Né le 7 juin 1904 à Champcevrais (Yonne), fusillé après condamnation à mort le 29 avril 1942 à Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne) ; professeur ; militant communiste.

Jacques Doré
Jacques Doré
SOURCE : 
Bulletin de la Résistance de Vitry-le-François
Dans le cimetiière de l'Est de Châlons
Dans le cimetiière de l’Est de Châlons
Sur la plaque commémorative</br>de la Butte des fusillés à L'Épine
Sur la plaque commémorative
de la Butte des fusillés à L’Épine
Sur le monument aux morts de Vitry-le-François
Sur le monument aux morts de Vitry-le-François
Square des victimes de la Gestapo à Reims
Square des victimes de la Gestapo à Reims
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Jacques Doré était le fils d’Albert Joseph Germain Doré, instituteur, et d’Ida Rameau, institutrice. Célibataire, domicilié à Vitry-le-François (Marne), où il était professeur d’anglais au collège de cette ville, Jacques Doré était secrétaire depuis 1936 de la section locale de la Ligue des droits de l’Homme. Il avait effectué avant-guerre des voyages en Italie et en Allemagne d’où il était revenu avec de profondes convictions antifascistes. Militant du parti communiste, fiché par la police, il était président local des Amis de l’URSS. Le 22 novembre 1936, il participa au congrès régional des Amis de l’Union soviétique en tant que délégué de Vitry-le-François.

Mobilisé en septembre 1939, il servit comme interprète auprès des troupes britanniques. Démobilisé et rentré à Vitry-le-François, il fut arrêté sur dénonciation par la Police allemande en avril 1942, vraisemblablement le 14, pour avoir tenu des propos hostiles aux troupes d’occupation et avoir affirmé qu’il considérait « comme certaine la victoire des Russes et des Anglais ».

Inculpé pour propagande anti-allemande, il a été condamné à mort le 23 avril 1942 par le tribunal militaire allemand FK 531 de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne). Il refusa de signer son recours en grâce. Malgré les interventions du préfet de Vichy, René Bousquet, et du secrétaire général du département de la Marne, Richard Pouzet, qui avaient été tous les deux sous-préfets de Vitry-le-François, il a été fusillé le 29 avril 1942, vraisemblablement selon Pierre Gillet au stand de tir de Châlons-sur-Marne, avenue du Général-Sarrail.

Après l’exécution de Jacques Doré, le préfet de Vichy, René Bousquet, fit opposition à l’avancement de son dénonciateur, le capitaine de gendarmerie Savre. Ce dernier a été fusillé au lendemain de la Libération.

Le jugement déclaratif de décès prononcé le 29 mai 1942 par le tribunal de première instance de Châlons-sur-Marne, et transcrit à l’état civil de Vitry-le-François le 6 juin 1942, dit que Jacques Doré « est décédé le 29 avril 1942 à six heures cinquante-huit minutes à Châlons-sur-Marne, du fait d’événements de guerre » et que ce jugement « tiendra lieu d’acte de décès du sus-nommé. »

Jacques Doré a été reconnu « Mort pour la France » en 1947.
Inhumé initialement dans le carré des fusillés, dit carré Ulmann, de la nécropole nationale de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne), le corps de Jacques Doré a été exhumé après la guerre et ré-inhumé dans une sépulture individuelle du cimetière de l’Est qui jouxte la nécropole.

Dans la Marne, le nom de Jacques Doré est inscrit sur la plaque commémorative érigée sur le site de la Butte des fusillés à L’Épine, plaque qui situe par erreur son exécution le 1er mai 1942. Il figure aussi sur le monument aux morts de Vitry-le-François où il est inscrit par erreur comme déporté, et sur la plaque dédiée aux maîtres de l’école laïque apposée dans le square des victimes de la Gestapo, 18 rue Jeanne-d’Arc à Reims.
Dans l’Yonne, son nom est gravé sur le monument aux fusillés et déportés d’Auxerre.
Sources

SOURCES : Dossier De Brinon, B7/316. – Arch. Dép. Marne, M 18482, mesure 46 bis ; MM3088, Listes par communes des militants communistes de la Marne établies par les gendarmeries en décembre 1940 sur instruction du préfet Bousquet ; M 7463, exécutions par les Allemands 1941-1944 ; M. 4774, Fusillés ou exécutés par les Allemands, liste dressée à la demande du ministère de l’Intérieur en octobre 1944. – Bulletin de la Résistance de l’arrondissement de Vitry-le-François , no 2, 1er octobre 1945 (photo) ; no 9, 15 juillet 1946 ; no 11, novembre 1946. – L’Union, 21 janvier 1946. – Pierre Gillet, « Châlons sous la botte. Souvenirs de la Résistance à Châlons-sur-Marne et dans l’arrondissement (1940-1945) », Cahiers châlonnais, no 3, Châlons-sur-Marne, 1983, réédité en 1998. – Jean-Pierre Husson, La Marne et les Marnais à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale, Presses universitaires de Reims, 2 tomes, 2e édition, 1998. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Champcevrais (acte de naissance) ; Vitry-le-François (transcription du jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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