Né le 30 janvier 1926 à Épernay (Marne), fusillé après condamnation à mort le 19 février 1944 à L’Épine (Marne) ; agent SNCF ; militant communiste ; résistant ; FFC au titre de Résistance-Fer ; FTPF.

James Lecomte
James Lecomte
SOURCE : 
Pierre Servagnat, La Résistance et les FFI
dans l’arrondissement d’Épernay
À l'entrée de la gare SNCF
À l’entrée de la gare SNCF
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
Dans le cimetière
Dans le cimetière
À Épernay
À Épernay
Sur la plaque commémorative</br>de la Butte des fusillés à L'Épine
Sur la plaque commémorative
de la Butte des fusillés à L’Épine
Dans <i>L'Éclaireur de l'Est</i>
Dans L’Éclaireur de l’Est
Butte des fusillés à L'Épine
Butte des fusillés à L’Épine
Sur la plaque commémorative des Ateliers SNCF
Sur la plaque commémorative des Ateliers SNCF
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
James Lecomte était le fls de Gabriel Marcel Lecomte, manœuvre puis conducteur de machines au dépôt SNCF d’Épernay (Marne), et de Germaine Victorine Schmitt, sans profession. Célibataire, cheminot comme son père, il appartenait à une famille de militants communistes. Domicilié à Épernay, il exerçait la profession d’ajusteur aux Ateliers SNCF de cette ville.

Il était en contact avec le groupe Francs-tireurs et partisans français (FTPF) de Saint-Martin-d’Ablois (Marne). Le 10 novembre 1943, il déposa des explosifs sur le bord de la fenêtre du Bar-dancing Fantasio à Épernay, fréquenté par des soldats allemands. Ces explosifs lui avaient été remis par René Herr. L’explosion fit deux morts et de nombreux blessés. À la suite d’attentats sur la ligne Paris-Strasbourg et d’une dénonciation qui aboutit au démantèlement par la Police allemande du groupe de Saint-Martin-d’Ablois, James Lecomte a été arrêté le 17 novembre 1943 à Épernay avec son père Gabriel. Ils ont été incarcérés tous les deux à la prison de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne). Gabriel Lecomte a été déporté le 22 janvier 1944 à Buchenwald (Allemagne), et il a disparu en déportation.
James Lecomte, inculpé d’attentats contre du matériel ferroviaire, a été condamné à mort le 16 février 1944 par le tribunal militaire allemand FK 531 de Châlons-sur-Marne et a été fusillé le 19 février 1944 sur le terrain de La Folie à L’Épine avec quatorze autres FTPF : Robert Baudry, Gilbert Cagneaux, Maurice Chuquet (fusillé en même temps que James Lecomte), Michel Destrez, Julien Ducos, Jean Goutmann, Georges Laîné, Émile Rochet, Roger Sondag, Camille Soudant, Marcel Soyeux, Henri Speeckaert, André Tessier et Louis Vanseveren.

Extraits de la dernière lettre de James Lecomte publiés dans La Vie du Rail en 1984 :

J’ai été jugé mercredi dernier par le tribunal allemand. J’ai été condamné à mort et mon recours étant refusé, je m’apprête à mourir. Maman, mes chers frères et sœurs, à peine âgé de dix-huit ans, voilà que je tombe. Notre famille a été rudement éprouvée. Papa, moi... Enfin c’est le sort. Maman, mes frères et sœurs, tous et toutes, acceptez ma mort avec courage. Ma vie n’a pas été longue. Je la donne pour vous, pour tous, pour la France. Je meurs anonymement, en héros. Plus tard, qu’on pense à moi. Maman, frères et sœurs adorés et Papa chéri, ce n’est pas des larmes de désespoir, mais de courage qu’il faut [...]. Adieu chère Maman, chers frères, chères sœurs. Derniers et bons baisers, cher Papa qui souffre présentement et que va durement frapper cette mort. Mais courage à vous tous [...].


Le tribunal civil de première instance de Châlons-sur-Marne a rendu le 31 mars 1944 un jugement déclaratif de décès transcrit le 15 avril à l’état civil de Châlons sous le numéro 254, qui le déclare « décédé à Châlons-sur-Marne le 19 février à huit heures vingt-huit minutes ».

Inhumé après l’exécution dans le cimetière de l’Est de Châlons, le corps de James Lecomte a été exhumé le 6 octobre 1944 et a été transféré à Épernay dans le cimetière du Nord.

James Lecomte a été reconnu « Mort pour la France » en 1947 et a été homologué FFC au titre de Résistance-Fer. Le titre d’Interné-résistant lui a été décerné.

Le garde-chasse, Marius Pilon, qui avait dénoncé le groupe FTPF de Saint-Martin-d’Ablois, a été abattu en juillet 1944, exécution revendiquée dans le communiqué 87 publié dans le numéro 62 du journal clandestin des FTPF France d’abord, daté du 12 août 1944.

Dans la Marne, le nom de James Lecomte est inscrit sur la plaque commémorative de la Butte des fusillés à L’Épine. À Épernay où une avenue porte le nom de « James et Gabriel Lecomte », il figure sur la liste des fusillés du monument aux martyrs de la Résistance, sur la plaque commémorative de la gare SNCF, et sur la stèle érigée initialement dans la cour des Ateliers SNCF qui a été transférée en 2011 sur le site des TER, boulevard Joffre.
Sources

SOURCES : Arch. CH2GM-Marne, Direction de l’état civil et des recherches, dossier de Brinon, B7/3024, n° 013014. – Arch. Dép. Marne, M 7463, exécutions par les Allemands 1941-1944 ; fusillés ou exécutés par les Allemands, liste dressée à la demande du ministère de l’Intérieur en octobre 1944. – Pierre Servagnat, La Résistance et les Forces françaises de l’intérieur dans l’arrondissement d’Épernay, Presses de l’Imprimerie de Montligeon, 1946. – Pierre Gillet, « Châlons sous la botte. Souvenirs de la Résistance à Châlons-sur-Marne et dans l’arrondissement (1940-1945) », Cahiers châlonnais, n° 3, Châlons-sur-Marne, 1983, réédité en 1998. – « Dernières lettres de fusillés », La Vie du Rail, hors-série consacré au 40e anniversaire de la Libération, 1984. – Jean-Pierre Husson, La Marne et les Marnais à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale, Presses universitaires de Reims, 2 tomes, 2e édition, 1998. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rrom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Épernay (acte de naissance, enregistré sous le prénom orthographié « Jame ») ; Châlons-en-Champagne (transcription du jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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