Né le 30 juin 1908 à Mourmelon-le-Petit (Marne), fusillé après condamnation à mort le 19 février 1944 à L’Épine (Marne) ; agent SNCF ; résistant, FTPF-FFI.

Émile Rochet
Émile Rochet
SOURCE : 
Photo communiquée par sa belle-fille Yvonne Rochet
À Mourmelon-le-Petit
À Mourmelon-le-Petit
Sur le monument aux morts
Sur le monument aux morts
Rue Jeannot-Rigollet
Rue Jeannot-Rigollet
À Recy
À Recy
Sur la plaque commémorative</br>de la Butte des fusillés à L'Épine
Sur la plaque commémorative
de la Butte des fusillés à L’Épine
<i>Paris-Soir</i>, n° 1192, 2 mars 1944
Paris-Soir, n° 1192, 2 mars 1944
Butte des fusillés à L'Épine
Butte des fusillés à L’Épine
Sur le monument aux morts
Sur le monument aux morts
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Émile Rochet était le fils d’Arthur Florimond Rochet et de Léonie Ruelle. Il avait épousé Thérèse Eugénie Zénaïde Boitelle le 16 novembre 1938 à Juvigny (Marne). Le couple, domicilié à Recy (Marne), avait deux petits garçons, Jackie et Michel. Émile Rochet exerçait la profession d’agent SNCF au dépôt de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne).

Fait prisonnier en juin 1940, il fut envoyé dans un camp à Mulhouse (Haut-Rhin), puis libéré comme agent SNCF. De retour chez lui à Recy (Marne), il s’engagea dans la Résistance et participa au sein d’un groupe Francs-tireurs et partisans français (FTPF) à la constitution de dépôts d’armes et de munitions, ainsi qu’à des sabotages.
Avec son épouse Thérèse, il vint en aide à des prisonniers de guerre évadés, à des aviateurs alliés et hébergea des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO).

Le 16 décembre 1943, la Police allemande fit irruption à leur domicile et y découvrit des explosifs ainsi que trois prisonniers de guerre hollandais évadés. Émile et Thérèse Rochet furent arrêtés et incarcérés à la prison de Châlons-sur-Marne, tandis que leurs deux fils étaient placés à l’orphelinat de Mairy-sur-Marne.

Émile Rochet a été condamné à mort le 16 février 1944 par le tribunal militaire allemand FK 531 de Châlons-sur-Marne pour participation à des attentats contre du matériel ferroviaire. Il a été fusillé le 19 février 1944 sur le terrain de La Folie à L’Épine, avec quatorze autres FTPF : Robert Baudry, Gilbert Cagneaux, Maurice Chuquet, Michel Destrez, Julien Ducos, Jean Goutmann, Georges Laîné, James Lecomte, Roger Sondag, Camille Soudant, Marcel Soyeux, Henri Speeckaert, André Tessier et Louis Vanseveren.
Il a été exécuté le dernier à 9 h 11, alors que la première exécution avait eu lieu à 7 h 52.

Dernière lettre d’Émile Rochet à son épouse Thérèse :
(Orthographe et rédaction d’origine)

Thérèse deux mots pour
te dire que je suis sur
le point de mourir

J’espère que tu
toi tu occupera des
enfants et qu’il ne
feront pas comme moi
plus tard car je ne
devrai pas mourir si jeune
Tu donnera ma montre
à Jackie

Adieux à tous
et bons baisers
embrasse bien les
enfant et la famille
Emile
du courage à tous
Je regrette moi un peu tard


Le tribunal civil de première instance de Châlons-sur-Marne a rendu le 31 mars 1944 un jugement déclaratif de décès transcrit le 18 avril à l’état civil de Châlons sous le numéro 251, qui le déclare « décédé à Châlons-sur-Marne le 19 février à neuf heures onze minutes ».

Émile Rochet a été reconnu « Mort pour la France » en 1945. Il a été homologué FFC et FFI. Les titres d’Interné-résistant et de Combattant volontaire de la Résistance (CVR) lui ont été décernés ainsi que la Médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 11 mars 1947 publié au JO du 27 mars 1947.

Inhumé après l’exécution dans le cimetière de l’Est de Châlons, le corps d’Émile Rochet a été exhumé et ré-inhumé le 23 novembre 1944 dans le cimetière de Mourmelon-le-Petit.
Son épouse, Thérèse Rochet, a été transférée au Fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis), puis déportée comme résistante le 15 avril 1944 à Ravensbrück (Allemagne), où elle a été soumise à des expérimentations médicales. Elle n’a appris l’exécution de son mari qu’à son retour en France, en juin 1945.

Dans la Marne, le nom d’Émile Rochet est inscrit sur la plaque commémorative de la Butte des fusillés à L’Épine.
À Recy, où une rue porte son nom et où une plaque a été apposée en 2011 sur la façade de la maison familiale, rue Jeannot-Rigollet, il figure sur le monument aux morts avec Louis Vanseveren, fusillé avec lui à L’Épine, et Roger Neyrac, mort en action ou exécuté à Oissery (Seine-et-Marne) en août 1944.
Son nom est aussi inscrit sur le monument aux morts de Mourmelon-le-Petit, où une ruelle porte son nom.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC21P 142477. – SHD, Vincennes, GR16P 516377. – Arch. CH2GM-Marne, Direction de l’état civil et des recherches, dossier de Brinon, B7/3024, numéro 018472. – Arch. Dép. Marne, M 7463, exécutions par les Allemands 1941-1944, M 4774, fusillés ou exécutés par les Allemands, liste dressée à la demande du ministère de l’Intérieur en octobre 1944. – Arch. ONACVG-51, dossiers des CVR. – Arch. FN/FTPF/ANACR-51. – Arch. Yvonne Rochet, belle-fille d’Émile Rochet (derrnière lettre). – L’Union, 11 juin 1946. – Pierre Servagnat, La Résistance et les Forces Françaises de l’Intérieur dans l’arrondissement d’Épernay-Souvenirs du capitaine Servagnat, Imprimerie de Montligeon, 1946. – Pierre Gillet, « Châlons sous la botte. Souvenirs de la Résistance à Châlons-sur-Marne et dans l’arrondissement (1940-1945) », Cahiers châlonnais, n° 3, Châlons-sur-Marne, 1983, réédité en 1998. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Mourmelon-le-Petit (acte de naissance) ; Châlons-en-Champagne (transcription du jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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