GIRARD Édouard
Né le 6 août 1925 à Delle (Territoire-de-Belfort), fusillé par condamnation le 3 mai 1944 au fort de la Duchère (Lyon, Rhône) ; élève à l’École nationale professionnelle de Voiron (Isère) ; résistant.
Fils de Georges et Angèle Martin, Édouard Girard était élève à l’École nationale professionnelle (ENP) à Voiron. Il demeurait à Villeneuve-Saint-Georges (Seine, Val-de-Marne) avec ses parents.
Le 22 mars 1944, Ernest Jourdan, le chef de la Milice de Voiron, participa à l’assassinat d’un résistant important de la région grenobloise. Le 14 avril, la BBC annonça la condamnation à mort du milicien. Le 20 avril 1944, quatre élèves de l’ENP, parmi lesquels Édouard Girard et Jean Colonna, exécutèrent Ernest Jourdan, son épouse, sa mère, sa fille de trois ans, sa tante et deux gardes du corps. Le 24 avril, à Grenoble (Isère), des gendarmes arrêtèrent Jean Colonna qui reconnut avoir participé aux meurtres. Le 26 avril, des miliciens interpellèrent Édouard Girard et Paul Jarriand dans les locaux de l’ENP à Voiron (Isère). Paul Durand, surveillant de l’école, fut également arrêté. Édouard Girard et ses compagnons furent conduits dans les locaux de la Milice, place Victor-Hugo à Grenoble (Isère). Ils subirent des tortures.
Le 3 mai 1944, Édouard Girard, Jean Colonna, Paul Durand et Paul Jarriand furent incarcérés à la prison Saint-Paul à Lyon. Le jour même, ils comparurent devant la cour martiale du secrétariat général au Maintien de l’ordre, siégeant à la prison Saint-Paul. Édouard Girard, Jean Colonna et Paul Durand furent condamnés à mort pour assassinat et fusillés au fort de la Duchère à Lyon (IXe arr.) (Paul Jarriand ne fut pas condamné à mort et il ne l’apprit qu’une fois placé devant le peloton d’exécution). Leurs camarades de l’ENP furent contraints d’assister à l’exécution. L’un d’entre eux témoigna après-guerre : « Dans la cour du fort où avaient été plantés 4 poteaux se trouvaient 4 pelotons en armes (un peloton en face de chaque poteau). Ces derniers étaient composés par moitié de GMR et de [soldats] du 1er Régiment de France. [...] il était 14 h 15, mes jeunes amis, qui n’avaient pas complètement perdu courage, furent conduits chacun devant un poteau d’exécution, et demandèrent à être fusillés de face, cette dernière volonté leur fut refusée, et l’exécution eut lieu dans le dos. »
En 1944, l’affaire de Voiron heurta les esprits. La propagande vichyste se déchaîna et la Résistance se désolidarisa des trois fusillés. Le 2 mars 1945, la chambre de révisions de la cour d’appel de Lyon cassa l’arrêt de la cour martiale et réhabilita les trois fusillés. Édouard Girard fut reconnu Mort pour la France.
Le nom d’Édouard Girard figure sur le mémorial de la Résistance au fort de la Duchère et sur le monument aux victimes de la barbarie nazie et de la Milice érigé en 1984 à Voiron ; il apparaît à Besançon (Doubs) sur le monument de la libération à la chapelle des Buis où sont gravés les noms de 6240 victimes civiles et militaires de la seconde guerre mondiale dans le Doubs, la Haute Saône et le Territoire de Belfort. À Delle le nom d’Édouard Girard est gravé sur le monument aux morts et sur le monument aux morts du cimetière ; à Villeneuve-Saint-Georges il figure sur le monument aux morts au centre du cimetière ancien, sur une stèle « à la mémoire des héros de la Résistance et des déportés » au cimetière communal, sur une plaque commémorative apposée à l’entrée du Fort de Villeneuve-Saint-Georges, et aussi sur une plaque apposée Avenue des fusillés à la mémoire des patriotes fusillés par les Allemands : André Bretagne, Roger Calvier, Gilbert Deschanciaux, Édouard Girard, René Goguelat, René Guégan, Raymond Guénot et Jean Guyonnet.
Une rue Édouard Girard à Villeneuve-Saint-Georges honore son souvenir.
