Né le 10 septembre 1896 à Arnoncourt (Haute-Marne), mort en prison le 13 janvier 1943 à à Fontevraud (aujourd’hui Fontevrault-l’Abbaye, Maine-et-Loire) ; cheminot ; militant communiste ; résistant Front National des Ardennes.

ouis Ravier était le fils de Paul, Édouard Ravier, cantonnier, et de Marie, Adélaïde Guyot, couturière. Il s’engagea volontairement pour 7 ans le 30 avril 1914, à 17 ans et demi, à Cherbourg (Manche) dans le 1er dépôt des Équipages de la Flotte. Réformé de la Marine à Toulon (Var) le 16 mars 1916 pour des problèmes cardiaques, il fut versé en service auxiliaire dans plusieurs sections de COA (commis et ouvriers militaires d’administration). Il fut démobilisé le 24 mai 1919. Louis Ravier exerçait la profession de terrassier quand il épousa Blanche, Eugénie Massué, sans profession, le 27 février 1922 à Raincourt (Haute-Saône). Le couple eut six enfants. En octobre 1922 il devint employé de la Compagnie des Chemins de fer de l’Est, dans un premier temps manœuvre au Matériel de Reims. Louis Ravier devint ensuite chauffeur de manœuvres au dépôt SNCF de Mohon, domicilié Rue Jean-Baptiste-Clément à Charleville (Ardennes). Militant du Parti communiste, il s’engagea dans la Résistance rejoignant le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, mouvement de la Résistance intérieure française créé par le Parti communiste français en mai 1941. Il participa à une distribution de tracts dans les villes de Charleville (Ardennes), Mézières (Ardennes) et Mohon dans la nuit du 22 au 23 août 1941. Arrêté avec les frères Jean et Honorat Lelarge, sur enquête de la brigade de police judiciaire de Reims (Marne), et placé en détention préventive à la prison de Sedan, il fut condamné par la cour spéciale de Nancy (Meurthe-et-Moselle), le 13 septembre suivant, à cinq ans de travaux forcés pour avoir « mené une activité ayant pour objet de propager des mots d’ordre émanant ou relevant de la IIIe Internationale communiste ou d’organismes contrôlés en fait par elle ». Incarcéré dans les prisons de de Nancy, Fresnes, à la centrale de Caen (Calvados), puis à la centrale de Fontevraud dans le Maine-et-Loire où il parvint le 16 juillet 1942, enregistré sous le matricule 2180.
Selon Bernard Gogendeau, qui a consulté les archives de Fontevraud, Louis Ravier serait mort le 13 janvier 1943 d’une crise cardiaque avant d’être fusillé comme otage. Cependant il n’y eut aucune exécution d’otages par fusillade en 1943 à Fontevraud. Roger Poitevin dans son ouvrage sur l’Abbaye-Bagne de Fontevraud (op. cit.) qui a dépouillé l’ensemble des dossiers des déportés politiques indique que Louis Ravier mourut suite à la faim, à l’épuisement et aux mauvais traitements ce qui correspond aux renseignements données par sa veuve, selon lesquelles les privations subies auraient beaucoup contribué à son décès.
Le titre d’Interné politique lui a été attribué le 26 juin 1962.
Le nom de Louis Ravier figure sur le Mémorial de Berthaucourt à Charleville-Mézières et sur les monuments des ateliers du matériel de Mohon, aujourd’hui en gare de Mohon (Charleville-Mézières) et du dépôt de Lumes.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Marne (registre matricule) et Arch. Dép. Ardennes, 1W 5/2 (rapport du commissaire principal de police au préfet des Ardennes du 26 juillet 1941). — Les Cheminots Victimes De La Répression - 1940 - 1945 – Mémorial sous la direction de Thomas Fontaine. Éd. Perrin / SNCF 2017 — Roger Poitevin,Abbaye-Bagne de Fontevraud 1940-1944, Éd. AFMD 49, 2009 — Philippe Lecler, Le temps des partisans, Langres, Éd. Guéniot, 2009. — Mémorial GenWeb. — État civil, Arnoncourt et Raincourt.

Didier Bigorgne, Michel Thébault

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