Né le 14 avril 1925 à Brive (Corrèze), fusillé le 31 mars 1944 par les GMR à Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault) après condamnation à mort par une cour martiale du régime de Vichy ; manœuvre auxiliaire à la SNCF ; militant aux Jeunesses communistes (JC) ; maquisard FTPF.

Fils de Baptiste Plantadi, employé de chemin de fer, né à Donzenac (Corrèze) le 5 mai 1891 et de Jeanne, Marie Peyrebrune, sans profession, Louis Plantadi habitait chez ses parents, à Brive, rue de Puyblanc, dans un petit appartement. Son nom fut parfois écrit de façon erronée : "Plantadis" — y compris dans des documents officiels autres que l’état civil.
Après avoir milité au sein des Jeunesses communistes avec Robert Delord, il s’engagea activement dans la résistance dans les rangs des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) à partir du mois d’avril 1943. Il fit successivement partie d’un camp maquisard situé à la Tourette (Corrèze) (Vincent-Faïta), avant d’en rejoindre un autre installé dans la forêt de Turenne (Jean-Grandel), sous le pseudonyme de Radis.
Dans l’Aveyron, il semblerait, d’après plusieurs sources (témoins, police ruthénoise), qu’il ait rejoint un groupe du maquis Jean-Grandel de la haute vallée du Jaur, au nord-ouest du département de l’Hérault : il ne faut pas confondre ce maquis d’origine héraultaise avec le groupe corrézien qui portait aussi le nom de Jean-Grandel ; Plantadi participa successivement aux activités de ces deux groupes armés. De janvier à mars 1944, le maquis d’origine héraultaise s’est dispersé. Un de ses groupes, très mobile, multiplia les actions depuis le nord-ouest de l’Hérault jusque dans le Tarn et l’Aveyron. Il s’attaqua à des miliciens et participa à de nombreuses opérations armées, en particulier à des attaques de trains. En janvier, il détruisit un chantier de jeunesse à Moussan (Hérault), en février il attaqua la prison de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) puis sabota le viaduc ferroviaire de Marcillac (Aveyron), actions dans lesquelles fut impliqué Plantadi. Un rapport de l’intendant de police de Montpellier, Pierre Marty, l’accusa d’avoir participé avec deux autres résistants à une tentative de vol de tickets d’alimentation à Sébazac-Concourès (Aveyron), une commune limitrophe de Rodez, au nord de cette ville. Pendant cette opération, le maire de Sébazac fut grièvement blessé. Plantadi fut arrêté le 2 mars 1944, à Rodez par la police française d’après Font et Moizet (op. cit.), à Rignac (Aveyron) par la gendarmerie qui le livra à la police française d’après Bailly (op. cit.) qui s’appuie sur un rapport de gendarmerie et un dossier de justice des archives départementales de l’Hérault. Il fut ensuite conduit à Montpellier (Hérault), siège de l’intendance régionale de police. Lors de sa deuxième session, le 31 mars 1944, la Cour martiale de la Milice de Montpellier le condamna à mort à la demande de l’intendant de Police, Pierre Marty. Diverses sources précisent que cette expédition menée en Aveyron était destinée à la « (...) récupération de vivres destinée aux combattants du maquis ». Le jugement de la Cour martiale de la Milice (composée de Pierre Marty, Laffargue et Grincourt) indique que le principal chef d’accusation était que Plantadi avait été confondu « en flagrant délit de tentative d’assassinat commis avec une arme pour favoriser une activité terroriste ».
À sa mère, qui depuis plusieurs mois était sans nouvelles de lui, il écrivit le 16 mars, depuis la prison de Montpellier, une dernière lettre, dans laquelle il lui demandait de ne pas se priver pour lui. Lettre qui se terminait, de façon prémonitoire : « En attendant de vous revoir un jour, peut-être, car je vais passer en... » (Phrase inachevée)
