Né le 13 avril 1908 à Reims (Marne), fusillé après condamnation à mort le 6 juin 1944 à L’Épine (Marne) ; agent SNCF ; syndicaliste et militant communiste ; résistant ; FTPF-FFI ; FFC au titre de Résistance-Fer.

Georges Monaux
Georges Monaux
SOURCE : Nathalie Lecocq, sa petite-fille
En gare de Reims
En gare de Reims
Dans le quartier des Épinettes à Reims
Dans le quartier des Épinettes à Reims
21, rue Pierre Semard
21, rue Pierre Semard
Dans le cimetière de l'Est à Reims
Dans le cimetière de l’Est à Reims
Sur la plaque commémorative</br>de la Butte des fusillés à L'Épine
Sur la plaque commémorative
de la Butte des fusillés à L’Épine
Dans <i>L'Éclaireur de l'Est</i>
Dans L’Éclaireur de l’Est
Butte des fusillés à L'Épine
Butte des fusillés à L’Épine
Sur le monument</br>aux martyrs de la Résistance de Reims
Sur le monument
aux martyrs de la Résistance de Reims
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Georges Monaux était le fils d’Henri Monaux, camionneur, et de Blanche Raphaël Fourcart, fileuse. Il avait épousé Émilienne Joséphine Lécuyer le 18 avril 1931 à Reims (Marne). Le couple qui avait quatre enfants (un cinquième est né en juillet 1944), était domicilié à Reims où Georges Monaux exerçait la profession de chauffeur à la SNCF.

Militant communiste, membre de Libération-Nord, il fournit en explosifs des groupes de résistance et participa à des sabotages de machines au dépôt SNCF de Reims, en particulier à celui du 16 septembre 1943 avec Marcel Cheval.
Dénoncé, il a été arrêté chez lui le 16 décembre 1943 et emmené pour interrogatoire au siège de la Gestapo. Le 30 mai 1944, après le bombardement de la prison de Reims où il était détenu depuis plusieurs mois, il fut transféré à la prison de Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne).
Condamné à mort le 6 juin par le tribunal militaire allemand FK 531 siégeant à Châlons-sur-Marne, il a été fusillé le jour même sur le terrain de La Folie à L’Épine avec six autres résistants : René Brémont, Marcel Cheval (fusillé à 20 h 05 en même temps que Georges Monaux), Roger Kerger, Raoul Mathieu, Roland Moret et Charles Tasserit.

Dernière lettre de Georges Monaux à son épouse Émilienne :
(Orthographe et rédaction d’origine)

« Embrasse bien mes parents pour moi
car c’est la dernière, et tes sœurs
surtout respecte-moi mon amour
et je meurs en pensant à vous tous
qui était mai seule raison de vivre
soit heureuse a l’avenir c‘est tout
ce que je souhaite car tu le meri-
te.
Adieu ma chérie et adieux
mes chers enfants et que vous puissiez
un jour profiter de la paix
car j avais appris a aimer les gar-
diens de la prison de Reims j avais
vu qu’il n’y avait pas de différence
entre un Français et un Allemand
donc n’apprends pas aux enfants à haïr
car la paix ne vient pas avec la
haine encore une fois mille baisers
et adieux ma chère femme soit
heureuse j ai posé mes lèvres ici
adieu ma
mimi chérie ».


Selon le témoignage de sa fille Christiane, qui avait 11 ans en 1944, Georges Monaux communiquait avec sa famille depuis la prison de Reims par le biais de petits messages cachés sous les baleines de col des chemises que son épouse continuait de laver. Elle se souvient en particulier qu’il demandait des médicaments car il ne pouvait plus uriner à cause des tortures que lui avaient été infligées au siège de la Gestapo rue Jeanne d’Arc.

Aucun acte de décès n’a été dressé, omission réparée par un jugement déclaratif de décès rendu le 8 juillet 1944 par le tribunal de Première instance de Châlons-sur-Marne et transcrit à l’état civil de L’Épine le 19 juillet 1944. Ce jugement déclare Georges Monaux « fusillé le 6 juin 1944 à vingt-heures cinq minutes sur ordre des troupes d’occupation et inhumé sur le territoire de cette commune ».

Inhumé sur place, le corps de Georges Monaux a été exhumé le 11 septembre 1944. Son épouse Émilienne l’a identifié par son pantalon, car les soldats allemands avaient visé sa tête et son visage était défiguré. Il a été transféré le 14 septembre 1944 à Reims dans le cimetière de l’Est.

Georges Monaux a été reconnu « Mort pour la France » en 1945. Il a été homologué FFC au titre de Résistance-Fer et FFI avec le grade de sous-lieutenant.
. Le titre d’Interné résistant lui a été décerné, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 3 juillet 1946 publié au JO du 11 juillet 1946.

Dans la Marne, le nom de Georges Monaux est inscrit la plaque commémorative de la Butte des fusillés à L’Épine. À Reims, une plaque commémorative a été apposée en 1947 par la municipalité à son domicile 21 rue de l’Octroi (rue Pierre Semard), puis transférée dans le Square des victimes de la Gestapo 18 rue Jeanne-d’Arc. Une allée du quartier des Épinettes porte son nom depuis 1973.
Il figure sur le monument aux martyrs de la Résistance et de la Déportation, sur la stèle de la gare SNCF, et sur la plaque apposée à la Bourse du Travail, aujourd’hui Maison régionale des syndicats.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 97 579. – SHD, Vincennes, GR 16 P 425367 . – Arch. CH2GM-Marne, Direction de l’état civil et des recherches, dossier de Brinon, B7/1168 et 1180, numéro 015993. – Arch. Dép. Marne, M 7463, exécutions par les Allemands 1941-1944 ; M 4774, fusillés ou exécutés par les Allemands, liste dressée à la demande du ministère de l’Intérieur en octobre 1944. – Arch. COSOR-51. – Arch. famille Lecoq-Monaux. – L’Union, 20 novembre 1945 et 28 avril 2006. – Pierre Gillet, « Châlons sous la botte. Souvenirs de la Résistance à Châlons-sur-Marne et dans l’arrondissement (1940-1945) », Cahiers châlonnais, n° 3, Châlons-sur-Marne, 1983, rééd. 1998. – Jean-Pierre Husson, La Marne et les Marnais à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale, PUR Reims, 2 t., 2e éd. 1998. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Reims (acte de naissance) ; L’Épine (transcription du jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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