Lyon, fort de la Duchère (19 février - 4 août 1944)
Le 22 mars 1944, Ernest Jourdan, le chef de la Milice de Voiron, participa à l’assassinat d’un résistant important de la région grenobloise. Le 14 avril, la BBC annonça la condamnation à mort du milicien. Le 20 avril 1944, quatre élèves de l’ENP, parmi lesquels Édouard Girard et Jean Colonna, exécutèrent Ernest Jourdan, son épouse, sa mère, sa fille de trois ans, sa tante et deux gardes du corps. Le 24 avril, à Grenoble (Isère), des gendarmes arrêtèrent Jean Colonna qui reconnut avoir participé aux meurtres. Le 26 avril, des miliciens interpellèrent Édouard Girard et Paul Jarriand dans les locaux de l’ENP à Voiron (Isère). Paul Durand, surveillant de l’école, fut également arrêté. Édouard Girard et ses compagnons furent conduits dans les locaux de la Milice, place Victor-Hugo à Grenoble (Isère). Ils subirent des tortures.
Le 3 mai 1944, Édouard Girard, Jean Colonna, Paul Durand et Paul Jarriand furent incarcérés à la prison Saint-Paul à Lyon. Le jour même, ils comparurent devant la cour martiale du secrétariat général au Maintien de l’ordre, siégeant à la prison Saint-Paul. Édouard Girard, Jean Colonna et Paul Durand furent condamnés à mort pour assassinat et fusillés au fort de la Duchère à Lyon (IXe arr.) (Paul Jarriand ne fut pas condamné à mort et il ne l’apprit qu’une fois placé devant le peloton d’exécution). Leurs camarades de l’ENP furent contraints d’assister à l’exécution. L’un d’entre eux témoigna après-guerre : « Dans la cour du fort où avaient été plantés 4 poteaux se trouvaient 4 pelotons en armes (un peloton en face de chaque poteau). Ces derniers étaient composés par moitié de GMR et de [soldats] du 1er Régiment de France. [...] il était 14 h 15, mes jeunes amis, qui n’avaient pas complètement perdu courage, furent conduits chacun devant un poteau d’exécution, et demandèrent à être fusillés de face, cette dernière volonté leur fut refusée, et l’exécution eut lieu dans le dos. »
En 1944, l’affaire de Voiron heurta les esprits. La propagande vichyste se déchaîna et la Résistance se désolidarisa des trois fusillés. Le 2 mars 1945, la chambre de révisions de la cour d’appel de Lyon cassa l’arrêt de la cour martiale et réhabilita les trois fusillés. Édouard Girard fut reconnu Mort pour la France.
Le nom d’Édouard Girard figure sur le mémorial de la Résistance au fort de la Duchère et sur le monument aux victimes de la barbarie nazie et de la Milice érigé en 1984 à Voiron ; il apparaît à Besançon (Doubs) sur le monument de la libération à la chapelle des Buis où sont gravés les noms de 6240 victimes civiles et militaires de la seconde guerre mondiale dans le Doubs, la Haute Saône et le Territoire de Belfort. À Delle le nom d’Édouard Girard est gravé sur le monument aux morts et sur le monument aux morts du cimetière ; à Villeneuve-Saint-Georges il figure sur le monument aux morts au centre du cimetière ancien, sur une stèle « à la mémoire des héros de la Résistance et des déportés » au cimetière communal, sur une plaque commémorative apposée à l’entrée du Fort de Villeneuve-Saint-Georges, et aussi sur une plaque apposée Avenue des fusillés à la mémoire des patriotes fusillés par les Allemands : André Bretagne, Roger Calvier, Gilbert Deschanciaux, Édouard Girard, René Goguelat, René Guégan, Raymond Guénot et Jean Guyonnet.
Une rue Édouard Girard à Villeneuve-Saint-Georges honore son souvenir.
Lyon, fort de la Duchère (19 février - 4 août 1944)
Sources
SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W675, 3678W20. — AVCC, SHD Caen, AC 21 P 455 721. — Virginie Sansico, La justice du pire, les cours martiales sous Vichy, 2002. — Site Internet tracesdhistoire.fr. — Notes Annie Pennetier. — Site Internet Mémoire des hommes. — MémorialGenWeb.— Geneanet.
Jean-Sébastien Chorin