Né le 1er mars 1918 Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), exécuté sommairement le 11 juin 1944 à Saint-Julien-du-Verdon (Basses-Alpes, Alpes de Haute-Provence) ; ouvrier à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; militant communiste ; membre de l’Organisation spéciale (OS), maquisard Francs-tireurs et partisans (FTP), responsable militaire de sous-secteur FTP.

Les corps des fusillés (9 tués sur le coup et deux décédés de leurs blessures) sont regroupés au cimetière de Saint-Julien-du-Verdon Alpes-de-Haute-Provence, adossés le long du mur et pris en photographie par la gendarmerie de Castellane Alpes-de-Haute-Provence afin de pouvoir les identifier. Ces deux photos (une rangée de 5 corps et une autre de 6 corps) ont été publiées avec les identités en légende dans le journal L’Ergot n°8, édition du 8 octobre 1944. Le 3e fusillé en partant de la gauche sur la seconde photographie est indiqué comme non identifié. Il s’agit d’Albin Bandini, identifié officiellement en 1992.
Fils de François Bandini et d’Ursule Ciampi,d’origine italienne,orphelin très jeune il fut élevé par sa grand-mère à Marseille (Bouches-du-Rhône), quartier de l’Estaque. Marié à Georgette Zocchi, il était chauffeur de locomotive à l’entreprise de travaux hydrauliques de l’Estaque-Riaux et militant communiste. Appartenant à la classe 38, Albin Bandini fut mobilisé en 1939. S’était-il engagé ? Il participa à la guerre en Syrie et fut démobilisé le 12 août 1941. Après sa démobilisation, il reprit ses activités à Marseille et participa à l’OS (Organisation spéciale du parti communiste clandestin). Il fut arrêté pour activité communiste (détention de tracts) le 17 février 1942, emprisonné au bas Fort Saint-Nicolas, puis, faute de preuves, acquitté le 25 avril suivant par le tribunal militaire de la XVe région, alors que ses camarades, Antoine Caiazzo et Roger Bonci, étaient condamnés à vingt ans de travaux forcés. Il aurait affirmé avoir renoncé au communisme en 1938. Il fut à nouveau arrêté le 28 août 1942 lors d’une rafle et interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Entré le 11 septembre 1942 au camp de Saint-Sulpice, il fut considéré sortant le 24 mars 1943, étant transféré vers le STO à Bayonne (archive AD 81, 493 W 51). Il s’évada lors de ce transfert avec 74 autres internés (sur les 192 dirigés vers Bayonne) selon l’archive AD 65, 20 W 18.
Il rejoignit en mai 1943 le maquis que les FTP venaient de créer dans le massif des Maures (Var) et qui fut bientôt appelé camp Faïta. Il fut immatriculé sous le numéro 61 011. Chef de détachement, avec le pseudonyme de Liban, il aurait dirigé le groupe Robert, dans les environs de Figanières-Callas (Var) en juin 1943, avant de réintégrer le camp principal dans les Maures à la suite d’une maladie. Il aida le responsable militaire départemental FTP, Henri Faurite, dans la recherche d’emplacements pour le maquis à travers le Var et participa à plusieurs coups de main et sabotages.
Muté dans les Basses-Alpes en septembre 1943 comme responsable militaire de sous-secteur, il organisa l’instruction des maquisards et participa à diverses actions dans le secteur de Valensole. Il rejoignit les Alpes-Maritimes, vers février 1944, avec les mêmes responsabilités sur le plan départemental. Il fut arrêté, le 2 mai 1944, à Nice dans un café qui servait de boite à lettres aux FTP et dont le propriétaire René Matan, mourut en déportation. Emprisonné aux Nouvelles Prisons à Nice (Alpes-Maritimes), il en fut sorti le 10 juin au soir par les Allemands avec 10 résistants dont de jeunes lycéens. Ils furent tous fusillés le 11 juin à Saint-Julien-du-Verdon. Les circonstances de son décès furent longtemps ignorées et il a fallu attendre les recherches récentes de l’association Basses-Alpes 39-45 pour qu’il soit identifié en 1992 parmi les résistants exécutés à Saint-Julien.
Son nom fut donné au boulevard de Constantinople où il résidait, le 23 juillet 1945. Deux monuments commémoratifs furent érigés à la mémoire des fusillés de Saint-Julien-du-Verdon, l’un sur les lieux mêmes, à la sortie de Saint-Julien, l’autre à Nice dans le jardin des fusillés du Verdon. Son nom figure aussi sur le monument de la Résistance de Puget-Théniers (Alpes-Maritimes).
Il reçut la mention « Mort pour la France » et a été décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 3 mai 2000.
Sources

SOURCES : Arch. dép. Bouches-du-Rhône, 5 W 163, rapport du 7 décembre 1943 et fonds Giraud. — Mémoire des Hommes SHD Caen DAVCC 21 P 13056 (nc). ⎯ Témoignages. ⎯ Mémorial Genweb. ⎯ Adrien Blès, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Marseille, Éd. Jeanne Laffitte, rééd. 2001. ⎯ Documents, témoignages, recherches n°4, Nice, sd, Musée de la Résistance azuréenne. ⎯ Mémorial de la Résistance et des combats de la Seconde Guerre mondiale dans les Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), Digne, Secrétariat aux Anciens Combattants-CDHIP des Alpes-de-Haute-Provence, 1992. ⎯ Jean Garcin, De l’armistice à la Libération dans les Alpes de Haute-Provence 17 juin 1940-20 août 1944, Digne, 1983. ⎯ Robert Mencherini, Résistance et Occupation (1940-1944) Midi rouge, ombres et lumières, 3, Syllepse, 2011. ⎯ notes de Jean-Pierre Besse et de Robert Serre. ⎯ renseignements Jean-Louis Panicacci. — AD 81, 493 W 51 et 65, 20 W 18 (sur renseignements communiqués par Jean Philippe Lantes).

Jean-Marie Guillon, Thérèse Dumont

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