Né le 7 novembre 1908 à Caluire-et-Cuire (Rhône), fusillé par condamnation le 1er février 1944 à la Doua (Villeurbanne, Rhône) ; chauffeur de route à la SNCF ; maquisard de l’Armée secrète (AS) de Beaubery (Saône-et-Loire).

Claudius Deschamps
Claudius Deschamps
Arch. Dép. Rhône, 3460W2
Claudius Deschamps était le fils de Jean, Claude Deschamps, employé du chemin de fer, et de Jeanne, Denise Bonin. En 1908, ses parents habitaient à Caluire-et-Cuire (Rhône), 90 route de Strasbourg.
Claudius Deschamps travailla très jeune comme forgeron et ajusteur. Il était entré à la compagnie PLM en décembre 1930, mais avait été licencié quelques mois plus tard quand la Compagnie procéda à des réductions de personnel. Il fut réadmis le 1er mai 1935 et exerça le métier de chauffeur de route au dépôt de Lyon-Mouche, service matériel et traction. Il quitta ses fonctions le 14 octobre 1942. Il demeura successivement à Villefranche-sur-Saône (Rhône), Béziers (Hérault), Vénissieux (Rhône) et en dernier lieu à Lyon (Rhône), 12 rue de la Vitriolerie. Ses parents habitaient à Corcelles-en-Beaujolais (Rhône).
Il fit partie du maquis de Beaubery (Saône-et-Loire), de l’AS, situé, à partir de septembre 1943, à Combrenod sur la commune de Montmelard (Saône-et-Loire).
Le 11 novembre 1943, les soldats allemands attaquèrent le camp. Les maquisards résistèrent puis, par prudence, ils se replièrent le lendemain à Gillette, hameau de Gibles (Saône-et-Loire).
Le 14 novembre, les soldats allemands attaquèrent à nouveau à Gibles. Les résistants tentèrent de leur échapper mais le massif montagneux fut vite cerné. Les Allemands arrêtèrent Claudius Deschamps et six autres camarades (Trivino, Gardenet, Michenot, Morel, Quinchez et Bernard) alors qu’ils tentaient de sortir du bois.
Vraisemblablement conduit à Mâcon (selon la dernière lettre de Michel Mazaud), il fut ensuite transféré à la prison de Montluc (Lyon, Rhône), dans la cellule 119 notamment.
Les 14 et 15 janvier 1944, le tribunal militaire allemand siégeant à Lyon jugea et condamna à mort Claudius Deschamps et quinze camarades du maquis (Paul Meyer, Raymond Falaize, René Richard, Marcel Renard, Michel et Lucien Mazaud, Jean-Baptiste Gardenet, Philibert Morel, Jean Santopietro, Antonin Trivino, Georges Genevois, Clovis Bernard, Bruno Quinchez, Jean Michenot et Lucien Guilloux) comme francs-tireurs et pour avoir favorisé l’ennemi.
Le 1er février 1944, les Allemands le fusillèrent sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua (Villeurbanne, Rhône) avec ses compagnons.
Son corps fut retrouvé dans le charnier de la Doua après la guerre et identifié par sa mère le 4 août 1945.
Claudius Deschamps reçut la Médaille de la Résistance en 1946.
Le 1er février 1944, il écrivit une dernière lettre à ses proches.
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Dernière lettre
 
Montluc, le 1er février 1944
 
Bien chère mère, parents, frères et amis,
 
lorsque vous recevrez ces mots, vous saurez peut-être la fatale nouvelle que je vous annonce.
 
Nous avons passé devant le tribunal militaire allemand le 15 janvier et avons été condamnés à mort avec mes camarades faits prisonniers en même temps que moi, à Gibles (Saône-et-Loire).
 
Aujourd’hui 1er février, notre peine a été confirmée et nous devons être fusillés ce soir à 16 heures.
 
Je vous prie de ne pas trop vous désoler de ma disparition, c’était mon destin, j’ai été courageux jusqu’ici et je le serai jusqu’à la fin.
 
Ma valise avec un peu de linge suit.
 
Quant à mon corps, vous ferez ce que vous voudrez, mais inutile de vous mettre dans les frais pour me déplacer, enfin je vous laisse le choix.
 
Donc une dernière fois, je vous embrasse et vous dis Adieu.
 
Ne soyez pas trop malheureux.
 
Adieu à tous.
 
Dudus
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Rhône, 3335W22, 3335W7, 3808W15, 182W265, 3460W2, 1Rp2064. – Bruno Permezel, Montluc Antichambre de l’inconnu (1942-1944), 1999. – Amicale du Bataillon du Charollais, Le maquis de Beaubery et le bataillon Charollais, 1983. – Association nationale des médaillés de la Résistance française, Annuaire des médaillés de la Résistance française, 1953. – Thomas Fontaine dir. Cheminots victimes de la répression, 1940-1945, Mémorial, Perrin-SNCF, 2017 . — État civil.

Jean-Sébastien Chorin

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