de textiles qu’il comptait utiliser pour s’acheter un imperméable. Les sept mille francs provenaient de cotisations, de collectes et d’une partie de ses appointements.
Il habitait alors à Villejuif (Seine, Val-de-Marne) et à Paris (XIVe arr.). Emprisonné à Fresnes (Seine, Val-de-Marne), il fut condamné à mort par le tribunal allemand du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) le 4 février 1943 pour acte de franc-tireur (FN, FTP ; protection à la manifestation de la rue de Buci (Paris, VIe arr.) le 31 mai 1942 ; recherche d’armes légères ; sabotages à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Robert Bachet a été fusillé au Mont-Valérien le 15 février 1943 avec ses quatre camarades : Léon Agid, Louis Camatte, Robert Hamel et Adrien Vandeheyden.
Un autre accusé, Roland Lecoutre, fut déporté : il partit de Compiègne le 16 avril 1943 vers Mauthausen (Autriche) où il fut libéré le 8 mai 1945.
Robert Bachet fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 15 février 1943 division 47, ligne 1, n°6 puis transféré le 13 septembre 1954 à Belloy-en-France (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
L’épouse de Robert Bachet fut également arrêtée le 13 octobre 1942 ; elle habitait Courbevoie (Seine, Hauts-de-Seine) en 1946 ; leur fille Eliane fit des démarches et obtint pour son père la mention « Mort pour la France » le 6 mars 1947, Interné Politique (IP) en octobre 1963 puis Interné résistant (DIR) en mars 1970. Robert Bachet fut reconnu membre de la Résistance intérieure française (RIF). La Médaille de la Résistance lui fut attribuée par décret du 3 juin 1971, publié au JO le 2 juillet 1971.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien et à Villejuif sur le monument aux morts, sur la plaque commémorative, place des fusillés et sur la stèle commémorative 1939-1945 rue Georges Le Bigot.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Les fusillés de Villejuif dans l’ordre de la présentation du montage photographique : Plaud René, ingénieur, Bru André corroyeur, Herz Pierre, sertisseur, Moussu René, Robert, ouvrier de l’aviation, Sautet François, ébéniste puis ouvrier de cimetière, Ben Sliman, infirmier, Garin Louis, photographe, Frémont Georges, garçon de salle à l’hôpital du Krelin-Bicêtre, Dehan Charles, plombier, Thibert Léon, monteur en broze, Baudet René, ajusteur mécanicien, Bauchet Robert, ébéniste, métallurgiste.
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BS2 carton 18 transmis par Gérard Larue, GB 110, 77 W 3116-306505. – DAVCC, Caen, 21P420 248 (Notes Annie Pennetier) et Boîte 5, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 420 248. – SHD, Vincennes GR 16 P 26141. – Arch. Musée de la Résistance. – FMD, Livre-Mémorial. – État civil. – Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. – Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry. – État civil numérisé Paris (XIe arr. 11N 374 acte n° 774.

Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, Annie Pennetier, Claude Pennetier

Version imprimable