Né le 15 janvier 1898 à Reims (Marne), fusillé comme otage le 13 janvier 1942 à Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne) ; mécanicien.

Le mur des fusillés, caserne Tirlet à Châlons
Le mur des fusillés, caserne Tirlet à Châlons
SOURCE : 
Maison du combattant
de Châlons-en-Champagne
Sur la plaque commémorative</br>de la Butte des fusillés à L'Épine
Sur la plaque commémorative
de la Butte des fusillés à L’Épine
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Marcel Mélin était le fils d’Arthur Gaston Mélin, clerc d’avoué, et de Marie Renée Morel, sans profession. Il avait épousé le 13 septembre 1917 à Malakoff (Seine, Hauts-de-Seine) Marcelle Jeanne Bardot, et le 24 juin 1922 à Reims en secondes noces, Victoria Hélène Bloyer. Le couple, qui avait deux enfants, était domicilié à Reims où Marcel Mélin exerçait la profession de mécanicien.

Marcel Mélin a été dénoncé à la Police allemande pour détention d’un revolver par son épouse Victoria. Condamné le 25 novembre 1941 par le tribunal militaire allemand FK 608 de Châlons-sur-Marne pour « détention d’armes et propagande gaulliste », il été fusillé comme otage le 13 janvier 1942 à la caserne Tirlet de Châlons-sur-Marne en même temps que Georges Dardenne et Édouard Quentin, à la suite d’un attentat commis le 28 décembre 1941 à Dijon (Côte-d’Or) contre un officier allemand, le lieutenant Winiker, qui a été blessé par balle.

Son exécution a fait l’objet d’un jugement déclaratif de décès du tribunal de première instance de Châlons daté du 30 janvier 1942 et enregistré le 11 février 1942 sous le numéro 170 à l’état civil de cette ville.

Le corps de Marcel Mélin n’a pas été retrouvé lors des fouilles d’exhumation réalisées en septembre 1944 dans la caserne Tirlet.

Marcel Mélin a été reconnu « Mort pour la France » en 1946.

Au cours de son procès devant la Haute Cour de justice en 1949, l’ancien préfet de la Marne René Bousquet a déclaré être allé déposer des gerbes de fleurs tricolores sur les tombes de Dardenne, Quentin et Mélin, ce qui lui aurait valu d’être convoqué par les autorités allemandes et menacé d’arrestation immédiate.

Pour prix de sa dénonciation, Victoria Mélin-Bloyer avait reçu 9 000 francs de la Police allemande. Après la Libération, elle a été écrouée le 24 novembre 1944 et condamnée le 16 janvier 1945 par la Cour de justice de la Marne à la peine de mort, peine qui a été commuée en travaux forcés à perpétuité. Elle a finalement été libérée en 1953.

Le nom de Marcel Mélin est inscrit sur la plaque commémorative érigée sur le site de la butte des Fusillés à L’Épine.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 481 363. – Arch. Nat., 3 W 88 et 89. – Arch. Dép. Marne, M 4774, fusillés ou exécutés par les Allemands, liste dressée à la demande du ministère de l’Intérieur en octobre 1944 ; 7 U 42 no 33, Cour de justice de la Marne. – Pierre Gillet, « Châlons sous la botte. Souvenirs de la Résistance à Châlons-sur-Marne et dans l’arrondissement (1940-1945) », Cahiers châlonnais, no 3, Châlons-sur-Marne, 1983, réédité en 1998. – Gael Eisman, Hôtel Majestic : ordre et sécurité en France occupée (1940-1944), Tallandier, 2010. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Reims (acte de naissance) ; Châlons-en-Champagne (jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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