Né le 16 mars 1921 à Marseille (Bouches-du-Rhône), fusillé le 31 mars 1944 à Marseille ; étudiant ; résistant, participant à un maquis de l’Armée secrète (AS).

André Poggioli était le fils du peintre paysagiste Marcel Poggioli, professeur à l’École des Beaux-Arts de Marseille. Étudiant, domicilié à Marseille, 15 rue Saint-Cannat, réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), André Poggioli rejoignit le petit maquis Robespierre, installé à l’automne 1943 au col de Blaux, entre Gap et Sisteron, la vallée de la Durance et le pays du Caire, sur la commune de Curbans (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence).
Les effectifs de ce maquis ne dépassèrent pas une vingtaine d’hommes et l’armement, très réduit, avait été récupéré sur l’armée italienne en déroute. Le commandement était assuré par Henry Silvy. Ce maquis fut attaqué par les troupes allemandes dans la nuit du 11 au 12 décembre 1943. La maison dans laquelle le maquis était établi fut dynamitée par les Allemands le 12 décembre vers 11 h 30.
Quatorze maquisards furent faits prisonniers et incarcérés à Gap (Hautes-Alpes), puis aux Baumettes à Marseille. Treize d’entre eux furent traduits devant le tribunal militaire allemand de la zone Sud. Les sources divergent quant au lieu où siégea ce tribunal, Lyon (Rhône) ou Nîmes (Gard), le 6 mars 1944.
André Poggioli fit partie des dix condamnés à mort par le tribunal militaire allemand de la Zone sud le 6 mars 1944 avec Jean Burle*, Pascal Incollinco, Paride Cadegiani*, François Lluch*, Pierre Queirel Jean Martinigol*, Henri Silvy, André Vacher et Jean Venture.
Les dix hommes sont présumés avoir été fusillés à Marseille, le 31 mars 1944. Le 1er avril 1944, le « conseiller supérieur du conseil de guerre », Hamann, informa, depuis Lyon, le préfet de la région de Marseille de l’exécution des condamnés pour « activité de francs-tireurs ». Le tribunal militaire allemand refusa d’indiquer aux familles le lieu d’inhumation des corps qui ne furent pas retrouvés.
André Poggioli figure (sous le nom de Pagcioli) sur la liste des dix maquisards fusillés, gravée sur le monument aux morts de Curbans et sur une stèle érigée en leur honneur au col de Blaux en 2007 (avec des incertitudes au niveau de l’orthographe des noms). Le nom d’André Poggioli a été donné à une rue de Marseille, par délibération du conseil municipal du 27 juillet 1946. Il est également inscrit sur le monument aux morts de Bastia (Corse) : sa famille était originaire de l’île. Reconnu « Mort pour la France » et « Interné résistant », André Poggioli a été décoré à titre posthume de la Croix de guerre avec étoile de bronze.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossiers 21P133261 et 21P 526 596. — Arch. Dep. des Bouches-du-Rhône, 76 W 117, tribunal du commandant, territoire d’armée, France Sud, 1er avril 1944, 76 W 117, le préfet de la région de Marseille à l’administrateur de la ville de Marseille et aux maires d’Arles et d’Allauch, 7 avril 1944. — Jean Garcin, De l’armistice à la Libération dans les Alpes-de-Haute-Provence, Manosque, Imprimerie Vial, 1990.– Robert Mencherini, Résistance et Occupation (1940-1944), tome 3 de Midi rouge, ombres et lumières, Éd. Syllepse, 2011.

Jean-Pierre Besse, Robert Menchérini

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