Né le 30 octobre 1922 à Coublanc (Saône-et-Loire), fusillé après condamanation à mort le 19 février 1944 à L’Épine (Marne) ; boulanger ; résistant ; FTPF-FFI.

Camille Soudant
Camille Soudant
SOURCE : 
Pierre Servagnat, La Résistance et les FFI
dans l’arrondissement d’Épernay
Sur le monument aux morts
Sur le monument aux morts
Dans le cimetière
Dans le cimetière
À Athis
À Athis
Sur la plaque commémorative</br>de la Butte des fusillés à L'Épine
Sur la plaque commémorative
de la Butte des fusillés à L’Épine
Butte des fusillés à L'Épine
Butte des fusillés à L’Épine
Sur le monument aux martyrs de la Résistance</br> d'Épernay
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
d’Épernay
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Camille Soudant était le fils d’Ernest Alexandre Soudant, employé de chemin de fer, et de Marie Rosine Aimée Denis, ménagère. Célibataire, il était domicilié à Athis (Marne) où il exerçait la profession de boulanger.

Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), Camille Soudant passa à la clandestinité en mai 1943 et rejoignit le groupe FTPF-FFI (Francs-tireurs et partisans-Forces françaises de l’intérieur) de Saint-Martin-d’Ablois (Marne). Il participa dans la Marne au sabotage de pylônes près de Damery, à un déraillement sur la ligne Paris-Strasbourg au lieu-dit La Cave, entre Port-à-Binson et Damery, et à la destruction de compresseurs aux Ateliers SNCF d’Épernay.
En novembre 1943, après le coup de filet de la police allemande qui démantela le groupe FTPF de Saint-Martin-d’Ablois, il se réfugia dans la région de Sermaize (Marne), où il poursuivit son action clandestine. Il organisa dans la forêt de Trois-Fontaines (Marne), au lieu-dit Bois-Lemoine, un petit groupe de résistants et il participa à un sabotage à Saint-Dizier (Haute-Marne).

Après avoir échappé à l’attaque du refuge par des soldats allemands le 4 décembre 1943, il fut arrêté à Sermaize le 12 décembre 1943 par des policiers français venus de Nancy (Meurthe-et-Moselle), avec Robert Baudry, Georges Lainé, et Armand Risse, le garagiste qui les hébergeait (déporté à Buchenwald le 22 janvier 1944, déporté rentré). Incarcéré avec eux à Nancy, il fut ramené à la prison de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne), d’où il tenta, en vain, de s’évader avec un camarade le 12 février 1944.

Accusé de participation à des attentats contre du matériel ferroviaire, il fut condamné à mort le 16 février 1944 par le tribunal militaire allemand FK 531 siégeant à Châlons-sur-Marne et fusillé le 19 février 1944 sur le terrain de La Folie à L’Épine, avec quatorze autres FTPF : Robert Baudry, Gilbert Cagneaux, Maurice Chuquet, Michel Destrez, Julien Ducos, Jean Goutmann (fusillé à en même temps que Camille Soudant), Georges Laîné, James Lecomte, Émile Rochet, Roger Sondag, Marcel Soyeux, Henri Speeckaert, André Tessier et Louis Vanseveren.

Le tribunal civil de première instance de Châlons-sur-Marne a rendu le 31 mars 1944 un jugement déclaratif de décès transcrit le 24 avril à l’état civil de Châlons sous le numéro 281, qui le déclare « décédé à Châlons-sur-Marne le 19 février à huit heures quarante-huit minutes ».

Inhumé après l’exécution dans le cimetière de l’Est de Châlons, le corps de Camille Soudant a été exhumé le 6 octobre 1944 et transféré dans le cimetière d’Athis.
Camille Soudant a été reconnu « Mort pour la France » en 1945. Il a été homologué FFI et RIF au titre de Ceux de la Résistance (CDLR). Le titre d’Interné-résistant lui a été décerné, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 23 octobre 1945, publié au JO le lendemain.

Le garde-chasse, Marius Pilon, qui avait dénoncé le groupe FTPF de Saint-Martin-d’Ablois, a été abattu en juillet 1944, exécution revendiquée dans le communiqué 87 publié dans le numéro 62 du journal clandestin des FTPF France d’abord, daté du 12 août 1944.

Dans la Marne, le nom de Camille Soudant est inscrit sur la plaque commémorative de la Butte des fusillés à L’Épine. Il figure sur le monument aux morts d’Athis, où la rue principale porte son nom, et sur la liste des fusillés du monument aux martyrs de la Résistance élevé à Épernay.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 553 788. – Arch. CH2GM-Marne, Direction de l’état civil et des recherches, dossier de Brinon, B7/3024, numéro 019790. – Arch. Dép. Marne, M 7463, exécutions par les Allemands 1941-1944, fusillés ou exécutés par les Allemands, liste dressée à la demande du ministère de l’Intérieur en octobre 1944. – Arch. Maurice Thillet. – L’Union, 12 juin 1946. – Pierre Servagnat, La Résistance et les Forces françaises de l’intérieur dans l’arrondissement d’Épernay. Souvenirs du capitaine Servagnat. Ceux de la Résistance (photo), Presses de l’Imprimerie de Montligeon, 1946. – Pierre Gillet, « Châlons sous la botte. Souvenirs de la Résistance à Châlons-sur-Marne et dans l’arrondissement (1940-1945) », Cahiers châlonnais, no 3, Châlons-sur-Marne, 1983, réédité en 1998. – Jean-Pierre Husson, La Marne et les Marnais à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale, Presses universitaires de Reims, 2 tomes, 2e édition, 1998. – Lionel Fontaine, Patriotes dans la forêt de Trois-Fontaines. 1943-1944, Chaumont, mars 2003. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvdrom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – Lionel Fontaine, " Les groupes FTP de la forêt de Trois-Fontaines (octobre - décembre 1943)", Mémoires 52, septembre 2022. – État civil, Coublanc (acte de naissance) ; Châlons-en-Champagne (transcription du jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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