Louis Plantadi a donc été fusillé le 31 mars 1944 par un peloton de douze GMR peu après le verdict rendu par la cour martiale, seize jours avant de fêter ses dix-neuf ans. Il était accompagné par Le Port, l’aumônier de la maison d’arrêt — à qui il remit la lettre destinée à sa mère — et le médecin régional des services de police de Montpellier. Le décès fut constaté par un commissaire de police qui établit le procès-verbal constatant la mort par fusillade. Le corps de Plantadi fut ensuite amené dans un fourgon par ce commissaire et quatre gardiens au cimetière Saint-Lazare de Montpellier où il fut inhumé. Louis Plantadi fut le deuxième des seize exécutés de Montpellier à la Madeleine. Sur les stèles érigées à la mémoire des seize exécutés à la butte du champ de tir de la Madeleine à Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault) entre le 14 mars et le 31 juillet 1944, son nom est orthographié de façon erronée "Louis Plantade". Le site Mémorial Genweb (relevés de la commune de Villeneuve-lès-Maguelone) et beaucoup de publications imprimées ou en ligne éditées dans l’Hérault reprennent cette orthographe. Dans son livre (op. cit. 1993), Jacques-Augustin Bailly, après consultation des archives départementales de l’Hérault, en particulier la procédure de la Cour martiale de la Milice, restitue presque la bonne orthographe de son patronyme ("Plantadis" au lieu de "Plantadi"). Louis Plantadi fut, après Antoine Miralles le deuxième membre du maquis Jean-Grandel condamné à mort par la Cour martiale de la Milice de Montpellier. Son décès fut enregistré sur l’état civil de Montpellier et non sur celui de Villeneuve-lès-Maguelone, commune sur le territoire de laquelle il fut exécuté.
Son nom a été donné à une rue ("Louis-Plantadis" et non "Louis-Plantadi") de Brive par le conseil municipal le 18 septembre 1947. Son nom figure sur le monument aux morts de Montpellier (Hérault) et sur la stèle des morts de 1939-1945 de Brive-la-Gaillarde (Corrèze) érigée place du 15 août 1944 : dans ces deux cas le nom a été correctement orthographié ("Plantadi").
Voir : Lieu d’exécution de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault)
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, 21P 133663. — Arch. dép. Hérault, 189 J1 A12, fonds René et Henri Poitevin, liste des fusillés ou mots au combat enterrésau cimetière Saint-Lazre de Montpellier. — Arch. Centre Edmond-Michelet à Brive. – L’Avenir de la Corrèze, 18 octobre 1944. — Archives privées André Balent : Paul Dinnat, ancien FTPF montpelliérain, militant communiste, Je veux témoigner, récit de ses activités de prisonnier, d’évadé et de résistant pendant la guerre 1939-1945, transcription d’un enregistrement (2003-2004), tapuscrit, 31 p. communiqué par Jean-Claude Richard-Ralite. — Gérard Bouladou, Les maquis du Massif Central méridional 1943-1944 (Ardèche, Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère, Tarn), Nîmes, Lacour, 2006, 617 p. [p. 126]. — Jean-Paul Lartigue, Jean Watson, Histoire et Dictionnaire des noms de rues de Brive, Brive, 2008, p. 389 ; avec l’aide de. Françoise Germane. — Jacques-Augustin Bailly, La Libération confisquée. Le Languedoc 1944-1945, Paris, Albin Michel, 1993, 481 p. [p. 41-42 ; notes p. 413]. — Christian Font, Henri Moizet, Construire l’histoire de la Résistance. Aveyron 1944, Rodez & Toulouse, CDDP Rodez, CDHIP Rodez, CRDP Midi-Pyrénées, 1997, 343 p. [pp. 74-75]. — Danièle Ledoux, Henri-Claude Bonnet, Jean Grandel, un homme du peuple dans l’histoire, Le Temps des Cerises, 2006, 469 p. [pp. 407-408]. — site Mémorial Genweb consulté le 3 décembre 2015 et le 28 août 2016. — État civil transmis par Barbara Bonazzi..

André Balent, Gilbert Beaubatie

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