Né le 13 mai 1924 à Béziers (Hérault), fusillé le 9 juin 1944 à Lyon (Rhône) ; tôlier ; résistant au sein de l’Armée secrète (AS) dans l’Hérault.

René Faget était le fils de Marius François Aphrodise Faget et de Juliette Germaine Maynadié. Célibataire, il demeura en dernier lieu chez ses parents au 88 rue Casimir-Peret à Béziers (Hérault).
En 1939, alors qu’il était en 4e année au lycée de Béziers, il abandonna sa scolarité afin de travailler pour les Établissements Sarret, constructeurs carrossiers d’automobiles à Béziers, requis pour la défense nationale. À partir de mars 1942, il travailla comme tôlier pour l’entreprise Fouga. En septembre 1943, il fut désigné pour faire partie d’une équipe devant aller travailler à la réparation du matériel allemand sur le front. Pour ne pas être contraint de collaborer avec l’ennemi, il se fit mettre en arrêt maladie, renouvelé jusqu’à mars 1944.
Le 2 novembre 1943, il devint commandant « en sous-ordre » du maquis de l’AS de Fabrègues-Laurens (Hérault) sous le pseudonyme de Robert. Le 3 février 1944, le camp fut attaqué par les Allemands. René Faget, « grâce à sa bravoure et à ses qualités de chef, réussit à sauver son maquis ». Son frère, Maurice Faget, chef adjoint départemental des maquis, le recruta comme adjoint. Ils s’occupèrent ensemble du ravitaillement des maquis de l’Hérault. Maurice Faget fut tué fin mars 1944 à Montpellier (Hérault).
Suite à une dénonciation, la Gestapo arrêta René Faget le 14 mars 1944 à Béziers, avenue de la République, alors qu’il était en mission. Il fut interné à la prison de la 32e à Montpellier puis transféré à la prison Montluc (Lyon, Rhône), le 6 avril 1944.
Le 9 juin 1944, le tribunal militaire allemand siégeant à Lyon le condamna à mort comme franc-tireur. Le même jour, les Allemands le fusillèrent sur le stand de tir du terrain militaire de la Doua (Villeurbanne, Rhône).
La Croix-Rouge remit à sa famille son bracelet-montre et un paquet de linge lui ayant appartenu.
Retrouvé dans le charnier de la Doua après la guerre, son corps fut identifié par son père le 25 mars 1946.
Le 15 décembre 1944, le commandant Tourrenc, chef départemental des Mouvement unis de Résistance (MUR) et chef régional adjoint du maquis R3, décrivit René Faget comme « un garçon intrépide, excellent chef, très aimé de ses hommes et de ses chefs [qui accomplit], à plusieurs reprises, des missions périlleuses, dont il [se tira] avec un entrain et un tact admirable ».
Homologué lieutenant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) en 1946, il reçut la Médaille de la Résistance en 1948 et la Croix de guerre avec étoile de vermeil et citation à l’ordre du corps d’armée en 1950 : « Jeune maquisard à Fabrègues, réussit, le 3 février 1944, à sauver son maquis attaqué par les Allemands, devient adjoint au chef adjoint départemental et est livré par un traître à la Gestapo qui l’arrête le 14 mars 1944, fusillé à Lyon le 9 juin 1944 ».
Il fut également décoré de la Légion d’honneur en 1950. Le titre d’Interné Résistant lui fut attribué en 1952. Son nom figure sur la plaque commémorative installée dans le hall de la mairie de Béziers.
René Faget écrivit une dernière lettre à sa famille le 9 juin 1944.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier de René Faget. — Arch. Dép. Rhône, 3808W991, 3335W22, 3335W16, 3460W2. — Site MemorialGenWeb. — Note d’André Balent.

Jean-Sébastien Chorin

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